mardi 25 mai 2010

Horacio Salgán, Susana Rinaldi et Leopoldo Federico pour fêter le Bicentenaire en tango [à l’affiche]


C’était l’un des trois temps forts de la journée (fériée) d’hier à Buenos Aires sur le Paseo del Bicentenario : un grand concert à minuit avec le retour sur scène, après sept années de retraite volontaire, du Maestro Horacio Salgán (94 ans le 15 juin prochain), à la tête de sa formation historique, le Quinteto Real, et avec la participation d’autres artistes majeurs de la taille du Maestro Leopoldo Federico, une nouvelle fois à la tête de la Selección Nacional de Tango avec, pour la partie chant, rien moins que Susana Rinaldi. Autres géants du tango sur cette scène : un couple de danseurs mythique, Juan Carlos Copes (79 ans à la fin de ce mois) et María Nieves (72 ans), qui continuent d’éblouir le public. Etaient aussi de ce spectacle prestigieux l’auteur-compositeur interprète et guitariste Juan Tata Cedrón, le bandonéoniste Rodolfo Mederos et le chanteur Ariel Ardit.

La matinée avait commencé par un défilé d’engins motorisés issus de l’ancienne industrie nationale, progressivement démantelée par les gouvernements qui succédèrent à Juan Perón (et qui furent mis en place avec l’aval des ou par les Etats-Unis) : voitures particulières, taxis, bus, camions de pompiers, autocars et motos. Car l’Argentine a eu une industrie lourde sous Perón, elle avait même son propre avionneur et ses fabricants de locomotives (1).

Un concert de musique folklorique a aussi rassemblé Liliana Herrero et Teresa Parodi, deux des plus grandes auteures-compositrices interprètes de l’heure dans ce domaine, surtout depuis le départ de Mercedes Sosa (sur Mercedes Sosa, cliquez sur le lien pour accéder à mes articles la concernant).

Le programme de la journée avait été revu et reconstruit à la va-vite par les organisateurs pour permettre aux spectacles interrompus ou empêchés par l’orage de dimanche soir d’avoir lieu tout de même...


Pour aller à la source (en espagnol) :

(1) Si l’Argentine n’a pas atteint à l’heure qu’il est le développement industriel que connaît le Brésil, ce n’est pas seulement à cause du démantèlement de l’infrastructure montée par Perón. Les Etats-Unis ont empêché tous les pays d’Amérique du Sud de développer une industrie propre qui aurait fait concurrence à la leur. C’est surtout à cause des politiques absurdes et idiotes menées par Carlos Menem dans la décennie des années 90 qui ont omis d’investir sur du long terme en Argentine pour développer davantage des activités de bourse et de service très volatiles et l’ont exposée en plus à la faillite financière (qui s’est produite en décembre 2001) en instituant une parité aussi vaniteuse qu’artificielle entre le peso et le dollar US. Ecroulement économique que le Brésil s’est épargné, ce qui a permis à Lula de mettre à profit ses deux mandats successifs pour bâtir un développement industriel qui commence à être vraiment spectaculaire.