samedi 12 juin 2010

Le film de Kusturica sur Maradona paraît en DVD en Argentine [Actu]

Emir Kusturica a consacré un documentaire long métrage à Diego Maradona il y a deux ans. Un film qu'il avait présenté à Cannes en 2008 et qui a été diffusé, de manière assez confidentielle, en Europe quelques mois plus tard.

Le film n'a jamais été distribué dans les cinémas argentins mais il vient de paraître en DVD dans le pays.

Le film s'intéresse à la carrière de footballeur del Diego, qu'on appelle aussi El Diez (il portait le numéro 10 en sélection nationale), à sa vie, à ses idées politiques (attachez vos ceintures, ça balance), à ses conceptions du football, à sa haine de la puissante FIFA qui a rendu les armes devant la puissance de l'argent et du commerce, de son attachement à Fidel Castro et de sa dépendance passée à la cocaïne qui l'a privé d'une bonne partie des joies de la paternité pendant l'enfance et l'adolescence des deux filles qu'il a avec son épouse, une fille des bidonvilles tout comme lui. Le film aborde aussi le mythe qu'est déjà Maradona, mythe vivant grâce à un but très politique qu'il marqua un jour de 1986 au Mexique et qui sortit l'équipe d'Angleterre d'un Mundial.

Vous découvrirez dans ce film ce qu'est l'église Maradonienne (et vous permettra de ne pas confondre ces gens, au puissant sens de l'humour politique, avec une secte).
Le film nous permet de découvrir un homme aussi attachant qu'impossible, intelligent et excessif, provocateur et quotidien...

Dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins (ed. du Jasmin), j'ai traduit et je présente une chanson-candombe que l'auteur-compositeur interprète argentin Alorsa (1970-2009) avait dédiée à Maradona en 2002 : Para verte gambetear (pour te voir dribbler). Un morceau qui a beaucoup plus de contenu que la chanson qu'Emir Kusturica a choisi pour son film, Si yo fuera Maradona (si moi, j'étais Maradona), de Manu Chao. Mais que voulez-vous ? Manu Chao est plus connu des Européens qu'Alorsa. Et Kusturica est européen, et pas à moité...

Pour en savoir plus :
lire l'article de Página/12 de ce jour.
Lire aussi mon article du 9 février 2009 sur l'église Maradonienne.