Montevideo élit UNE maire communiste [Actu]

Ana Olivera (photo EFE)

Hier, dimanche 9 juin 2010, avaient lieu en Uruguay les élections municipales et départementales. A Montevideo, alors que l’ensemble du dépouillement n’est toujours pas terminé, on tient pour quasiment acquis depuis hier soir qu’Ana Olivera, la candidate présentée par le Frente Amplio (FA), l’a emporté sur les autres candidats. Ana Olivera est membre du PCU (Partido Comunista Uruguayo), l’un des partis qui forment, depuis 1971, ce vaste rassemblement de presque toute la gauche uruguayenne qu’est le FA, dont sont issus les deux derniers présidents de la République, l’actuel, Pepe Mujica, élu en novembre dernier, et son prédécesseur, Tabaré Vázquez, qui vient de se retirer, le 1er mars dernier, après un mandat très apprécié (lire mon article du 1er mars 2010 sur les adieux de Tabaré Vázquez et celui du 2 mars sur la prise de fonction de son successeur). Ces deux présidents appartiennent au PS, le Partido Socialista.

Ana Olivera est une ancienne guerrillera qui a donc pris les armes contre la Dictature militaire de 1973-1985. A ce titre, elle a dû s’exiler pendant une bonne partie de la Dictature à Cuba puis en France (elle faisait alors partie du mouvement tupamaro, comme Pepe Mujica). Elle a 56 ans et elle a déjà occupé des postes ministériels au sein du gouvernement et a travaillé dans l’équipe politique municipale, conduite par le FA depuis 1990, année de l’élection comme maire de Montevideo de l’ancien président de la République, Tabaré Vázquez, le premier maire de gauche à avoir emporté ce siège prestigieux et hautement symbolique au retour de la démocratie. C’est la première fois qu’une femme devient maire de la capitale uruguayenne et c’est aussi la première fois que cette haute fonction politique sera remplie par un membre du PCU. Dans la capitale uruguayenne, c’est le cinquième mandat municipal consécutif qui échoit au Frente Amplio. Dans le premier discours qu’elle a tenu après la parution des tendances du scrutin, la future maire (intendenta) de Montevideo a annoncé que le FA avait encore sur la ville un projet pour les 20 années à venir...

Cependant, sur l’ensemble des résultats obtenus à Montevideo, on observe pour la première fois depuis 25 ans des résultats en baisse pour le Frente Amplio. Le rassemblement de la Gauche avait déjà eu un peu de mal à s’imposer au niveau national aux élections législatives d’octobre et à l’élection présidentielle qui se tenait en même temps. Au printemps en effet, la majorité dans les deux chambres s’est jouée à quelques sièges près. Et pour l’élection présidentielle, il avait fallu organiser un deuxième tour fin novembre, procédure très inhabituelle dans les pays d’Amérique du Sud, où les clivages politiques sont beaucoup plus marqués que dans nos vieilles démocraties européennes et où les majorités, sur des scrutins uninominaux, se dessinent avec une grande netteté en un seul tour, malgré le fort éparpillement des candidatures venues de très nombreux partis qui sont présents mais font des résultats extrêmement bas..

Au QG du FA hier soir (photo La República)

Pour aller plus loin :

Se reporter à mes précédents articles sur les résultats des élections en octobre 2009 et du 2ème tour de la présidentielle en novembre 2009 (en français)

Sur les résultats des élections d’hier (et en espagnol)

Lire l’article de Observa (quotidien en ligne uruguayen)

Lire l’article de El país, le quotidien de Montevideo (à ne pas confondre avec son homonyme espagnol)

Lire l’article de El país sur les tendances du FA dans la capitale

Lire l’article de La República, autre quotidien montevidéen, sur les résultats dans la capitale

Lire l’article du quotidien argentin (de droite) La Nación

Lire l’article du quotidien argentin (de centre-gauche) Clarín

Pour la lecture des articles en espagnol, vous pouvez vous faire aider par l’outil de traduction en ligne Reverso, dont vous trouverez le lien dans la rubrique Cambalache (casi ordenado), dans la partie basse de la Colonne de droite.

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