Le quinteto típico féminin (qui est en fait un sextuor, si vous voulez bien ne pas oublier la chanteuse) a un agenda bien rempli en ce mois d’octobre.
Ce samedi, 11 octobre, à 19h (c’est presque une matinée musicale, à Buenos Aires), elles se produisent au Café Martinez de la Avenida de Mayo (699).
Le 16 octobre, à 20h, elles seront de l’autre côté du Río de la Plata, dans le departamento de Canelones, en Uruguay, dans le cadre du Festival Joventango, dans la Sala 18 de Mayo, à Las Piedras (si pour nous autres l’histoire uruguayenne c’est de l’hébreu, voilà un adresse banlieusarde bien difficile à retenir !) (1)
Le 17 octobre, à 20h, elles arrivent dans la capitale, toujours dans le cadre du Festival Joventango, et joueront au Mercado de la Abundancia, calle San José 1312, à Montevideo (2).
Le 21 octobre, à 22h, la chanteuse du groupe, qui est aussi comédienne, Viviana Scarlassa, a invité ses copines à partager la scène avec elle pour la présentation de son 1er disque de chanteuse soliste, Camino, au Centro Cultural Torcuato Tasso de San Telmo (Defensa 1575), à Buenos Aires (entrée libre). Dans ce disque, Viviana Scarlassa est entourée d’une pléiade d’artistes dont China Cruel (c’est bien le moins), le duo Dúo Reinaudo-Argañaráz, Nestor Basurto et Pablo Mainetti...
Vous pouvez regarder China Cruel (avec Viviana Scarlassa bottée de rouge) dans Muñequito Verde, tango écrit et composé par la pianiste du groupe, Vérónica Bellini, tel qu’elles l’ont enregistré à la fin de leur concert d’août au Teatro Alvear (dans le cycle de concerts gratuits de Todas las músicas). C’est sur My Space.
Elles ont aussi un site à leur nom : China Cruel.
Quant à Viviana Scarlassa, elle est elle-même sur My Space, a aussi son propre site, qui vous donne lui-même accès à son blog consacré à son travail de professeur de chant. Ce blog, axé chant et technique vocale, vous permettra d’écouter quelques autres enregistrements.
Pour le moment, il n’y a pas dans le commerce de disque de China Cruel mais le groupe espère d’ici quelques mois en sortir un. Ce ne sera pas avant notre printemps...
(1) Canelones : ville, fondée en 1782, dans l’arrière pays montevidéen. La ville a donné son nom au district administratif (departamento) dont elle est le chef-lieu et dans lequel se trouve la ville de Las Piedras (un peu plus de 70 000 habitants, à 20 km au nord de Montevideo). La région de Canelones est une région où l’on travaille la vigne, où l’on produit du vin et où l’on élève des chevaux. Historiquement Las Piedras fut le décor d’une grande bataille (qui porte son nom) où le héros uruguayen Artigas défit l’armée espagnole le 18 mai 1811, la première victoire significative pour l’indépendance des provinces du Río de la Plata dont l’Uruguay et l’Argentine faisaient alors indistinctement partie. L’indépendance uruguayenne a été définitivement acquise en 1828, après une longue guerre contre le Brésil qui tenta d’annexer cette terre, tandis que l’indépendance argentine est acquise vers 1820, époque à laquelle se déclenche une terrible guerre civile entre unitaristes et fédéralistes qui s’affrontent sur la forme d’organisation de l’Etat aux frontières encore floues. Las Piedras est aujourd’hui considérée comme une cité-dortoir puisqu’une majorité de Pedrenses travaillent dans la capitale (1,5 millions d’habitants environ), qui est tout à la fois une zone économique forte et une destination touristique pour toute la région et des deux côtés du fleuve (Montevideo est une station aussi appréciée que Mar del Plata, à peu près en face, du côté argentin). Mais Las Piedras a aussi son titre de gloire au regard du tango, elle a vu naître en 1926 un grand chanteur, une voix de basse très virile et puissante, Julio Sosa, qui devait mourir à 42 ans, dans un accident de voiture, en 1964.
(2) Vous avez remarqué ? A Montevideo, on va se coucher avec les poules alors qu’à Buenos Aires, on joue, on chante, on danse, on mange jusqu’à pas d’heure.... Dans les charlas (conférences) et autres interviews disponibles sur le Web, écoutez Horacio Ferrer, né à Montevideo, vous parler de sa découverte, tout petit, de cette vie nocturne portègne que lui firent découvrir oncle et grand-père Ezcurra pendant les séjours en famille à La Recoleta. Aujourd’hui encore, dans le son de sa voix, vous percevez la révélation émerveillée que ce fut, émerveillement qu’on retrouve dans les vers qu’il dédie sans discontinuer depuis plus de 40 ans à cette Buenos Aires nocturne (et il y en a un bon paquet dans l’operita María de Buenos Aires avec en prime une débauche de néologismes que personnellement j’aime beaucoup lire et qui me donnent bien du fil à retordre dès j’essaye d’en traduire quelques lignes).