mardi 23 décembre 2008

Faut-il fêter Noël ? par Rep

Le 16 décembre dernier, le dessinateur Miguel Rep ornait la une de Página/12 d'une apostrophe bien sentie de son personnage dépressif, le Poulpe, envers lui-même (le bonhomme au collier de barbe est en fait un auto-portrait caricatural, super-réussi).


Tu as décoré le sapin de Noël ?
Si tu ne crois en rien de tout ça, tu vas fêter Noël ?
Si tu ne crois pas à l'Esprit Saint ni à l'Immaculée... (1)
Tu vas fêter l'Année nouvelle ?
Si tu ne crois pas en l'Enfant Jésus...
Si tu étais cohérent, pourquoi tu ne fêtes pas (2)
la nativité de Karl Marx, espèce de progressiste de pacotille !
(Traduction Denise Anne Clavilier)



(1) Il s'agit bien sûr de l'Immaculée Conception, une expression théologique fixée en 1854, qu'en français, nous ne pouvons guère abréger de cette manière. Il est vrai aussi que la fête est fériée dans toute l'hispanité alors que dans la plus grande partie de l'Europe, il s'agit d'un jour ordinaire. L'Immaculée Conception (celle de la Vierge Marie) se fête le 8 décembre. Même à Lyon où elle est devenu la fête des lumières, après l'arrêt miraculeux de l'épidémie de peste qui ravagea le sud de la France en 1643, le nom n'est pas abrégé (le nom de la fête est maintenant décorollé de toute dimension religieuse).
(2) ici, une rupture grammaticale typique du parler portègne. Si tu étais... tu vas. En français, cela passe de justesse mais sonne un tout petit peu faux malgré tout alors que cela passe comme une lettre à la poste en Argentine parce que ce genre de manipulation grammaticale y est très courante. Et elle fait hurler les Espagnols au sacrilège et au barbarisme.