Aníbal Corniglio, Moscato, Carlos Filipo, Alfredo Piro, Nacho et Aceituno
Le groupe Guitarra Negra (guitare noire) qui s’est constitué tout récemment et a donné son premier concert le 8 octobre dernier (voir article ici), se compose d’un chanteur, Alfredo Aníbal Piro, qui a de qui tenir, Maman est chanteuse et actrice et Papa est bandonéoniste et compositeur (1) et tous les deux l'ont placé avec le choix des prénoms sous la protection d'Alfredo Gobbi d'une part et d'Aníbal Troilo d'autre part, de trois guitaristes, Maximiliano Luna dit Moscato, en particulier ici, dans Barrio de Tango (2), Carlos Filipo et Juan Ignacio Iruzubieta, dit Nacho (ce dernier à la guitare basse), enfin d’un percussionniste, Jerónimo Peña, dit Aceituno (3).
Ensemble, ils cultivent le répertoire d’Alfredo Zitarrosa (10 mars 1936-17 janvier 1989), un auteur-compositeur-interprète uruguayen, né et mort à Montevideo, ville et pays qui n’ont jamais rompu leur lien avec la composante afro-américaine de la culture et de la musique populaires de cette région du globe alors que, à la suite d’un processus très complexe, ce lien s’est rompu de facto en Argentine, où il a même été renié par toute une frange de la classe dirigeante dans les années dites de la Generación del Ochenta (1880-1916), lien qui a été ensuite renoué de manière volontariste, comme un acte politique fort par des artistes comme Homero Manzi, Sebastián Piana, Charlo (que Susana Rinaldi chante merveilleusement, cf. le premier article de ce jour), voire dans une autre veine comme Alberto Castillo, à partir des années 1930.
Zitarrosa lui-même fut un militant du Frente Amplio (4), ce qui le contraignit à l’exil pendant les années de la dictature en Uruguay (1973 à 1981, voir 1985 pour le rétablissement complet de la démocratie).
Guitarra Negra est le titre d’un des albums de Zitarrosa et partant celui d’une des chansons contenues dans ce disque.
Le groupe Guitarra Negra sert donc cette musique uruguayenne, militante, issue de la tradition métisse dans lequel le tango lui aussi plonge ses racines.
Vous pouvez écouter la voix de Alfredo Piro, sur sa page My Space (5), dans un répertoire de tango portègne (Cambalache, Sueño de Juventud, Ave de Paso...). Il est présent lui aussi sur Todo Tango mais avec un seul morceau et une photo où il fait une sale tête...
Guitarra Negra donnera un concert à la Casona del Teatro, Avenida Corrientes 1975, à 21h le vendredi 19 décembre (ils y étaient déjà vendredi dernier). L’entrée est fixée à 25 $.
Puis le vendredi 26 décembre, au lendemain de Noël, ils seront à Clásica y Moderna (Callao 892) à 22 h (prix inconnu et divergence d’horaire entre le site de Clásica y Moderna et la page Myspace d’Alfredo Piro. Si vous êtes sur place, vérifiez !.... C’est souvent comme ça à Buenos Aires, ça fait partie du charme de cette ville, la ponctualité n’est pas la qualité dominante des Portègnes).
(1) Maman s’appelle Susana Rinaldi et vit à Buenos Aires et Papa s'appelle Osvaldo Piro et vit à Mar del Plata, comme vous le savez déjà si vous êtes un vieux lecteur de ce blog. Papa et Maman ont divorcé ça fait une paye mais n’ont pas dédaigné l’année dernière reparaître ensemble sur scène et ils ont obtenu un de ces succès ! Un podcast de Tango City Tour en porte témoignage.
(2) Moscato : le Moscatel (un vin doux d’Espagne) dans la langue de tous les jours à Buenos Aires
(3) Aceituno : olivier (de aceituna : olive). Pour désigner l’arbre, on dira plus fréquemment olivo. De même dans aceite de oliva (huile d’olive), on fait appel à l’autre radical (le radical du latin classique).
(4) Sur le parti politique de gauche qu’est le Frente Amplio, voir dans Barrio de Tango les articles des 3 et 14 novembre et du 3 décembre derniers sur les récents soubresauts politiques en Uruguay.
(5) Pour écouter Susana Rinaldi, direction Todo Tango.
Le groupe Guitarra Negra (guitare noire) qui s’est constitué tout récemment et a donné son premier concert le 8 octobre dernier (voir article ici), se compose d’un chanteur, Alfredo Aníbal Piro, qui a de qui tenir, Maman est chanteuse et actrice et Papa est bandonéoniste et compositeur (1) et tous les deux l'ont placé avec le choix des prénoms sous la protection d'Alfredo Gobbi d'une part et d'Aníbal Troilo d'autre part, de trois guitaristes, Maximiliano Luna dit Moscato, en particulier ici, dans Barrio de Tango (2), Carlos Filipo et Juan Ignacio Iruzubieta, dit Nacho (ce dernier à la guitare basse), enfin d’un percussionniste, Jerónimo Peña, dit Aceituno (3).
Ensemble, ils cultivent le répertoire d’Alfredo Zitarrosa (10 mars 1936-17 janvier 1989), un auteur-compositeur-interprète uruguayen, né et mort à Montevideo, ville et pays qui n’ont jamais rompu leur lien avec la composante afro-américaine de la culture et de la musique populaires de cette région du globe alors que, à la suite d’un processus très complexe, ce lien s’est rompu de facto en Argentine, où il a même été renié par toute une frange de la classe dirigeante dans les années dites de la Generación del Ochenta (1880-1916), lien qui a été ensuite renoué de manière volontariste, comme un acte politique fort par des artistes comme Homero Manzi, Sebastián Piana, Charlo (que Susana Rinaldi chante merveilleusement, cf. le premier article de ce jour), voire dans une autre veine comme Alberto Castillo, à partir des années 1930.
Zitarrosa lui-même fut un militant du Frente Amplio (4), ce qui le contraignit à l’exil pendant les années de la dictature en Uruguay (1973 à 1981, voir 1985 pour le rétablissement complet de la démocratie).
Guitarra Negra est le titre d’un des albums de Zitarrosa et partant celui d’une des chansons contenues dans ce disque.
Le groupe Guitarra Negra sert donc cette musique uruguayenne, militante, issue de la tradition métisse dans lequel le tango lui aussi plonge ses racines.
Vous pouvez écouter la voix de Alfredo Piro, sur sa page My Space (5), dans un répertoire de tango portègne (Cambalache, Sueño de Juventud, Ave de Paso...). Il est présent lui aussi sur Todo Tango mais avec un seul morceau et une photo où il fait une sale tête...
Guitarra Negra donnera un concert à la Casona del Teatro, Avenida Corrientes 1975, à 21h le vendredi 19 décembre (ils y étaient déjà vendredi dernier). L’entrée est fixée à 25 $.
Puis le vendredi 26 décembre, au lendemain de Noël, ils seront à Clásica y Moderna (Callao 892) à 22 h (prix inconnu et divergence d’horaire entre le site de Clásica y Moderna et la page Myspace d’Alfredo Piro. Si vous êtes sur place, vérifiez !.... C’est souvent comme ça à Buenos Aires, ça fait partie du charme de cette ville, la ponctualité n’est pas la qualité dominante des Portègnes).
(1) Maman s’appelle Susana Rinaldi et vit à Buenos Aires et Papa s'appelle Osvaldo Piro et vit à Mar del Plata, comme vous le savez déjà si vous êtes un vieux lecteur de ce blog. Papa et Maman ont divorcé ça fait une paye mais n’ont pas dédaigné l’année dernière reparaître ensemble sur scène et ils ont obtenu un de ces succès ! Un podcast de Tango City Tour en porte témoignage.
(2) Moscato : le Moscatel (un vin doux d’Espagne) dans la langue de tous les jours à Buenos Aires
(3) Aceituno : olivier (de aceituna : olive). Pour désigner l’arbre, on dira plus fréquemment olivo. De même dans aceite de oliva (huile d’olive), on fait appel à l’autre radical (le radical du latin classique).
(4) Sur le parti politique de gauche qu’est le Frente Amplio, voir dans Barrio de Tango les articles des 3 et 14 novembre et du 3 décembre derniers sur les récents soubresauts politiques en Uruguay.
(5) Pour écouter Susana Rinaldi, direction Todo Tango.