lundi 12 juillet 2010

Les aventures de Paulot vues du côté argentin [Actu]

Vous connaissez tous l’existence de Paul, ce bon vieux poulpe rosâtre de l’aquarium d’Oberhausen en Rhénanie du Nord-Westphalie, dont, depuis quelques jours, les Allemands feraient bien des tapas, en lui faisant griller les tentacules à la plancha, avec du sel, du poivre et de l’huile d’olive (1).

Paul, que la planète foot consulte désormais comme d’autres, bien avant nous, en des temps oubliés, faisaient appel aux haruspices ou aux borborygmes de la Pythie, avait, vous le savez, prédit la victoire de l’Allemagne contre l’Argentine en quart de finale (le dimanche 4 juillet) et la victoire de l’Espagne contre les Pays-Bas hier. Ce qui a permis à plusieurs reprises à Rudy et Daniel Paz de s’en donner à cœur joie pour égayer la une hivernale de Página/12, en deuil d’un bon espoir de trophée aurifère.

Voici le dessin qui a déploré l’élimination de l’Argentine le 5 juillet :



Le spectateur : Ça y est, voilà les explications bizarroïdes qui commencent.
Maradona (vous l’avez reconnu, avec sa barbe poivre et sel et son costard de soie grise ?) : Et qu’est-ce que tu veux y faire ? Eux, ils avaient Le Poulpe !
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Et voici celui d’hier, où les deux humoristes s’en prennent, comme à leur ordinaire, aux positions officielles de l’Eglise, qui a, en l’occurrence, organisé dimanche une grande marche des écoles catholiques vers le Palais du Congrès pour manifester contre le vote en cours d’une loi instaurant un mariage pour les couples de même sexe. Et ça, Rudy et Paz, ils ne peuvent pas le supporter, et aucun de leurs collègues de la rédaction non plus. Ce qui nous donne :

Le moustachu : Et pourquoi demander l’avis des prêtres sur le mariage puisqu’ils n’ont jamais vécu en ménage ?
L’autre : C’est comme de consulter un poulpe au sujet du football.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Pour aller plus loin, mais en français : lire l’article du Monde d’aujourd’hui à ce propos (attention : le lien a une durée de vie limitée à quelques jours seulement).

Photo AFP, Patrick Stollarz

(1) Vous saisissez le poulpe, presque vivant, très rapidement, sur la plaque de fonte ultra-chaude. Aller-retour, sel et poivre et un filet d’huile par-dessus. En Espagne, c’est délicieux. Avec du jeune poulpe, bien tendre. Or Paul a deux ans et demi, un âge vénérable pour un animal dont l’espérance de vie n’excède qu’exceptionnellement les 3 ans. Peut-être est-ce à la longue expérience des ans qu’il doit une perspicacité qui a étonné le monde entier pendant un mois.