jeudi 24 juin 2010

Quand le gros titre de Página/12 rend un hommage discret à Carlos Gardel [Troesma]

Et à Celedonio Flores par la même occasion...

y, si alguna deuda chica
sin querer se me ha olvidado,
en la cuenta del otario
que tenés se la cargás.
Celedonio Flores

Et si sans le vouloir,
j’ai oublié quelque petite dette,
Sur l’ardoise de ton tocard,
tu n’as qu’à la fourrer.
(Traduction Denise Anne Clavilier, in Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, © éditions du Jasmin, mai 2010)

C’est l’un des vers de Mano a Mano, l’un des grands succès que chanta et composa Carlos Gardel (1). Ce tango date de 1923. Il fut composé ensemble par Carlos Gardel et José Razzano, son co-duettiste jusqu’en 1925, sur un texte (admirable) de Celedonio Esteban Flores, l’un des tout premiers poètes de tango.

Et ce vers fournit aujourd’hui le titre d’une analyse de la politique financière de désendettement national conduite par Amado Boudou, le ministre argentin de l’Economie, que vous voyez se désaltérer sur fond de rideau rouge. C’est la suite de la querelle qui a opposé cet été la Présidente de la République à l’ancien PDG de la Banque Centrale de la Nation Argentine.
Pour revenir sur ce bras de fer entre Cristina Kirchner et Redrado, qui a aussi donné lieu à une belle citation tanguera (mais de Discépolo, celle-là), relire mes articles sur Redrado.

Pour en savoir plus sur la politique de désendettement, lire l’article de Página/12.
Ecoutez Mano a Mano (nous sommes quittes) chanté par Carlos Gardel grâce à Todo Tango.

(1) Ce grand classique fait partie de mon anthologie bilingue, Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, parue aux éditions du Jasmin en mai 2010. Il est à la page 20 du livre.