La AAET (Asociación Argentina de Empresarios Teatrales), qui fédère la majorité des salles de spectacle privées, a annoncé lundi qu’en accord avec les autorités sanitaires elle comptait réouvrir ses salles, le 16 juillet à partir de 15h (heure de la réouverture des guichets). L’annonce en sera faite officiellement au théâtre Maipo, à Buenos Aires, demain à 13h (pour en savoir plus, lire l’article de Página/12 du 13 juillet).
La programmation devrait donc reprendre comme prévu antérieurement, sous réserve que les autorités sanitaires maintiennent le feu vert.
En ce qui concerne le Complexe théâtral de Buenos Aires, qui dépend du Ministère de la Culture de la Ville, une de ses salles a déjà annoncé sa réouverture. Il s’agit du Teatro San Martín, sur Corrientes, qui devrait réouvrir samedi prochain. En revanche, le Teatro Cervantes, qui dépend du Secrétariat d’Etat à la Culture au niveau national, ne réouvrira ses portes que le 3 août, avec la reprise générale, notamment celle des écoles, après la trêve hivernale. On estime en effet qu’en août, avec l’allongement de la durée du jour et l’augmentation progressive des températures, le plus gros du flux épidémique sera passé et que les activités pourront reprendre normalement.
Dans l’ensemble, la situation s’apaise peu à peu. On voit baisser le nombre de consultations dans les hôpitaux, en revanche les Argentins recourent davantage aux centres de soins spécialisés qui ont été ouverts un peu partout dans le pays. La maladie continue à infecter de nouveaux patients et aussi hélas à provoquer des décès chez des personnes au tableau clinique particulier. L’Argentine est de ce point de vue l’un des pays les plus sinistrés, puisqu’elle a maintenant dépassé le nombre de décès enregistrés au Mexique où le virus semble être apparu en avril dernier (donc au printemps, alors qu’on est en plein hiver dans l’hémisphère sud) mais les statistiques argentines restent inférieures à celles des Etats-Unis, le pays où la mortalité de la grippe A est la plus forte (et pourtant on est en plein été, dans l’hémisphère nord et dans un des pays les plus développés de la planète).
On observe aussi un grand désordre dans l’information diffusée et des contradictions béantes entre les campagnes officielles qui déconseillent systématiquement toute automédication et les publicités tous azimuts de l’industrie pharmaceutique qui vantent à tout va le pouvoir de ses super-produits contre la maladie. Il faut donc aux gens une capacité de discernement et donc un savoir qui est loin d’être la norme majoritaire dans le pays et ce matraquage de messages contradictoires entre eux augmente le risque de mauvaises pratiques chez les plus fragiles socialement. Les pouvoirs publics n’ont pas été en mesure ou n’ont pas pensé à intervenir pour réglementer l’univers de la publicité. Il est vrai que l’Argentine vit sous un régime très libéral en la matière, à la manière des Etats-Unis qui le lui ont imposé dans les années 60, 70 et 80 (1).
Désormais, les tests de virologie AH1N1 ne sont plus pratiqués que sur les malades qui présentent des risques particuliers. Les autres patients sont traités en fonction de leurs symptômes, que ceux-ci soient ceux de la grippe saisonnière ou ceux de la grippe A, et ceux-là guérissent vite comme on le voit aussi en Europe. En revanche, on ne peut pas savoir avec exactitude lequel des deux virus les gens, en bonne santé par ailleurs, ont pu contracter.
Les Provinces et la Ville de Buenos Aires qui ont été placées en état d’urgence sanitaire la semaine dernière y demeurent car l’état d’urgence permet d’organiser le système de santé public en fonction des priorités de l’heure, en l’occurrence en retardant tous les actes médicaux et chirurgicaux non urgents pour mettre le maximum des ressources et des infrastructures disponibles au service des malades infectieux ou en réglementant les activités collectives, notamment celles concernant les enfants.
Visuel diffusé par le CCC
Ce soir, face au Teatro San Martín, le Centro Cultural de la Cooperación, qui ne dépend que de lui-même, reprend son cycle Tango de Miércoles, avec le spectacle de Juan Vattuone, qui avait été annulé il y a une semaine. On prend les mêmes et on recommence, avec un décalage d’une semaine (lire mon article de la semaine dernière).
(1) Il n’est pour s’en convaincre que d’observer à Buenos Aires l’incroyable fouillis de panneaux publicitaires de toutes tailles jusque dans les lieux les plus symboliques de la ville : à tous les carrefours des avenues est-ouest avec l’avenida 9 de Julio, notamment autour de l’Obélisque et au croisement avec Avenida de Mayo, et jusque sur Plaza del Congreso, Plaza de Mayo étant quant à elle relativement épargnée.
Ce soir, face au Teatro San Martín, le Centro Cultural de la Cooperación, qui ne dépend que de lui-même, reprend son cycle Tango de Miércoles, avec le spectacle de Juan Vattuone, qui avait été annulé il y a une semaine. On prend les mêmes et on recommence, avec un décalage d’une semaine (lire mon article de la semaine dernière).
(1) Il n’est pour s’en convaincre que d’observer à Buenos Aires l’incroyable fouillis de panneaux publicitaires de toutes tailles jusque dans les lieux les plus symboliques de la ville : à tous les carrefours des avenues est-ouest avec l’avenida 9 de Julio, notamment autour de l’Obélisque et au croisement avec Avenida de Mayo, et jusque sur Plaza del Congreso, Plaza de Mayo étant quant à elle relativement épargnée.