samedi 26 juin 2010

Spectacle de théâtre en plein air pour célébrer le Bicentenaire [à l'affiche]

Mascaradas de mayo (mascarades de mai) est un spectacle produit par le Teatro Cervantes qui se joue tous les dimanches en plein air dans le centre historique de la ville de Buenos Aires dont il investit, au fil de l'intrigue, les lieux les plus emblématiques, d'abord la Plaza de Mayo, puis le patio du Cabildo et enfin, à quelques centaines de mètres de là, la Manzana de las Luces, l'ancienne maison provinciale de la Compagnie de Jésus, à des horaires qui varieront en fonction des matchs de la Coupe du Monde que jouera l'Argentine (parce que le Bicentenaire et le théâtre, c'est bien joli, mais un match de foot de l'équipe nationale, ce n'est pas de la rigolade, non plus !)

Les comédiens de la pièce, qui retrace les événements de la révolution qui donna son indépendance à l'Argentine, viennent de trois troupes distinctes : La Runfla, le Groupe Caracú et l'école de théâtre de la Manzana de las Luces. Ils sont accompagnés par un ensemble d'instruments à vent et une chanteuse. Le spectacle est une création originale, mise en scène par Héctor Alvarellos, sur un livret de Cristina Escofet et une idée originale de Jorge Gusman. Le public, chaudement habillé (on est entré dans l'hiver et les Portègnes sont frileux), suit le spectacle de lieu en lieu pour revivre l'histoire d'il y a deux cents ans.

L'idée de Gusman est de faire revivre l'histoire non écrite, celle dont on ne parle jamais, celle des esclaves et du petit peuple de Buenos Aires, qu'encadraient et galvanisaient French et Berutti, qui inventèrent la cocarde bicolore symbole patriotique, comme j'ai tenté de vous le raconter dans le feuilleton que j'ai consacré au déroulé au jour le jour des événements révolutionnaires de la Semana de Mayo 1810 du 18 au 25 mai 2010 (à retrouver dans la rubrique Petites chronologies, dans la partie médiane de la Colonne de droite). Tout un volet politique resté marginal jusque dans l'imaginaire populaire et évacué de la mémoire nationale qu'occupent tout entière les images que Bartolomé Mitre a créées et imposées dans son travail d'historien cinquante ans après les faits (voir mes articles sur l'interview de Norberto Galasso, l'historien qui caresse l'histoire officielle à rebrousse-poil, le 22 juin 2010, et sur l'interview de Juan Carlos Cáceres, daté de ce jour).

Página/12 consacre à ce spectacle un article de son supplément culturel d'hier avec un interview de Jorge Gusman qui mérite d'être lue sur le site du quotidien, en vous faisant assister le cas échéant par Reverso, l'outil de traduction en ligne dont vous trouverez le lien dans la rubrique Cambalache (casi ordenado), dans la partie inférieure de la Colonne de droite.