samedi 14 mars 2009

Changement de calendrier électoral à Buenos Aires [Actu]


Le couple Kirchner regardant les infos de Todo Noticia, la chaîne du Groupe Clarín sur écran plat
Le gros titre dit : "Aux urnes puisque c'est la fin du monde !"
(Une de Página/12 de ce jour)


Le Chef du Gouvernement de la Ville autonome de Buenos Aires, Mauricio Macri, a annoncé le 13 mars 2009 qu'il avait décidé d'anticiper de quelques mois les élections locales à la Chambre législative unique (Legislatura) de la Ville. Ces élections qui étaient initialement prévues le 24 octobre comme les élections de mi-mandat à l'échelle nationale, auront lieu le 28 juin prochain. Les Portègnes auraient donc dû se rendre deux fois aux urnes, le 28 juin, pour élire leurs représentants à l'organe législatif local, et le 24 octobre pour élire députés et sénateurs au niveau fédéral.

La décision a fait aussitôt couler beaucoup d'encre comme on l'imagine. Le journal Clarín en a fait vendredi une analyse très sévère, accusant Mauricio Macri d'avoir avancé les élections pour s'assurer une majorité à la Chambre pour les deux mois restant de son mandat. En effet, si ces élections n'avaient pas été découplées, il se peut que la majorité portègne craignent une victoire de la gauche au niveau national et on voit mal un électeur voter à gauche au niveau fédéral puis à droite au niveau local...

A la Legislatura, qui est renouvelée par moitié tous les deux ans, 30 sièges (bancas) seront mis en jeu, dont 11 sont aujourd'hui occupés par des élus de la majorité macriste. Or pour avoir à la Legislature une majorité de gouvernement sans alliance, Mauricio Macri a besoin que ses partisans obtiennent cette année 16 sièges sur les 30 en jeu. Or cela ne semble pas gagner d'avance...

Or aujourd'hui, la Présidente Cristina Fernández de Kirchner a fait savoir qu'elle allait tout prochainement envoyer un projet de loi au Congrès fédéral pour avancer au 28 juin les élections législatives fédérales (nacionales). Du coup, vous avez un peu de lecture dans les quotidiens de Buenos Aires aujourd'hui ! La Présidente justifie sa décision en disant qu'il est ridicule d'attendre octobre alors qu'avec la crise économique mondiale tout va de mal en pis partout, qu'il faut donc que le peuple se prononce le plus tôt possible.

En fait, elle coupe l'herbe sous le pied de son opposition qui tente avec quelques difficultés de constituer une alliance politique cohérente et compacte (pas facile de s'entendre sur un programme d'action entre la droite de type chrétien-démocrate, la gauche socialiste et la vieille institution historique mais explosée de la gauche de gouvernement et non-péroniste qu'est l'UCR). La Présidente prend aussi des dispositions par rapport à des élections régionales qui se sont déroulées dans l'une des 24 Provinces le week-end dernier et dans lesquelles la majorité actuelle, l'alliance kichneriste, a perdu quelques plumes. Il est possible aussi que l'annonce de Mauricio Macri (ils ne se portent pas mutuellement dans leurs coeurs, ces deux-là) ait précipité sa décision...

On attend sous peu que Néstor Kirchner, l'époux de la Présidente, Président lui-même du Partido Justicialista (PJ, les péronistes) et prédécesseur de sa femme à la magistrature suprême, sorte enfin du bois en présentant sa candidature - à un siège de député national, pense-t-on... D'où la photo que j'ai choisie de reproduire : on y voit le couple absorbé par les infos de la télé...


Bref, la campagne électorale va être plus courte que prévue mais il va y avoir du sport, comme dirait l'autre !


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Lire à ce sujet les dossiers de ce jour de Clarín, de Página/12 et de La Nación.