Le gros titre, avec photo, porte sur le scandale des écoutes téléphoniques illégales ordonnées, suppose-t-on, par des dignitaires de la Ville de Buenos Aires et sur l’interpellation, très longue, qu’a subie hier le Ministre de la Sécurité de la Ville de Buenos Aires, Guillermo Montenegro, lors d’une séance à la Legislatura, la chambre législative de la Ville.
L’interpellation est une procédure de contrôle parlementaire du pouvoir exécutif inscrite dans la constitution de la Ville de Buenos Aires mais elle n’est que rarement utilisée. El arte de saber escuchar, l’art de savoir écouter (ou l’art de savoir entendre, on peut comprendre les deux en Argentine), s’applique donc tout autant à Montenegro et à ses sbires véreux qu’aux députés portègnes qui ont, hier, interrogé le Ministre pendant sept heures de rang et écouté ses explications dont le journal estime qu’elles étaient plus que fumeuses. Je vous renvoie à mon article précédent, publié le 16 mai 2010 sur ce blog, sur l’inculpation de Mauricio Macri, chef du Gouvernement de la Ville de Buenos Aires, qui a été prononcée ce week-end et qui tient dans un acte de 70 pages, pour une affaire pour le moins embrouillée.
Le scandale semble avoir plus de retentissement dans l’opinion publique qu’on aurait pu le penser en considérant les précédents en Argentine : Mauricio Macri s’est en tout cas senti obligé de s’expliquer sur le Portail Internet de la Ville de Buenos Aires. Le communiqué officiel nie en bloc toutes les accusations, montre la solidarité des alliés et des amis politiques de Macri envers sa personne et juge que l’inculpation du Chef du Gouvernement portègne était écrite d’avance, qu’elle était prévisible dès le début de l’affaire et que toute la procédure est cousue de fil blanc. Tout cela serait une manipulation de l’opinion publique dont les auteurs seraient le couple Kirchner et leurs alliés politiques. On verra bien ce qu’il en sera à l’épreuve du temps...
Pour aller plus loin :
Lire l’article de Página/12 sur cette audition du Ministre
Lire l’article de Clarín sur le même sujet
Lire l’article de La Nación également sur ce sujet
En dessous du gros titre, vous reconnaîtrez, en caractères bleus et avec une hispanisation du deuxième substantif, la devise nationale de la République Française. Sous ce titre, se cache un article qui annonce la réunion d’une commission législative qui doit examiner, au Sénat, le 14 juillet prochain, le projet de loi sur le droit au mariage pour les couples homosexuels. En France, ce droit n’existe pas et ce n’est pas à l’ordre du jour pour le moment (pour le moment, on s’occupe de la burqa et du niqab). Página/12 est plus que favorable à l’adoption d’une loi permettant aux homosexuels de se marier comme les couples traditionnels.
Pour aller plus loin :
Lire l’article de Página/12 sur la réunion de la commission sénatoriale
Lire mon article du 5 mai 2010 sur le vote de la loi en première instance à la Chambre des Députés.