Dans l’attente d’une manifestation de commémoration des 25 ans du retour de l’Argentine à la démocratie, une foule de jeunes et de moins jeunes s’est rassemblée spontanément devant le domicile de l’ancien président Raúl Alfonsín, le militant des droits de l’homme dont l’élection le 30 octobre et la prise de fonction le 10 décembre 1983 permirent le retour en Argentine d’un régime constitutionnel et démocratique. Cet avocat militant du vieux parti d’Hipólito Yrigoyen, fondé en 1891, l’UCR, avait obtenu une majorité de 51,7%, soit 317 des 600 grands électeurs (1).
Raúl Alfonsín a aujourd’hui 81 ans et on le sait malade depuis quelques temps.
Ce matin, il a rendu publique, dans la toute première édition de Página/12, une déclaration où il se dit satisfait d’avoir accompli son devoir de construire une démocratie pour 100 ans de paix et de prospérité (100 ans de paix : tout au long du 20ème siècle, l’Argentine n’a jamais connu de périodes de véritable paix qui durent plus d’une quinzaine d’années...). Raúl Alfonsín appelle aussi tous ses compatriotes à unir leurs efforts "pour réaliser la tâche cyclopéenne de conjuguer dans la démocratie la liberté et l’égalité, la participation et la solidarité".
Les manifestants du 1600 avenida Santa Fe n’espèrent pas le voir se joindre à eux ni participer à la cérémonie organisée par Juventud Radical, le mouvement de la jeunessede la Unión Cívica Radical, au Luna Park à 18h (heure locale) mais ils souhaitent l’encourager et participer à son rétablissement à force de bons voeux. Les observateurs ont décelés beaucoup d’émotion sur les visages des gens au pied de l’immeuble.
La Présidente Cristina Fernández de Kirchner (CFK pour les journalistes de Página/12) présidera un autre hommage officiel le 10 novembre prochain.
(1) En 1995, la constitution argentine a établi la désignation du Président de la République au scrutin universel direct nominal à 2 tours mais elle prévoit qu’il n’y a pas de second tour lorsque l’un des candidats reçoit au premier tour plus de 45% des voix, ce qui fut le cas de Cristina Fernández de Kirchner le 28 octobre 2007 avec 45,25% des voix contre presque 23% à Elisa Cario, la chef de file d’une coalition de droite.