jeudi 24 juin 2010

Il y a 75 ans aujourd'hui disparaissait La Voz, qu'on appelait aussi El Mudo [Troesma]

Academia Nacional del Tango, 1er étage.
Au fond, encadrant l'entrée de El Rincón de los Académicos, à droite, le portrait de Gardel, à gauche celui de Juan Carlos Cobián
Au-dessus de la porte au premier plan, le fileteado de Jorge Muscia représentant l'Oratorio Carlos Gardel, où Gardel est flanqué du compositeur et du poète.

Le 24 juin 1935, sur l'aérodrome de Medellín, en Colombie, peu avant 15 h, l'avion, où avaient pris place Carlos Gardel, Alfredo Le Pera, Guillermo Barbieri, Angel Riverol et José María Aguilar, les trois guitaristes du chanteur, ainsi que ses deux secrétaires, celui qui parlait anglais et celui qui parlait espagnol, prenait feu comme une torche, après une collision au sol avec un autre avion, qui arrivait en sens inverse.

Carlos Gardel, Alfredo Le Pera et Guillermo Barbieri moururent sur le coup. Riverol mourut le surlendemain des suites de ses blessures. Aguilar s'en sortit vivant, par miracle, comme le secrétaire anglophone, José Plaja. Mais Aguilar y laissa deux doigts et mourut deux ans plus tard.

Tandis que la nouvelle se diffusait sur tout le continent, du nord au sud et dans toute l'Europe et qu'elle atteignait ainsi Berthe Gardés, la mère de Gardel, alors en vacances dans sa famille à Toulouse, la ville de Medellín veillait toute la nuit les 18 morts de cet accident atroce qu'elle enterra le lendemain.

Les Colombiens firent un beau tombeau à Carlos Gardel, en attendant de savoir ce qu'il adviendrait de son corps, qui ne fut rapatrié, par mesure d'exception, à Buenos Aires qu'en février 1936.

C'était les dernières semaines de sa grande tournée mondiale, la plus longue qu'il avait jamais faite. Il était sur le retour vers Mi Buenos Aires Querido (1), que l'on peut ici l'entendre chanter grâce à Todo Tango.

Invierno del Treinta y cinco
La Muerte quiere saber
a quien mató
Horacio Ferrer, Oratorio Carlos Gardel (musique de Horacio Salgán), 1974

Hiver de 1935
La Mort veut savoir
qui elle a tué.
(traduction Denise Anne Clavilier)

(1) Mi Buenos Aires Querido fait partie des tangos présentés dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, éditions du Jasmin, mai 2010. Pour connaître l'intégralité des oeuvres présentées et traduites, consultez l'article que j'ai consacré à la table des matières. La couverture du livre a été réalisée par Jorge Muscia, dont une oeuvre illustre cet article.