El Arranque + Noelia Moncada + le mythique duo Aníbal Arias y Osvaldo Montes + le couple, tout aussi mythique, de tango salón Eduardo y Gloria + le Ballet Tangovía Buenos Aires = une très grande et très belle affiche pour une soirée qui se déroulera le 17 mars prochain à 20h, au Palais des Beaux Arts de Bruxelles (Bozar pour les initiés), rue Ravenstein 23 (salle Henry Le Boeuf).
Le prix de la place va de 20 à 38 €.
Après le départ de membres historiques comme le pianiste Andrés Linetsky, parti se consacrer à sa propre formation, et le chanteur Ariel Ardit, qui a entamé il y a peu une carrière de chanteur soliste, l’orchestre portègne el Arranque a dû se recomposer.
Ramiro Gallo, le violoniste fondateur, 1er violon et co-fondateur de la Orquesta Escuela de Tango Emilio Balcarce, ne sera pas présent non plus à Bruxelles. Il se consacre désormais beaucoup à son propre groupe, le sextuor Vale Tango.
Des fondateurs, c’est Ignacio Varchausky, le contrebassiste et lui aussi co-fondateur de la Orquesta Escuela de Tango Emilio Balcarce, qui sera là.
Linetzy, Gallo et Varchausky, tous trois passionnés du patrimoine musical construit par les grands anciens, sont aussi des compositeurs pour un tango d’aujourd’hui (l’un n’empêche pas l’autre en général à Buenos Aires). Aussi le répertoire qu’interprète El Arranque est-il un mélange de grands classiques et de pièces beaucoup plus récentes, composées par les membres du groupe.
A Bruxelles, El Arranque se produira dans la configuration suivante : aux bandonéons Camillo Ferrero et Eva Wolff (1), aux violons Guillermo Rubino et Osiris Rodríguez, au piano Ariel Rodríguez, à la guitare Martín Vázquez et à la contrebasse Ignacio Varchausky. Enfin au chant, Noelia Moncadia, qui mène aussi parallèlement une carrière de chanteuse soliste (cliquez sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus, pour accéder aux autres articles la concernant dans Barrio de Tango, idem pour Ignacio Varchausky, Ramiro Gallo).
Le duo Arias y Montes se compose d’un guitariste, dont j’ai déjà pu parler dans Barrio de Tango, Aníbal Arias (son nom figure aussi dans le bloc Pour chercher) et du bandonéoniste Osvaldo Montes. En plus de leur carrière de duettistes, tous deux sont aussi membres de la Orquesta de Tango de la Ciudad de Buenos Aires, fondée et toujours dirigée par le Maestro Raúl Garello. Ils se sont produits à Paris en juin 2008 avec la Orquesta Escuela de Tango Emilio Balcarce, passée depuis janvier 2008 sous la direction du Maestro Néstor Marconi.
Gloria et Eduardo Arquimbau (plus connus sous leurs deux prénoms, sans patronyme) sont deux danseurs désormais d’un certain âge. Ils ont parcouru au moins la moitié du monde pour montrer à tous les publics un tango salón authentique, subtil et très technique mais loin du sensationnel qui esbaudit le spectateur sans rien exprimer d’autre que sa propre virtuosité acrobatique (2). Ces deux-là vivent et sentent avant tout la musique, dans toutes les dimensions de la danse, complicité et intimité du couple comprises, ce qui est co-substantiel à la danse en tango argentin. Tous les deux ont fait en août dernier l’ouverture du Mundial del Tango pour la catégorie tango salón (voir mon article sur le 6ème Mundial del Tango).
Dans un récent mail à leurs élèves, Marisa Van Andel et Oliver Koch, professeurs de tango argentin à Bruxelles, leur disent (en anglais) : "votre passion, c’est à eux que vous la devez".
(Le lien au site de Marisa et Oliver se trouve dans la rubrique Eh bien dansez maintenant, dans la partie basse de la Colonne de droite).
En juin 2008, Eduardo et Gloria étaient eux aussi à Paris, eux aussi dans ce même spectacle de la Orquesta Escuela de Tango Emilio Balcarce auquel participaient Aníbal Arias et Osvaldo Montes, et toute la salle du Théâtre National de Chaillot leur a réservé la plus belle ovation qu’elle a adressée aux danseurs tout au long de la soirée.
Gloria et Eduardo seront accompagnés des trois couples du Ballet Tangovía Buenos Aires, la troupe de tango fondée par les musiciens de El Arranque dans le cadre de leur initiative, Tangovía, qui est tout à la fois un conservatoire, un laboratoire et une fondation de l’authenticité tanguera.
Ces danseurs sont Martín Borteiro et Regina Chiappara, Bruno Tombari et Mariángeles Caamaño, Gastón Torelli et Moira Castellano.
"Conclusion des courses", comme on dit en français familier (3) : si vous habitez Bruxelles ou n’importe où ailleurs en Belgique ou une région frontalière ou que vous êtes de passage dans cette capitale européenne, cochez votre soirée du 17 mars et dépêchez-vous de retenir votre place... Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site de Bozar.
En cliquant sur ce lien, vous tomberez directement sur la page francophone consacrée à Buenos Aires Tango.
En cliquant sur ce second lien, vous arriverez sur l’ensemble du site (site trilingue, français, néerlandais, anglais).
Sous la mention Ici, dans la rubrique Les avenues-Las avenidas (à droite de l’écran), vous trouverez tous mes articles portant sur des activités tango (spectacles, cours, stages, concerts...) qui ont lieu de ce côté-ci de l’Atlantique (Vieux Monde). Voir également les mentions La danse (rubrique Les artistes) ou Ville de Bruxelles (rubrique Quelques quartiers, villes et lieux).
(1) Eva Wolff n’est autre que cette jeune musicienne belge originaire de Gand (Gent) que vous voyez, dévorée de trac, faire sa toute première audition devant Varchausky, Gallo et Balcarce, dans un hôtel de Paris, en 2001, dans le film de Caroline Neal, Si sos brujo una historia de tango, qui raconte la naissance de la Orquesta Escuela de Tango (voir mon article sur ce film sous le lien)
(2) Cela fait quelques mois déjà que les lecteurs fidèles de Barrio de Tango ont deviné que ce tango-là me casse sérieusement les pieds, me barbe au-delà du possible, bref en français ordinaire, m’ennuie considérablement... J’aime beaucoup ce qu’en dit Alorsa (voir ici mes articles consacrés à cet auteur-compositeur-interprète de La Plata), dans l’un de ses savoureux textes, Vuelve el Tango (le tango revient) :
[el tango] "lo pisotearon atléticos bailarines que saltaban demasiado" (Alorsa)
[le tango] "Des danseurs athlétiques qui sautaient trop haut lui ont marché sur la tête".
(traduction Denise Anne Clavilier)
(3) Conclusion des courses (literalmente: conclusión de las carreras) se dice en francés popular para señalar el final de un razonamiento más o menos lógico.