jeudi 19 mars 2009

Francofolies Tango [ici]

En ce début de printemps, Bruxelles (du 2 au 6 avril) et Paris (du 3 au 5 avril) se mettent au tango-baile à haute dose. Bâle (pas vraiment francophone, mais c'est quand même tout près de la Suisse Romande) s'y met aussi du 9 au 13 avril et, comme je l'avais déjà annoncé dans ces colonnes le 20 février dernier, Beyrouth, certes naturellement plus arabophone que francophone, enchaînera du 23 avril au 3 mai. Que demande le peuple ?

A Paris (je le rappelle pour mémoire), il s'agit des 3 jours intitulés 15ème Festival Couleurs Tango Paris, avec 24 cours de danse à trois niveaux techniques (de débutant à avancé) par 4 couples de professeurs et avec 2 ateliers de musique (mais la publicité est faite sur le nom des profs de danse et celui d'un orchestre argentin, très bon, Vale Tango, qui vient d'annuler et que l'organisateur, Le Temps du Tango, a remplacé in extremis par un quatuor néerlandais) (1).

Capture d'écran du site Brussels Tango Festival.
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A Bruxelles, le Brussels Tango Festival invite 7 couples de professeurs. L'un vient de Buenos Aires. C'est Horacio Godoy, le DJ de la milonga la Viruta, dont j'ai parlé récemment parce qu'il était au Sommet de Bariloche au début de ce mois, et sa partenaire Cecilia García. C'est leur deuxième participation à ce festival. Deux autres sont argentins et se produisent beaucoup à l'étranger tout travaillant aussi à Buenos Aires, avec El Arranque par exemple ou au sein de l'équipe organisatrice du Festival Cambalache. Il y aura aussi l'organisateur du prochain (et premier) Festival de Beyrouth, Mazen Kiwan, qui enseigne à Paris tout au long de l'année et qui aura pour partenaire Sigrid Van Tilbeurgh. Parmi les professeurs invités, notons aussi Marisa Van Andel et Oliver Koch, tous deux Européens, exerçant à Bruxelles et emmenant leurs élèves un peu partout en Europe pour des stages résidentiels intensifs. Il m'arrive de parler d'eux dans Barrio de Tango (voir leur site sur le côté de l'écran, dans la rubrique Eh bien dansez maintenant).

Au cours de ce festival, il y aura des bals avec démonstrations en divers lieux de la ville, dans le centre historique et dans les quartiers plus excentrés, Mollenbeek par exemple. Concentrée sur le week-end, une ribambelle de stages (42 sessions d'une heure et demie chacune), dont la plupart ont déjà fait le plein d'inscriptions. L'enseignement se fait sur 3 niveaux : intermédiaire, avancé et master(il n'y a que deux cours réservés aux débutants, par Marisa et Oliver, les locaux de l'étape).

Le prix est dégressif (20 € pour un cours, 18 € par cours à partir de 6 cours et 15 € à partir de 9). Tout se passera dans les trois salles de la Tanguería, donc chez Marisa et Oliver.
Place Getry, il y aura un Apéro-Tango le vendredi et le samedi de 18h à 20h.
Un concert gratuit sur la Grand-Place (l'un des symboles de la capitale belge), le samedi à 18h, avec neuf musiciens sur scène, les 7 instrumentistes de l'Ensemble Hyperion, un groupe de tango italien fondé en 1992 (dont voici le site) et deux Argentins, Franco Luciani à l'harmonica et Alfredo Marcucci au bandonéon.

Le Brussels Tango Festival est organisé par l'Association sans but lucratif (Asbl) Alma del Sur. Cette année, c'est la 5e édition (le Festival s'est tenu pour la première fois en 2005).

A Bâle, en Suisse (Bassel), se déroulera (en allemand), du 9 au 13 avril, un festival avec beaucoup de cours donnés par 7 couples de professeurs (européens) sur 4 lieux différents dans Bâle et sur 4 niveaux, de faux débutant (au bout d'un an de cours) à professionnel. Donc le niveau 3, contrairement à ce qui se fait souvent en France, est un vrai niveau avancé où il ne s'agit pas de s'inscrire en ayant surestimé son niveau. Il y aura un concert avec le groupe européen Tango for 3, un show avec des danseurs européens sur des musiques de Piazzolla au théâtre de Bâle, trois milongas au cours de la manifestation (dont une accompagnée par l'orchestre international Silencio) et un documentaire, filmé par des Européens, sur la confrontation dans des décors portègnes entre tango salón traditionnel et tango nuevo sur de la musique électronique (une idée typiquement européenne, pour les Argentins, la comparaison leur vient peu à l'esprit, la majorité d'entre eux estimant que l'un n'a rien en commun avec l'autre).

La manifestation est organisée par une école de tango de la ville suisse, la Tango Schule Basel, de Romeo Orsini et Cecile Sidler (dont le site se trouve sous ce lien).

Pour le tango en Suisse Romande, consulter le blog de Luis Lazaro, tangosr, dans la colonne de droite (rubrique Eh bien dansez maintenant).


Il y aura aussi en Italie, à Turin, donc tout à fait hors de la Francophonie, un festival, qui se déroulera lui aussi du 9 au 13 avril. Cette manifestation est organisée par deux professeurs, Marcela e Stefano, qui ont invité 6 couples de professeurs, que l'on voit partout dans ce type de rassemblement, avec l'ensemble Hyperion et la Orquesta Típica Mina (voir le programme en italien ou en anglais sous ce lien). La fête d'ouverture aura lieu au Teatro Colosseo avec tous les professeurs sur scène et l'ensemble Hyperion, elle sera suivie d'une milonga à 22h30. Sont programmés 45 cours de tango, bals et milonga de 1h30 et 8 cours (centrés sur des points techniques très précis) de 60 minutes.

Le cours seul set 30 €. Un cours pris dans le cadre d'un abonnement revient à 18 €. Il y a 5 niveaux, du faux débutant (6 mois de cours minimum) au professionnel. 7 cours ont déjà fait le plein d'inscriptions.
Pour le logement des participants, le Festival a conclu un partenariat avec le Méridien Lingotto. A Turin,on doit pouvoir trouver moins cher (et moins luxueux mais peut-être aussi confortable) puisque la ville a récemment accueilli les Jeux Olympiques d'Hiver (il serait étonnant que le parc hôtelier n'ait pas profité de cette manne pour s'améliorer encore). Ce festival en est à sa 9ème édition.



(1) Quand il s'agit de tango-baile à Paris, j'ai trois raisons très simples pour ne pas m'étendre.
La première, c'est qu'il y en a beaucoup à Paris, avec une qualité qui n'est pas toujours au rendez-vous (et c'est une autre histoire). Du seul fait de cette quantité, l'internaute se retrouve devant un choix pléthorique dans lequel il doit séparer le bon grain de l'ivraie, or ce n'est pas Internet qui exemptera l'homme d'exercer son sens critique en la matière. Dans la Colonne de droite, j'ai disposé des liens vers des professeurs qui exercent à Paris et sur la qualité et l'authenticité desquels je peux m'engager parce que j'ai suivi des cours chez eux et aussi à Buenos Aires et que je peux donc dire que leur enseignement est fidèle à ce qui existe là-bas.
La seconde raison est statistique. En Europe, la majorité des Francophones vivent en France : un peu plus de 60 millions d'habitants, contre 7,5 en Suisse (Romands, Allémaniques et Italianophones confondus) et 10 en Belgique, qu'il s'agisse de flamands, de Bruxellois, de Wallons ou de Germanophones. Donc sur un moteur de recherche en français, le résultat mettra en avant ce qui se passe en France. Et comme en France, Paris écrase les autres villes, ce qui se passe à Paris sortira en position privilégiée. Donc il n'est pas difficile de trouver une réponse.
Et la troisième raison découle des deux précédentes : mon temps et mieux employé à parler de choses dont on parle moins. Dans la pampa du tango, il y a de la place pour tout le monde...