mardi 7 octobre 2008

Fractura Expuesta : le film [à l’affiche]

Le slogan de la radio, à droite de l'auto-portrait de Van Gogh : Affine-toi l'oreille !

Cela fait quelques articles que je consacre à cette émission déjantée (on dit piola, en lunfardo, adjectif invariable en genre) qui passe sur la Radio La Voz de las Madres et s’appelle Fracture ouverte (Fractura expuesta). Mais ils viennent d’envoyer à leurs fidèles auditeurs l’annonce de la sortie sur Internet de leur film que Germán Marcos et Maximiliano Senkiw nous avaient présenté en "avant-première", avec un sérieux digne du festival de Cannes, dans la petite salle Osvaldo Pugliese du CCC Floreal Gorini remplie de ballons de toutes les couleurs et devant un public écroulé de rire, un montage désopilant censé nous raconter en 5 minutes (en fait, 10) les 5 ans d’émission et... de recherche acharnée de moyens techniques, jusqu’à l’accueil sur la fréquence occupée par Les Mères de la Place de Mai (dont l’association se tourne de plus en plus vers un travail social et culturel de terrain et de qualité au fur et à mesure que le temps passe et que se confirme la perte définitive de toute trace de leurs enfants, tous disparus pendant la Dictature militaire entre 1976 et 1983).

En vous connectant au site de Germán et Maximiliano, vous tombez (en ce moment en tout cas) sur ce court métrage, co-produit par la Warner Home Video (ben voyons !), l’Institut du cinéma iranien (sans blague !), le syndicat des extras de la République Orientale de l’Uruguay (vous m’en direz tant...) en son mono (seulement !!!!!)... et posté sur You Tube pour ne pas surcharger leur propre site internet.

Ne vous fatiguez pas trop les méninges à comprendre ce qui se passe, le montage est un tantinet volontiers décousu et l’humour est assez souvent potache...

Ceci dit et toute blague mise à part, avec leurs maladresses de caméra recherchées et réussie et leur ton de grand reportage, ce film est une bien agréable façon de voir la Buenos Aires de tous les jours, la Buenos Aires des quartiers, celle que les touristes ne voient jamais, à travers les yeux de deux Portègnes auxquels les galères artistiques en tout genre n’ont pas fait perdre un gramme de leur espièglerie viscérale et totalement, mais alors totalement irréverencieuse (atorrante, on dit là-bas). Toute une tradition bien tanguera, bien porteña...