mercredi 1 octobre 2008

Tango sin Grupo à l’Espacio Cultural Nuestros Hijos [à l’affiche]


Allez, cette fois-ci, je vous traduis in extenso la prose délirante et si porteña de Cucuza.
Mais si, vous savez qui c’est ! Tiens, juste pour voir, cliquez sur son nom, dans les mots-clé en dessous du titre...
Et ne vous fiez pas à la tronche patibulaire qu’il affiche sur la photo, c’est rien que du pipeau (du grupo, le troisième sens du mot, celui qu’il ne décline pas dans son texte), un truc pour épater la galerie, bref du cabotinage ! En réalité, sous la belle gueule de beau gosse un brin skinhead, c’est le type le plus gentil que je connaisse. ´Ferait pas de mal à une mouche, ce gars. Et en plus, il vous a une voix... Vous m’en direz des nouvelles quand vous pourrez l’entendre !

"Tango Sin Grupo" funciona como un juego de palabras, no de los más brillantes, pero si de los más sinceros...

Grupo: Juntada de tipos Músicos para hacer Música, entendiéndose por GRUPO solo cuando se junten mas de 3 Músicos personas.

Grupo (en el Barrio): Tiene GRUPO el tipo "engrupido", "piyado", creído en si mismo. Sin GRUPO sería pués el tipo sencillo, directo, sin vueltas...

Con estas dos acepciones muy personales de la palabra GRUPO, llegamos a las siguientes conclusiones:

1- Merico y Castiello cantan Tango y los acompañan los Músicos Guitarristas Gallo y Luna (menos de 3), o sea: cantan Tango sin GRUPO.

2- Merico y Castiello cantan Tango "apelando" a lo esencial, a lo sencillo, a lo directo, a la inmediatez de la "piel de gallina" cuando reconoce esa letra que esta vez puede ser "Fangal", "Te lo digo por tu bien" o "Las cuarenta", o al ir adivinando "esa" melodía que esta vez podría ser "Mariposita". Apuestan instintivamente a la emoción propia para llegar a la ajena, esa emoción única que nos hacen sentir las cosas honestas y hechas desde el "cuore", hechas SIN GRUPO...

Entonces: Cantan LUCRECIA MERICO + HERNAN "CUCUZA" CASTIELLO + TONY GALLO + MAXIMILIANO "MOSCATO" LUNA en Guitarras, o sea:

"Tango Sin Grupo", se entendió...?
Los esperamos!
(texte de présentation rédigé et publié par Hernán Castiello, dit Cucuza)

Tango sin Grupo, ça marche comme un jeu de mots, pas des plus brillants mais quand même des plus sympas...

Grupo - groupe : c’est un ensemble de types du genre musiciens avec pour objectif de faire de la musique, étant entendu qu’on ne parle de groupe qu’à partir du moment où il y a plus de trois personnes.

Grupo - Epate (dans mon coin à moi) (1) : celui qui fait de l’épate (2), c’est le type qui se hausse du col, le bêcheur, celui qui s’y croit. Sans cette épate, ce serait le brave type, le type carré, tout d’une pièce...

Avec ces deux acceptions très personnelles du mot Grupo, nous arrivons aux conclusions suivantes :

1- Merico et Castiello chantent du Tango et pour les accompagner, il y a les guitaristes Gallo et Luna (3) (et ça fait moins de 3 musiciens). Donc ils chantent du Tango sans Groupe.

2- Merico et Castiello chantent du tango en allant droit à l’essentiel, à ce qu’il y a de moins chichiteux, de plus carré, à ce qui vous donne tout de suite la chair de poule quand vous reconnaissez cette chanson qui cette fois peut être Bourbier, Je te le dis pour ton bien, Les années 40 ou quand vous devinez que cette mélodie pourrait bien être celle de Mignonne Sauterelle (4). Ils misent tout instinctivement sur leur propre émotion pour faire jaillir celle des autres, cette émotion unique qui nous fait sentir les choses vraies, faites avec le coeur, (5) faites sans chercher l’épate...

Ainsi donc, Lucrecia Merico et Hernán "Cucuza" Castiello + Tony Gallo + Maximiliano "Moscato" Luna à la guitarre, ça donne : Tango sin Grupo.

C’est bon, là ? Vous avez compris ?
On vous attend !
(Traduction : Denise Anne Clavilier)

L’Espace Culturel Nos Enfants (abrégé dans la langue locale en ECuNHi) appartient à l’association que symbolise ce foulard noué sous le menton que vous voyez dans le coin droit au-dessus de la photo, ces langes dont les Madres de Plaza de Mayo (6) se couvrent la tête pour réclamer de savoir ce que sont devenus leurs enfants. Cette salle se trouve avenida del Libertador au n° 8464 (tout à l’ouest de Palermo). Le concert a lieu ce samedi 4 octobre à 20 h 30 (entrée libre et gratuite).

Rappelons que c’est aussi cette même association Madres de Plaza de Mayo qui cède tous les lundis soir, de 22h à minuit, deux heures de temps d’antenne aux deux allumés de Fractura Expuesta, émission radiophonique téléchargeable qui donne toutes les informations sur le tango contemporain qui vit et fleurit actuellement à Buenos Aires...

(1) Barrio : quartier. Ici, c’est à la fois le mien (el au sens affectif de mon) et cette zone de la ville qui s’oppose à ce qu’en français nous nommons les beaux quartiers et qu’à Buenos Aires on appelle el Centro ou los barrios del norte.
(2) tener grupo : mot à mot avoir du "grupo"
(3) En plus ces deux noms de famille ont eux-mêmes aussi un sens : Gallo = coq, et Luna = lune.
(4) Mariposita : titre d’un tango. Mariposa en espagnol, c’est un papillon. En lunfardo, ce nom d’insecte désigne une accorte et très attirante jeune femme.
(5) Cucuza emploie le mot cuore, un terme lunfardo, emprunté à l’italien des immigrants (cuore : coeur. Corazón en espagnol commun). Intraduisible en l’état.
(6) Mères de la Place de Mai, en français. Ici, en Europe, du temps où la presse se faisait l’écho de leur combat, ce qu’elle ne fait plus guère de ce côté-ci de l’Atlantique (on se lasse de tout, ma pauvre dame !), on les a longtemps appelées les Folles de la Place de Mai, employant sans nous en rendre compte le sobriquet injurieux dont les gratifiaient les généraux qui s’agaçaient de les voir tourner en rond sous leurs fenêtres. Loca,à Buenos Aires, ça peut vouloir dire folle (comme partout ailleurs dans le monde hispanophone), mais c’est aussi un euphémisme pour prostituée.