L'Espace Culturel Nos Enfants (Espacio Cultural Nuestros Hijos), fondé par l'Association Madres de Plaza de Mayo, est le cadre, d'aujourd'hui à mardi prochain, d'un festival de la chanson engagée alors que la Justice fixe une date de tenue du procès de plusieurs represores (bourreaux) ayant exercé leur sale besogne pendant la Dernière Dictature Militaire (1976-1983) dans le centre de détention et de torture clandestin qu'était l'ESMA (l'Ecole supérieur de mécanique de la Marine), aujourd'hui transformée en centre de mémoire et des droits de l'homme sous le patronage de l'UNESCO (voir mon article précédent à ce sujet).
Au cours de ce festival, le musicien Juan "Tata" Cedrón se produira avec son quatuor. Buenos Aires Negro est aussi aa programme. Il y aura aussi des groupes d'art communautaire, une troupe de théâtre et une murga. Ce type de forme artistique est très fréquente à Buenos Aires, elle fait partie d'une expression politique de la base qui nourrit la militance de tous les jours.
Les soirées commencent à 18h les quatre jours. Mardi sera célébré le Jour National de la Mémoire pour la Vérité et la Justice.
Le procès de l'ESMA s'ouvrira en octobre prochain. Il concerne 18 accusés parmi lesquels deux barbouzes particulièrement représentatifs des horreursde la Dictature : Jorge "El Tigre" Acosta et Alfredo Astiz surnommé El Cuervo (le Corbeau) et que nous avons connu sous le nom d'Ange blond de la Mort. Son supérieur hiérarchique, Acosta, a été quant à lui surnommé La bête fauve (el Tigre). Ils devront répondre notamment de la disparition de fondatrices du mouvement Madres de Plaza de Mayo, du journaliste Rodolfo Walsh et de deux religieuses françaises, pour les meurtres desquelles ils sont aussi dans le collimateur de la justice française.
Vous pouvez lire dans Página/12 de ce jour, l'article sur l'ouverture du Festival de la chanson engagée, le programme des quatre jours et le prochain procès de l'ESMA.