Pour célébrer les 25 ans du retour à la démocratie, l’INCAA, Institut national du Cinéma et des Arts Audiovisuels, a organisé dans tout le pays un cycle de cinéma, du 2 au 15 décembre. Au cours de ce cycle itinérant intitulé El grito sagrado. Postales de libertad (le cri sacré. Cartes postales de la liberté), 25 films argentins relatifs à la démocratie ont été projetés.
Le cycle s’est conclu hier, dans la ville de Resistencia, capitale de la Province du Chaco (une des provinces nordistes très affectées par la sécheresse exceptionnelle de ce printemps) par une projection en plein air d’un long métrage sur la Guerre des Malouines (1), Iluminados por el Fuego, de Tristán Bauer (2). Ce film a attiré un public majoritairement adulte (ça se comprend) et rassemblé des officiels parmi lesquels la Présidente de l’INCAA et le sous-secrétaire à la culture de la Province de Chaco et des représentants de diverses associations de lutte pour les droits de l’homme, Familiares de Desaparecidos y Detenidos por Razones Políticas (Parents de disparus et prisonniers pour des raisons politiques), H.I.J.O.S. (l’association des enfants en recherche de leurs parents disparus et frères et soeurs enlevés) et Madres de Plaza de Mayo Linea Fundadora qui avait délégué sur place Aurora Morea et Taty Almeida (que je vous avais déjà présentée dans l’article sur la Marcha de la Resistencia sur la Plaza de Mayo la semaine dernière).
Avec le punch qui semble caractériser cette dame de 77 ans et que le vie n’a pas épargnée, Taty Almeida a remercié d’avoir pu participer à cette clôture si importante, au bout de 25 ans de démocratie. "Vraiment, il y a de quoi faire la fête : des gouvernements élus par le peuple sans interruption et un démocratie sur laquelle il faut que nous veillions. Il en a coûté bien du sang pour y parvenir."
(1) dont la conclusion catastrophique pour l’Argentine précipita la fin d’une Dictature qu’une victoire contre l’Angleterre et la reprise par les armes de ces deux petites îles jumelles, connues comme terres à moutons, auraient sans doute durablement consolidée. Du 2 avril au 14 juin 1982, la Guerre des Malouines (Guerra de las Malvinas) a fait 649 morts officiels côté argentin (tous, sauf 16, des militaires, pour la plupart de simples appelés, très mal armés qui plus est, les 16 civils étaient des agents embarqués à bord des navires de guerre) et 255 morts dans les rangs de la Marine Britannique, ainsi que 3 civils îliens, tous les trois de nationalité britannique. En haut, en illustration, un détail du monument aux morts de la Guerre des Malouines en contrebas de la Plaza San Martin.
(2) Iluminados por el fuego : éclairés par le feu.