jeudi 16 octobre 2008

La Guardia Hereje en Capital [à l’affiche]






Alorsa et La Guardia Hereje ont peut-être décidé de camper dans Buenos Aires. Ils se sont produits hier au CCC Floreal Gorini, dans le cadre du Tango del Miercoles, à 22h (entrée : 15$).

Et ils seront, comme tous les samedis, le 18 au soir, au Conventillo de Teodoro, rue Perón, à Almagro (entrée : 15$ ou 10 pour ceux qui peuvent donner le mot de passe à la caisse).

Et ce samedi, 22h, au Conventillo de Teodoro, ils partageront la scène (el anfiteatro del dofón - dofón étant du verlan, donc vous rétablissez tout seuls) avec La Fonola Porteña, un quintette de tango et de murga, fondé par de jeunes musiciens même pas trentenaires le 1er mai 2006.

Une fonola, c’est, ou plutôt c’était, un gramophone de marque, la marque Odeón, l’un des deux grands labels qui se disputaient le marché du disque des années 20 à 40. L’autre label, c’était la Víctor dont le gramophone s’appelait une Victrola. Vous en entendez parler lorsque vous écoutez des enregistrements de A media luz réalisés à la Grande Epoque. Dans le premier couplet, si le disque a été enregistré dans les studios de la Víctor, le chanteur dira : Una victrola que llora / viejos tangos de mi flor [...]. Si en revanche, le chanteur ou l’orchestre était sous contrat avec Odeón, ça donnera : una fonola que llora / viejos tangos de mi flor (une victrola/fonola qui pleure / des tangos dont vous me direz des nouvelles). De cette 2e version, hélas, il nous est parvenu beaucoup moins d’enregistrements. Odeón a été racheté par EMI. La Victor était la filiale argentine de RCA, elle jouissait dans les années 20 à 40 d’une enviable marge de manoeuvre dans sa politique éditoriale et son développement sur toute l’Amérique du Sud. Elle possédait des studios, des circuits de distribution, des radios. La Voz de la Víctor retransmit même en direct depuis Bogotá, la capitale colombienne, l’ultime concert de Carlos Gardel, le 23 juin 1935.... La Víctor, c’était la marque au petit chien, ce petit chien qui reste, avec la Victrola, un emblème de cette époque-là, le même petit fox-terrier que celui qui symbolisait La Voix de Son Maître en Europe. RCA Víctor est maintenant une des marques du groupe Sony BMG Music Entertainment.

Tout ce détour historique pour vous dire combien La Fonola Porteña entend s’inscrire dans une tradition de musique populaire bien locale et bien enracinée. Vous pouvez les entendre sur You Tube et en apprendre un peu plus sur eux sur My Space.
Ils seront les 9, 16 et 23 novembre, à 21h, au Teatro La Victoria, Piedras 622, dans le quartier de Monserrat, à Buenos Aires.

Quant à la Guardia Hereje, elle sera aussi à La Plata, qui est son port d’attache, si on peut dire cela de cette ville bien ancrée dans l’arrière-pays, le 1er novembre à 22h (c’est un samedi et ce n’est pas férié en Argentine). Quant au site de La Guardia Hereje, vous le trouvez dans les liens à droite, catégorie Amis.