Le Gouvernement de la Ville de Buenos Aires vient de supprimer le système de subvention publiques aux petits éditeurs, un système mis en place par la Legislatura porteña (la chambre législative de la ville autonome de Buenos Aires) en 2003.
Les petits éditeurs pouvaient depuis ce vote se porter candidat à une subvention accordée par la Ville de Buenos Aires selon une procédure de type concours, avec présentation de dossier en bonne et due forme, charpenté et motivé, et limitation du nombre de présentations que pouvait faire le même éditeur : une maison ne pouvait présenter qu’un nombre donné de dossiers dans un délai X, qui était apprécié genre par genre et catégorie éditoriale par catégorie, ce qui en faisait un système apparemment honnête et équitable, et c’est bien ce que clame Edinar, l’association des Editores Independientes de la Argentina por la Diversidad Bibliográfica.
Ces petits éditeurs, qui sont assez nombreux en Argentine et n’éditent parfois qu’une dizaine de livres par an (voire moins) pouvaient grâce à ces sommes faire vivre des marchés de niche (ce qui est un indice important de la bonne santé culturelle d’un pays) et gérer leur trésorerie de façon à pouvoir voyager et donc participer à des salons, notamment à l’étranger (en Europe en particulier, ce qui représente toujours une sortie de fonds considérable pour une entreprise argentine). Cela est d’autant plus mal vécu que beaucoup d’éditeurs comptaient profiter de l’année 2010 et des célébrations du bicentenaire du pays pour diffuser la culture argentine à l’extérieur du pays et du sous-continent...
Le défunt système permettait à une maison d’édition de couvrir entre 50 et 70% des besoins de financement d’un projet avec un plafond de 30 000 $ par projet.
La profession proteste donc à haute voix, même si en ce début de vacances d’été, l’information va passer presque inaperçue de tous. Qui lit le journal sur son lieu de vacances, par 40° à l’ombre et à la veille du Nouvel An ? Et la colère des professionnels est d’autant plus grande que le Gouvernement de Buenos Aires a, pour le moment du moins, maintenu les systèmes d’aide publique au secteur audiovisuel et discographique (il n’est pas dit qu’ils passeront l’été, eux non plus, d’ailleurs).