La photo de deux fûts de canon parue dans Clarín aujourd'hui
Ici, il s’agit de la Buenos Aires du 18ème siècle, donc bien antérieure à l’apparition du tango (qui se situe entre 1870 et 1880)...
C’est la première fois que des archéologues font une telle découverte à Buenos Aires. Ce sont donc les premiers vestiges d’un navire colonial découverts dans cette région (qui doit pourtant en contenir beaucoup, d’après ce que pensent les archéologues).
Une telle découverte méritait bien sûr qu’on "mette les petits plats dans les grands" pour l’annoncer au public ("la noticia fue dada con bombos y platillos", dit Clarín de ce jour). C’est donc Mauricio Macri lui-même, Chef de Gouvernement de la Ville de Buenos Aires, qui a pris sur son agenda pour venir présider la conférence de presse. Entouré par les responsables des fouilles, il était apparemment très fier et il y a de quoi (mais bien sûr, Daniel Paz ne pouvait pas le louper sur l’édition du jour !).
La conférence de presse a permis d’expliquer que la découverte a été rendue possible grâce à la négociation d’un arrêt des travaux de l’opération immobilière en cours. Un archéologue des services de Buenos Aires pensait en effet qu’il pouvait y avoir des choses très intéressantes à cet endroit. Le sous-secrétaire de ce qui est à Buenos Aires l’équivalent du POS en législation française (1), est parti négocier avec l’entrepreneur qui allait couvrir avec un énorme complexe marchand cette partie encore vierge de Puerto Madero (2). Cela redore le blason culturel du Gouvernement portègne, passablement écorné ces derniers temps.
En français, ça donne :
Le chef de cabinet : Des bonnes nouvelles et des mauvaises... On a trouvé un galion espagnol du 18ème siècle.
Macri : Génial ! Et la mauvaise nouvelle ?
L chef de cabinet : Marsans dit qu’il lui appartient et il nous envoie la facture.... (3)
(1) POS : plan d’occupation des sols (planeamiento urbano).
(2) comme on construit à Buenos Aires : d’une manière anarchique et sans guère de respect pour le patrimoine, du moment qu’il y a de l’argent, beaucoup d’argent à tirer d’une opération immobilière. Et dans le quartier ultra-chic de Puerto Madero, Dieu sait si ce business-là est juteux (muy rentable, en argot parisino).
(3) Pour ceux qui n’ont pas suivi les épisodes précédents : la société espagnole Marsans était jusqu’à il y a environ une semaine l’actionnaire majoritaire et presque unique de la compagnie d’aviation argentine Aerolineas Argentinas. A l’issue d’une longue et infructueuse tentative de négociation, le Parlement argentin vient d’exproprier Marsans sans compensation financière. Pour comprendre toute la portée des allusions acides de Daniel Paz, lire les articles de Barrio de Tango sur Aerolineas.
De Buenos Aires Morena (De Buenos Aires la Noire) est une des milongas les plus célèbres de la duplá (le duo) Héctor Negro (pour les paroles) et Carmen Guzman (pour la musique).
Ici, il s’agit de la Buenos Aires du 18ème siècle, donc bien antérieure à l’apparition du tango (qui se situe entre 1870 et 1880)...
Une découverte archéologique intervenue hier, à six mètres sous terre, dans l’avenue Vera Peñalosa, à la hauteur du n° 400, dans le quartier de Puerto Madero (l’ancien Vieux Port de la Capitale argentine). Un galion espagnol qui a coulé là, sans doute à la suite d’une tempête sur le Río de la Plata, vers 1750, alors qu’il était amarré à ce qui était à cette époque-là un quai du port (à la hauteur du Dique 1 d’aujourd’hui, le bassin n° 1). Le navire, dont il reste la quille sur 20 mètres de long et 3 à 4 mètres de large, 5 fûts de canon et divers éléments de la cargaison, dont des jarres d’huile, a été trouvé sur un terrain en cours de construction, gagné il y a plusieurs décennies sur le fleuve.
C’est la première fois que des archéologues font une telle découverte à Buenos Aires. Ce sont donc les premiers vestiges d’un navire colonial découverts dans cette région (qui doit pourtant en contenir beaucoup, d’après ce que pensent les archéologues).
Une telle découverte méritait bien sûr qu’on "mette les petits plats dans les grands" pour l’annoncer au public ("la noticia fue dada con bombos y platillos", dit Clarín de ce jour). C’est donc Mauricio Macri lui-même, Chef de Gouvernement de la Ville de Buenos Aires, qui a pris sur son agenda pour venir présider la conférence de presse. Entouré par les responsables des fouilles, il était apparemment très fier et il y a de quoi (mais bien sûr, Daniel Paz ne pouvait pas le louper sur l’édition du jour !).
La conférence de presse a permis d’expliquer que la découverte a été rendue possible grâce à la négociation d’un arrêt des travaux de l’opération immobilière en cours. Un archéologue des services de Buenos Aires pensait en effet qu’il pouvait y avoir des choses très intéressantes à cet endroit. Le sous-secrétaire de ce qui est à Buenos Aires l’équivalent du POS en législation française (1), est parti négocier avec l’entrepreneur qui allait couvrir avec un énorme complexe marchand cette partie encore vierge de Puerto Madero (2). Cela redore le blason culturel du Gouvernement portègne, passablement écorné ces derniers temps.
A la Une de Página/12 (en haut à gauche sur la version papier, en haut à droite sur la page d’accueil Web), l’un des deux caricaturistes maison, Daniel Paz, a glissé un commentaire acerbe et très parlant...
En français, ça donne :
Le chef de cabinet : Des bonnes nouvelles et des mauvaises... On a trouvé un galion espagnol du 18ème siècle.
Macri : Génial ! Et la mauvaise nouvelle ?
L chef de cabinet : Marsans dit qu’il lui appartient et il nous envoie la facture.... (3)
(Traduction Denise Anne Clavilier)
(1) POS : plan d’occupation des sols (planeamiento urbano).
(2) comme on construit à Buenos Aires : d’une manière anarchique et sans guère de respect pour le patrimoine, du moment qu’il y a de l’argent, beaucoup d’argent à tirer d’une opération immobilière. Et dans le quartier ultra-chic de Puerto Madero, Dieu sait si ce business-là est juteux (muy rentable, en argot parisino).
(3) Pour ceux qui n’ont pas suivi les épisodes précédents : la société espagnole Marsans était jusqu’à il y a environ une semaine l’actionnaire majoritaire et presque unique de la compagnie d’aviation argentine Aerolineas Argentinas. A l’issue d’une longue et infructueuse tentative de négociation, le Parlement argentin vient d’exproprier Marsans sans compensation financière. Pour comprendre toute la portée des allusions acides de Daniel Paz, lire les articles de Barrio de Tango sur Aerolineas.