Hier midi, mardi 1er juin, la Première, une chaîne de la Radio Télévision Belge Francophone, a consacré son émission Culture Club, en première partie, au Musée municipal d'Ixelles, un quartier de Bruxelles, qui constitue une collection artistique contemporaine par l'acquisition d'oeuvres d'artistes belges et propose actuellement une exposition de son fonds photographique, et, en deuxième partie, au tango, vu à travers le cinéma.
Les invités de Laurent Dehossay étaient donc en première partie Claire Leblanc, conservatrice du Musée d'Ixelles, et en seconde partie le réalisateur argentin Diego Martínez Vignatti et son interprète, l'actrice argentine Eugenia Ramírez Miori, au sujet de leur nouveau film, La cantante de Tango (la chanteuse de tango), qui sort ce mercredi en Belgique. Leur premier film, le documentaire Nosotros (nous), a été projeté pendant le week-end, à l'Argentina Festival, qui se tenait à Etterbeek, un autre quartier de la capitale belge.
Les deux artistes argentins vivent actuellement en Belgique, où il est venu faire ses études de cinéma. C'est à Bruxelles, au cours de ses études, qu'il a pu prendre conscience de sa culture et l'analyser suffisamment pour pouvoir faire des films à partir de son lien au tango et à son pays. Ils se sont rencontrés sur un tournage, ils forment désormais un couple à la ville et elle est venue vivre avec lui à Bruxelles. L'interview, très courte (une dizaine de minutes), se passe donc entièrement en français et tourne autour de ce rôle identitaire que joue le tango dans les grandes villes d'Argentine et particulièrement à Buenos Aires.
Une anecdote en passant qui montre une différence importante entre la culture argentine (et toute culture du Nouveau Monde en général) et notre culture du Vieux Continent :
A un moment donné de l'interview et dans le flot de la conversation, Eugenia Ramírez Miori dit qu'il se parle à Buenos Aires "un argot très ancien que tout le monde comprend là-bas" : le lunfardo. Si l'on nous définit le lunfardo comme un argot "très ancien", nous allons, nous, Européens, imaginer un parler chargé d'histoire, de quelque 300 ou 400 ans d'existence. Or le lunfardo est apparu au tournant des années 1880.
Il y a quelques jours, je déjeunais avec une personne qui, me sachant passionnée de tango, m'a demandé à quand remontaient les premiers tangos. Je lui ai dit qu'on datait la naissance du genre à 1880 environ. Elle m'a répondu : "Ah, c'est donc très récent, en fait. Je croyais que c'était quelque chose de beaucoup plus ancien".
Or le lunfardo est apparu en même temps que le tango : ses premières manifestations se repèrent vers 1880...
L'émission est courte mais elle n'en est pas moins intéressante. Je vous invite donc à vous brancher RTBF, pour changer de France Musique (mais allez aussi sur France Musique, ce n'est pas incompatible !).
La particularité de Culture Club est de pouvoir être téléchargée par petits podcasts, partie par partie, invité par invité. Vous pouvez donc télécharger manuellement ou par abonnement l'une et l'autre des parties de l'émission d'hier en vous connectant à la page de l'émission sur le site de la RTBF. L'émission est ainsi écoutable et téléchargeable manuellement pendant plusieurs semaines et podcastable automatiquement pendant plusieurs jours.
Par ailleurs et auparavant, le 25 mai, jour de la fête nationale argentine, une autre émission de la même chaîne (la Première), Le Monde est un Village, qui présente tous les soirs les cultures du monde, essentiellement à travers la musique, consacrait une partie de sa première heure d'antenne à l'Argentine, de 19h à 20h, à l'occasion de la manifestation Argentina Festival, qui s'est tenue du 27 au 30 mai, pour le Bicentenaire, à l'Espace Senghor, dans le quartier d'Etterbeek (voir la page de la manifestation sur l'Espace Senghor). Le Monde est un Village a donc interviewé l'une des organisatrices d'Argentina Festival, fait entendre du folklore (el Chango Pasiuk, qui était à Bruxelles pour la manifestation) et un peu plus loin dans cette première partie, vous pourrez entendre une version du tango de Astor Piazzolla, Adiós Nonino, pour des circonstances qui n'ont rien à voir avec le festival mais qui ont donné à ce numéro du Monde est un Village un air certain de Cono Azul (1)...
Cette première tranche de l'émission, dont l'élément podcastable fait 41 minutes, est animée par Didier Melon. L'émission est téléchargement manuellement ou écoutable en ligne sur la page qui lui est réservée sur le site de la RTBF.
Le Monde est un Village avait déjà reçu Diego Martínez Vignatti pour La cantante de tango, le 21 mai dernier (première partie de l'émission, de 19h à 20h, en téléchargement manuel pour encore quelques jours).
Le Monde est un Village avait déjà reçu Diego Martínez Vignatti pour La cantante de tango, le 21 mai dernier (première partie de l'émission, de 19h à 20h, en téléchargement manuel pour encore quelques jours).
Une façon élégante et insistante pour la RTBF et pour Bruxelles de se joindre aux festivités du Bicentenaire de l'Argentine.
Pour en savoir plus :
connectez-vous au site du film La cantante de tango.
(1) Cono azul : surnom de l'Argentine (cône bleu)
(1) Cono azul : surnom de l'Argentine (cône bleu)