Ce que j’aime bien dans Página/12, c’est qu’ils ont toujours le mot ou le dessin pour rire et en ce moment, on en a bien besoin.
La situation clinique en Argentine (grippe A) n’est en fait pas véritablement dramatique, encore que personne ne puisse prendre à la légère l’angoisse de certaines personnes plus sensibles que d’autres aux psychoses collectives ou le fait que les plus pauvres soient plus exposés que les autres aux infections virales et microbiennes, parce qu’ils ont moins accès au savoir, à l’équilibre alimentaire qui renforce le système immunitaire et même à certaines mesures d’hygiène qui sont pour eux hors de prix (comme les masques ou les solutions alcoolisées vendues en pharmacie pour se désinfecter les mains).
Comme m’a écrit hier, off the record, of course, un chroniqueur d’un grand quotidien de Buenos Aires dont j’apprécie la plume, c’est toujours comme ça en Amérique Latine, avec ou sans la grippe A. C’est toujours les plus pauvres qui trinquent le plus et les premiers.
En fait, la grippe A fait les mêmes ravages cliniques, ni plus ni moins, que la grippe saisonnière. Les deux différences sont 1) le silence assourdissant qui entoure les victimes de la grippe saisonnière dans tous les pays alors que les statistiques de la grippe A font la une des journaux et des sites Internet dans le monde entier, 2) la particularité qui fait des enfants le principal vecteur de la transmission du nouveau virus, en tout cas selon ce qu’il est possible à tout un chacun de constater autour de soi.
Après viennent les autres ravages, les ravages économiques, avec l’annulation des voyages touristiques et donc le manque à gagner en terme de devises étrangères, la fermeture par précaution de nombreux lieux publics (théâtres, cinémas, milongas, cours collectifs, stades, gymnases, clubs de quartier), la désorganisation familiale parce que les enfants doivent être gardés à la maison et ne peuvent ni aller à l’école ni se rendre à leurs activités normales en période de vacances scolaires de loisirs, de sport, de culture, de foot sauvage dans le terrain vague ou le jardin public d’à côté, plus le lot habituel en hiver d’arrêts-maladie dans les entreprises.
Sur la une du supplément satirique de Página/12, le titre général triture une expression toute faite où les planètes représentent les idées, les désirs, les rêves que chacun d’entre nous porte en soi. C’est donc à peu près intraduisible mais ça donnerait quelque chose comme : "Tu éternues et après tu en vois 36 chandelles". L’affiche, faisant allusion aux précautions à prendre pour les adultes comme pour les enfants, recommande de porter le masque chirurgical de protection ("Mets-le, mets-le-lui"). Et dans la bulle, on lit "C’est formidable ce que les choses changent !" (traductions Denise Anne Clavilier)
Pour en rire un peu plus :
vous pouvez vous reporter à l’éditorial de Página/12 qui accompagne ce dessin (en espagnol dans le texte).
vous pouvez vous reporter à l’éditorial de Página/12 qui accompagne ce dessin (en espagnol dans le texte).