Il s'agit d'un atelier qui commence ces jours-ci et qui permet aux participants, plutôt artistes que diplômés de l'Université, d'apprendre à aller chercher l'information dans les sources, à critiquer et analyser celles-cis et constituer ainsi le matériel qui servira ensuite de base à un article ou un essai. Cet atelier est placé sous la co-responsabilité de Eduardo Romano, Ricardo García Blaya et Alejandro Martino.
Chacun d'entre eux a sa partie dans l'atelier :
Eduardo Romano prend en charge l'enseignement de la méthodologie historique et littéraire de la critique des sources et de l'interprétation des letras de tango (letra : texte de chanson). Son cours occupe deux heures par semaine.
Ricardo García Blaya, qui est aussi le Directeur du site Todo Tango (voir rubrique Les Institutions dans la Colonne de droite), prend en charge l'étude du caractère "testimonial" des letras de tango. En Argentine, est testimonial ce qui donne une image ou laisse un témoignage sur l'état d'esprit, les préoccupations, les modes de vie, etc. d'un moment donné de l'histoire (1). Ce cours est d'une heure par semaine.
Alejandro Martino est, quant à lui, le co-directeur, avec Alejandro Szwarcman, du Taller de letristas Homero Expósito dont j'ai déjà parlé à plusieurs reprises (voir sous ce lien) et est en charge du Proyecto Bicentenario de la Academia Nacional del Tango (voir aussi mon article à ce sujet). Il conduira les travaux pratiques de l'atelier et les résultats nourriront les célébrations du Bicentenaire en 2010. Les éléves constitueront en particulier un Catalogue de recherche pour le fonds que possède la Academia. Le cours est d'une heure et il aura lieu sur le terrain, au milieu des archives. S'agit pas de faire semblant !
Cet atelier s'appelle De investigación, relevamiento, inventario e interpretación Juan Carlos La Madrid.
Juan Carlos La Madrid (1910-1985) est ce poète et essayiste que Luis Alposta présentait il y a quelques semaines sur Noticia Buena (voir mon article à ce sujet ; Noticia Buena, qui est un site dynamique d'actualité, a tourné la page depuis). Il a beaucoup contribué à penser le tango et la culture populaire dont le genre est l'expression privilégiée.
(1) Or c'est l'essence même du tango que d'être testimonial, d'être le reflet de la vie quotidienne, de la vie bien réelle des gens au moment où il est écrit et composé. En cela, la tradition du tango est presque à l'opposé de la tradition de la chanson populaire française, très peu ancrée dans la glèbe de la réalité concrète, sauf à parler d'une certaine chanson dite engagée, et encore, car la chanson engagée se situe plus souvent au niveau des principes et des grandes idées, elle expose souvent une idéologie politique et beaucoup plus rarement une réalité prosaïque en la dénonçant).