Lundi, c’était la ministre de la Santé, Graciela Ocaña, qui remettait sa démission, pour donner quelques signes à l’opinion publique que le message des urnes de dimanche dernier, peu favorable au Gouvernement actuel, avait été entendu.
Aujourd’hui, c’est le Ministre des Transports, très critiqué, surtout à cause de la politique ferroviaire (1), qui a renoncé à sa charge. Ricardo Jaime avait pourtant mené une affaire très symbolique : la renationalisation de la compagnie d’aviation argentine Aerolineas Argentinas, dont le dossier se perd depuis plus de six mois dans les sables mouvants de la relation bilatérale avec l’Espagne et dont les compromis managériaux-diplomatiques de la part du Gouvernement ont alimenté la campagne électorale de l’opposition de tout bord. Encore un rude coup à encaisser pour les personnels de cette société qui, depuis plus d’un an maintenant, attendent de retrouver une situation nette et claire, sereine enfin, alors que la conjoncture s’est brutalement dégradée en octobre dernier pour tout le secteur du transport et du tourisme et ce dans le monde entier...
Ricardo Jaime est un cacique du PJ, en France on dirait peut-être qu’il est un éléphant. En tout cas, c’est un vrai symbole politique qui quitte le devant de la scène. Au grand soulagement peut-être de Pino Solanas, qui avait demandé sa tête hier, mercredi, tout gonflé par les bons résultats électoraux de Proyecto Sur et bien décidé à vendre chèrement à la Présidente son ralliement ponctuel ou à lui marquer son indépendance indéfectible...
Le nouveau ministre des Transports est un transfuge du macrisme : ancien directeur de campagne de Mauricio Macri en 2003,l’actuel Chef de Gouvernement de la Ville de Buenos Aires, Juan Pablo Schiavi a été récupéré, après la défaite électorale de son patron, par le mouvement kichneriste, aujourd’hui majoritaire dans le Partido Justicialista.. Il a alors travaillé aux côtés de l’ancien Chef de Gouvernement de la Ville de Buenos Aires, Jorge Telerman, aux commandes de la capitale de 2003 à 2007, c’est-à-dire dans l’équipe politique de l’adversaire de celui-là même dont il venait de diriger la campagne (comme quoi, Sarkozy n’a rien inventé, Néstor était passé avant) (2).
(1) L’état des trains et des gares en Argentine et en particulier dans le Gran Buenos Aires fait peine à voir. Le trafic est très régulier et peu fiable surtout aux heures de pointe, les retards sont monnaie courante, l’inconfort à la limite du supportable sur de trop nombreuses lignes. Les usagers, notamment banlieusards, manifestent régulièrement contre la piètre qualité du service. En juillet 2007, des personnes avaient même saccagé la gare de Constitución à Buenos Aires. Pour les grandes distances, les Argentins choisissent volontiers le voyage en bus, jugé plus confortable et plus sûr (ce qui n’est pas nécessairement le cas) ou leur voiture, même sur des distances considérables -et Dieu sait si le pays est grand. Les plus aisés peuvent prendre l’avion. Il y a un an environ, le Gouvernement argentin a décidé de créer une ligne de train à grande vitesse (tren bala, comme on dit là-bas) entre Buenos Aires et Córdoba. Mais il est probable que, dans les premières années d’exploitation au moins, ce service sera hors de prix pour la majeure partie de la population, comme l’était en France le TGV Paris-Lyon au début des années 80.
(1) Néstor Kirchner, le Président de la République de 2003 à 2007, leader du courant majoritaire au PJ et président démissionnaire du Parti, pour cause de mauvais résultats électoraux dimanche dernier.
(1) Néstor Kirchner, le Président de la République de 2003 à 2007, leader du courant majoritaire au PJ et président démissionnaire du Parti, pour cause de mauvais résultats électoraux dimanche dernier.