jeudi 10 juin 2010

Série hommage à Gardel à collectionner : Clarín [Troesma]

Illustration tiré du site de Clarín

Le 24 juin prochain, on commémorera les 75 ans de la disparition tragique et brutale de Carlos Gardel, qui a trouvé la mort, avec Alfredo Le Pera et plusieurs de ses guitaristes, dans une collision entre deux avions au sol, sur l’ancien aérodrome aujourd’hui désaffecté) de Medellín en Colombie.

En prévision de cette importante commémoration, le quotidien Clarín va publier du dimanche 13 au mercredi 23 juin 11 fascicules consacrés à la vie, à la carrière et à l’oeuvre de cet artiste, sous le titre général de Todo Gardel. Del Abasto al Mito (Tout Gardel. De l’Abasto au Mythe).

La collection s’ouvrira sur une chronologie illustrée qui fera le lien entre la vie de Gardel et les grands faits qui ont marqué l’histoire du tango de 1890 (année de sa naissance à Toulouse) (1) à 1935 (année de sa mort, en Colombie).

Les fascicules suivants seront confiés à plusieurs auteurs : le journaliste et essayiste Oscar del Priore, Irene Amuchástegui, le poète Ricardo Ostuni, Sandra de la Fuente, Pedro Ochoa, l’universitaire Sergio Pujol du Centro Feca (2) qui parlera de Gardel compositeur, Sergio Marchi qui fera un parcours parmi les reprises des grands succès de Carlos Gardel dans des genres autres que le tango, José Luis Sáenz analysera la technique de chant de Gardel. Quant à Pablo De Santis et Luis Chitarroni, ils apporteront des regards personnels sur l’homme et l’artiste.

Vous trouverez aussi dans ces fascicules un portrait de la mère de Gardel, Berthe Gardes (Toulouse, 1865- Buenos Aires, 1943), de Alfredo Le Pera (1900-1935), qui fut son dernier scénariste et dernier parolier et qui mourut avec lui à Medellín, des mémoires restées inédites de José María Aguilar, guitariste et compositeur qui survécut deux ans à l’accident, des propos de Isabel Del Valle, une aventurière qui se présentait après la mort de Carlos Gardel comme sa fiancée officielle, ce qu’elle ne fut jamais vraiment (3), et des lettres que Guillermo Barbieri avaient envoyées à sa famille et où il parlait du chanteur.

Chaque fascicule coûtera 0,50 peso. Un prix très raisonnable à ajouter toutefois au prix du journal, qu’il faudra acheter aussi (c’est de bonne guerre !). A trouver dans les kiosques à journaux... en Argentine.

En attendant, vous pouvez lire l’article que Clarín a publié pour annoncer cette prochaine série. Une fois sur la page de l’article, vous pourrez écouter Carlos Gardel chantant Mi Buenos Aires Querido, l’un de ses plus grands succès.

Pour en savoir plus sur Carlos Gardel et la dimension mythique du personnage, lire mon article de janvier 2009 sur ce sujet.
Pour accéder à l’ensemble des articles référés à Gardel dans le blog Barrio de Tango, cliquer sur son nom soit dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus, soit dans la rubrique Les artistes, dans la partie haute de la Colonne de droite.

(1) Clarín est un quotidien argentin, qui retient pour certaine et historique la naissance de Carlos Gardel à Toulouse le 11 décembre 1890. Cette réalité documentée par de nombreux témoignages écrits contemporains de fait est fortement et passionnément contestée par de très nombreuses personnes en Uruguay, où l’on veut croire que Gardel serait né, sous ce nom, à Tacuarembo, dans le nord du pays, à des dates qui varient en fonction des thèses qui sont soutenues pour accréditer cette version de la naissance du chanteur mythique.
(2) Sur les études promues par le Centro Feca, voir mon article sur le premier colloque monté à La Manzana de las Luces le 11 décembre 2008, celui sur le deuxième colloque qui a eu lieu loin de Buenos Aires et la présentation des actes du colloque de 2008.
(3) Carlos Gardel avait été amoureux de cette toute jeune fille quand elle avait tout juste 14 ans et lui pratiquement 20 de plus. Dans une société où les hommes étaient beaucoup plus nombreux que les femmes et trouvaient donc difficilement l’élue de leur coeur pour fonder un foyer. Berthe Gardes, peut-être parce qu’elle avait perçu le danger, dissuada son fils de s’engager trop avant avec la jeune personne. Et pendant de nombreuses années, la famille Del Valle vécut presque aux crochets de Carlos Gardel, qui était connu pour la générosité avec laquelle il attribuait les aides matérielles à qui lui réclamait du secours. Tant et si bien que Gardel finit par ordonner à son chargé de pouvoir, José Razzano, de ne plus rien donner aux parents et à la fille. Au moment de la mort de Gardel, ses sentiments pour Isabel avaient bien changé mais elle ne le reconnut jamais et passa le reste de sa vie à se répandre dans les journaux, les radios et même à la télévision, sur des relations amoureuses dont il est peu probable qu’elles aient ressemblé à ce qu’elle en a dit.