Soledad, la de Barracas est un célèbre morceau du répertoire tanguero, écrit en 1945 par Carlos Bahr, le poète fêté cette semaine par le Trio Nazareno Altamirano et le chanteur Esteban Riera (jeudi 15 juillet, au Café Montserrat, voir mon article du 5 juillet 2010 à cet égard). Une histoire triste où l’amour n’est pas aimé, comme si souvent dans le tango jusque dans les années 1950…
Photo Clarín
Mais ici, c’est une histoire joyeuse qu’il faut raconter : celle d’un vieux café historique du quartier de Barracas, dans le sud de Buenos Aires, La Flor de Barracas, que ses nouveaux propriétaires viennent de ramener à la vie…
Le bâtiment était à vendre. On a craint longtemps qu’il ne soit acquis par un promoteur qui l’aurait rasé pour bâtir une tour à la place. Cela se fait beaucoup à Buenos Aires où les règles d’urbanisme sont peu exigeantes et encore moins respectées qu’exigeantes, comme j’ai eu l’occasion de l’illustrer hier avec cette invraisemblable histoire de panneau publicitaire lumineux dressé en plein hiver face à l’Obélisque (voir mon article du 12 juillet 2010).
Et puis, comme cela est déjà arrivé avec El Viejo Almacén, à cheval sur San Telmo et Monserrat, avec Las Violetas à Almagro, avec El café de los Angelitos à Balvanera, l’immeuble a été racheté par quelqu’un qui l’a rendu à ses fonctions originelles de bar et de café de quartier… On attend encore que le même miracle se produise pour la Confitería El Molino, à Monserrat, sur Plaza del Congreso…
Une bonne nouvelle donc pour Barracas car le bâtiment est très représentatif de l’architecture de ce quartier au tout début du 20ème siècle. La photo vous dira d’ailleurs sans doute vaguement quelque chose… Comme le décor d’un certain film… avec Roberto Goyeneche peut-être ? et Pino Solanas derrière la caméra ? Mais oui, vous avez raison...
Pourtant, le décor de Sur, ce film de Solanas dont vous cherchez le titre depuis tout à l’heure, c’est un autre café… du même quartier… C’est pour ce film de 1988 que El Polaco avait créé et enregistré Vuelvo al sur (1), musique de Astor Piazzolla et paroles de Pino Solanas (que voici chanté par le grand artiste dans le générique de fin, sur You Tube).
Pour en savoir plus sur la récente ouverture de La Flor de Barracas, lire l’article de Clarín ce matin.
Pour en savoir plus sur la récente ouverture de La Flor de Barracas, lire l’article de Clarín ce matin.
(1) Vuelvo al sur est intégré dans mon anthologie bilingue, Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, sortie aux éditions du Jasmin, en mai 2010 (p 298). A ne pas confondre avec le tango Sur, de Aníbal Troilo et Homero Manzi (p 234). Bien entendu, Goyeneche, el Polaco, est présent sur le disque Melopea offert avec le livre, avec deux prises effectuées en public sur la fin de sa vie, où il interprète deux morceaux que j’ai traduits et présentés : La última curda et Garúa (musiques de Aníbal Troilo et des textes respectifs de Cátulo Castillo et Enrique Cadícamo).
Pour savoir quels sont les 231 tangos présentés et traduits dans l’ouvrage, voir mon article du 8 mars 2010 sur la table des matières. Pour savoir le contenu du disque Melopea, voir mon article du 15 mars 2010.
Pour savoir quels sont les 231 tangos présentés et traduits dans l’ouvrage, voir mon article du 8 mars 2010 sur la table des matières. Pour savoir le contenu du disque Melopea, voir mon article du 15 mars 2010.