Le Ministre du travail argentin, Carlos Tomada, un ministre qui est resté en place après les élections législatives du 28 juin, vient d'obtenir que les organisations patronales lâchent un peu de lest dans des négociations salariales qui s'éternisaient. Regulièrement, du fait d'une inflation record, en Argentine, il faut renégocier le niveau du salaire minimum (lire mon précédent article sur le sujet il y a exactement un an). C'est l'accord qui vient d'être signé par les organisations patronales et ouvrières, avec l'abstention, comme la dernière fois, de la CTA, un syndicat apparu récemment et connu pour ses positions radicales qui rappellent par bien des points les stratégies déployées par Sud en France.
L'augmentation globale obtenu pour le SMIC argentin (1) est de 21%, il passera donc d'un montant de 1240 $ ARG à 1500 $.
Elle interviendra en trois paliers : 1400 à partir de samedi 1er août, 1440 en octobre et 1500 au 1er janvier prochain.
Le syndicat historique et majoritaire, la CGT, rêvait de faire porter le salaire minimum à 1600 $, la CTA réclamait (et continue de réclamer) entre 1800 et 2000 $. Le patronat proposait 1400. Tout le monde, sauf la CTA, a donc mis de l'eau dans son vin. Et tant mieux pour les salariés déclarés payés à ce tarif...
Attention : en Argentine, les salariés déclarés représentent environ 60% de la population active employée par le secteur privé (lire mon article sur le lent recul du travail au noir dans le pays).
En janvier, le SMVM représentera 50% du salaire moyen actuel dans le secteur privé qui est actuellement de 2974 $ (par mois bien sûr). Le SMVM concerne environ 300 000 salariés du secteur privé. Le secteur public est régi par d'autres règles salariales et sociales.
(1) un truc imprononçable : SMVM, pour Salario Mínimo Vital y Móvil (Salaire minimum pour vivre indexable).