jeudi 29 avril 2010

Milonga del Bicentenario de la AMBCTA [à l'affiche]


L'Association des Professeurs, Danseurs et Chorégraphes de Tango Argentin organise au Salón Canning une grande milonga pour le Bicentenaire du pays : ce sera le 4 mars 2010, à partir de 23h, avec tombola et démonstrations. Entrée : 20 $. (Toutes les infos pratiques sont sur l'affiche officielle envoyée par l'association).

On annonce la présence de Eduardo Arquimbau, président de l'association, Olga Besio et Jorge Manganelli, qui fut assistant parlementaire jusqu'à la fin de l'année dernière de la députée portègne Inés Urdapilleta dont j'ai eu plusieurs fois l'occasion de vous parler dans ce blog, notamment lorsqu'elle a présenté l'année dernière, à la Feria del Libro de Buenos Aires, son livre et son DVD sur les danseuses et les milongas de la capitale argentine (lire mon article du 2 mai 2009 à ce sujet).

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site de la AMBCTA dont le lien se trouve dans la rubrique Eh bien dansez maintenant !, dans la partie basse de la Colonne de droite.

Gastronomie et Bicentenaire dans le Guide gastronomique de Clarín [Coutumes]

Photo Clarín

Si la luna brilla sobre la parrilla,
come luna y pan de hollín
Chiquilín de Bachín, Horacio Ferrer (musique Astor Piazzolla)

Si la lune brille sur le gril,
Il mange de la lune et du pain de suie.
(Traduction Denise Anne Clavilier, © Editions du Jasmin, in Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins).

La semaine dernière, le quotidien Clarín s'est lancé dans une série d'articles sur les plats qui ont marqué la table argentine depuis 200 ans que le pays existe en droit.

Cette semaine, cette série, qui revisite le Bicentenaire côté fourchettes et couteaux, Vía Resto, ce supplément gastronomique de Clarín, s'intéresse à l'asado, le barbecue traditionnel des dimanches et fêtes à travers lequel les Argentins boulotent à une quinzaine ou une vingtaine de personnes un demi-boeuf de la tête à la queue en arrosant tout ça d'une sauce chimichurri tout à fait goûteuse... Le supplément culinaire de cette semaine, Ollas y Sartenes, s'intéresse, quant à lui, au pain : le pain n'est pas une grande réussite en Argentine, il est assez insipide et quelconque, mais c'est la nourriture par excellence du travailleur et ce samedi, nous serons le premier mai, alors le supplément parle du pain et des mille et une façon de le préparer et de l'agrémenter (1).

Vía Restó a intitulé sa série "Les plats qui ont survécu 200 ans" mais il n'est pas sûr que l'asado garde sa qualité et son prestige encore longtemps. D'abord parce que le prix de la viande au détail ne cesse de monter, au point que le Gouvernement, tôt ce mois-ci, a restreint les exportations d'une manière draconnienne. En effet, c'est l'exportation qui fait monter les prix de la viande car les pays importateurs, comme la Russie par exemple, sont prêts à payer un très bon prix pour une viande de très bonne qualité puisque ce sont les produits de la meilleure qualité qui partent à l'étranger. Ensuite parce que la culture du soja gagnant de plus en plus de terres agricoles (le rendement et la rentabilité sont pharamineux !), les éleveurs sont en train de passer de l'élevage extensif traditionnel qui faisait la réputation et la qualité de la viande argentine à l'élevage intensif comme aux Etats-Unis, dont on tire une viande insipide, comme celle des poulets élevés en batterie...

Alors, allez donc lire ces articles avant qu'il ne soit trop tard et que nous n'ayons plus que nos yeux pour pleurer...

Lire l'article de Clarín sur l'asado
Lire l'article de Clarín du 21 avril sur le panorama gastronomique que parcourera la série "Les plats qui ont survécu 200 ans".

(1) avec un jeu de mot au passage : le titre est Buenas migas où il n'est pas difficile d'entendre Buenas amigas (bonnes amies et non bonnes mies). Quand on pense que Molière disait "Ma mie" pour "mon amie" !!!!!

Un jugement à tomber par terre [Actu]

Un tribunal fédéral à Buenos Aires vient de rejeter la plainte de marques audio et vidéo pour contrefaçon au titre de la mauvaise qualité de la contrefaçon en question et en déclarant que l'affaire relevait d'un tribunal local et non fédéral (en l'occurence d'un tribunal de la Ville Autonome de Buenos Aires).

L'affaire a commencé en septembre dernier avec l'arrestation d'un de ces innombrables vendeurs de CD et de DVD qui exposent leur marchandise illégale en pleine rue ou dans des paniers qu'ils trimballent dans les voitures du métro. Les 50 CD et DVD contrefaits avaient été mis sous séquestre par la Police et le contrevenant déféré devant les instances juridictionnelles fédérales pour atteinte à la loi fédérale sur les marques.

Or la Chambre vient de déclarer qu'une contrefaçon grossière ne relève pas de cette loi car elle ne porte pas atteinte aux droits des clients qui ne peuvent que savoir qu'ils achètent du faux et non du vrai (ils ne sont pas trompés sur la marchandise) (1) et délaisse totalement l'atteinte à la bonne réputation de la marque elle-même et le préjudice qui lui est fait pour son chiffre d'affaire (toute contrefaçon étant un manque à gagner pour la marque contrefaite). En revanche, et c'est heureux, la Chambre a bien reconnu qu'il y avait dol pour ce qui est des droits des auteurs et des producteurs et qu'à ce titre, l'affaire devait passer devant un tribunal portègne. C'est la deuxième fois qu'un tribunal se prononce dans ce sens dans une affaire de ce type, en refusant de faire bénéficier de la protection de la loi fédérale les marques commerciales contre l'abus d'utilisation de leur nom sous prétexte que la falsification est identifiable au premier regard. Il est vrai que les marques commerciales concernées sont, la plupart du temps, des marques des Etats-Unis. Ceci explique-t-il cela ?

L'année dernière, à Buenos Aires, j'ai vu beaucoup de vendeurs à la sauvette chercher à écouler ainsi, dans les rames de métro, du matériel contrefait. En fait, c'était la première année que j'en voyais et j'en ai vu beaucoup. Je ne sais pas si la marchandise était ou non grossièrement contrefaite parce que je n'ai pas cherché à regarder ce qu'il en était mais c'était à l'évidence de la contrefaçon puisque le bonimenteur se vantait de diffuser des DVD de films nord-américains, en précisant qu'ils n'étaient pas encore sortis en Argentine. En revanche, en Europe, ils venaient de sortir et je savais donc de quoi il parlait pour avoir vu les affiches, de ce côté-ci de l'Atlantique, quelques semaines auparavant. Je n'ai personnellement jamais vu qui que ce soit acheter ces disques et DVD. En revanche, j'ai vu des gens acheter à ce genre de vendeurs-mendiants des stylos multicolores, des barettes à cheveux, des images édifiantes, des sticks à coller sur les pare-brises ou sur le frigo et de minuscules cahiers de coloriage pour des gamins...

Pour aller plus loin sur cet arrêt de justice :

Sur les questions de respect des droits d'auteur, voir aussi mon article du 1er mars 2010 où j'ai traduit un billet d'humeur du chanteur et producteur Litto Nebbia sur les pratiques habituelles (et condamnables) des filiales argentines de majors nord-américaines, c'était un billet paru dans Página/12.

(1) Encore faudrait-il être sûr que tous les consommateurs soient aussi bien informés et aussi capables de discerner le vrai du faux que cet arrêt le suppose. Quand on considère le niveau (très basique) auquel se situent les recommandations grand public des associations de protection des consommateurs en Argentine et dans un pays où l'économie au noir occupe 40% de toute l'activité économique, il est permis d'en douter très fort.

Un as de la crêpe argentine nous a quittés [Actu]

Les crêpes, ce n'est pas qu'en Bretagne, c'est aussi en Argentine où elles portent le joli de panqueque, une transcription de pancake alors qu'il s'agit bien de nos crêpes bretonnes, nettement plus fines et plus grandes que leurs consoeurs britanniques...

Carlitos Ciuffardi (ci-contre en train de garnir une crêpe de dulce de leche, sur une photo signée Platena Joy) avait fondé une très célèbre chaîne de crêperies dans la banlieue de Buenos Aires, à Villa Gesells, et avait réussi à en installer quelques unes dans le nord de la Capitale après s'être développé dans les stations balnéaires de la côte Atlantique, au sud de Buenos Aires. Son affaire avait commencé à décoller dans les années 1980. Il avait eu l'idée marketing, très astucieuse, de proposer des crêpes qu'il baptisait du nom de vedettes du foot, de la télévision, du rock, du spectacle en général, en laissant entendre que la crêpe portait tel ou tel nom parce que c'était le plat favori de la presonalité en question. L'idole du foot Maradona et le grand rockeur Luis Alberto Spinetta figurent ainsi parmi la cinquantaine de personnalités qui ont aidé à faire connaître une carte qui propose aujourd'hui 300 variétés de crêpes dans les enseignes franchisées de Carlitos el Rey del Panqueque.

Au menu, les restaurants de Carlitos proposent aussi des hamburgers (hamburguesas).

Le cuisinier et homme d'affaires vient de quitter cette vallée de larmes. Il avait 76 ans. C'est un peu une légende qui s'en va, comme tous les Argentins d'humble extraction qui ont connu la réussite économique et sociale. Leur succès entretient la flamme de l'espoir pour tous leurs compatriotes qui, à l'image de leurs ancêtres immigrants, gardent quelque part le rêve secret de faire un jour fortune.

Capture d'écran du site de Carlitos

Les journaux de ce matin relayaient la nouvelle mais sans se donner trop de mal : ils se sont contentés de reprendre la dépêche de l'agence Telam en l'agrémentant par ci par là d'un ou deux mots à eux. Vous pouvez donc jouer au jeu des sept erreurs en comparant les entrefilets respectifs de Clarín et de La Nación.

Pour aller plus loin :

mercredi 28 avril 2010

La Avenida 9 de Julio sera le centre stratégique des festivités [Actu]

Le mardi 25 mai prochain, l'Argentine va célébrer en grande pompe le Bicentenaire de la première déclaration d'indépendance. Il y en eu deux en Argentine. L'une le 25 mai 1810, au Cabildo de Buenos Aires, où il s'est agi dans un premier temps de ne plus rendre compte aux autorités madrilènes, alors usurpatrices. Napoléon venait de déposer le roi légitime, Ferdinand, et d'installer à l'Escurial son propre frère, Joseph, que les Espagnols, furieux, surnommèrent bien vite Pepe Borracho (Pepe l'Ivrogne). L'autre le 9 juillet 1816, quand le Congrès, rassemblé à Tucumán, dans la demeure d'une riche famille, décréta à nouveau l'indépendance d'un pays qui se dessinait peu à peu comme ce qui est aujourd'hui la partie nord et centrale de l'Argentine (sans la Patagonie, qui fut conquise plus tard, dans les années 1820 et 1830 et, plus tard encore, dans les années 1860).

Peu à peu, le Gouvernement dévoile le programme des festivités pour le moi de mai prochain. Il y a quelques semaines, la Présidence a fait savoir que le Te Deum national serait célébré à la Basilique de Luján et placée sous les auspices de la sainte Patronne du pays (lire mon article du 1er avril à ce sujet).

Cette fois-ci, c'est le programme des cinq jours centraux, du vendredi 21 au mardi 25 mai, dont il est question : une grande foire sera organisée le long de l'avenue 9 de Julio, une gigantesque artère de 140 mètres de large, dont près d'un kilomètre de long (9 cuadras) sera interdit à la circulation, entre l'avenida Corrientes et l'avenida Belgrano, pour faire place à des stands, des guérites, des activités de toutes sortes. Il s'agira d'un espace fédéral où les 24 Provinces qui composent le pays pourront se mettre en valeur ainsi que quelques autres pays du sous-continent qui fêtent eux aussi leur bicentenaire cette année (le Vénézuela vient de célébrer le sien, il y a quelques jours, avec un grand concours de chefs d'Etat de la région) et quelques pays européens, dont l'Espagne, qui, il y a un siècle, avait envoyé ni plus ni moins qu'une Infante aux festivités du Centenaire.

Quatre défilés sont prévus sur les 5 jours, dont un, le 25 mai, auquel participeront 2 000 artistes, dont la sélection s'est opérée il y a quelques jours au Centre culturel de la Mémoire et des Droits de l'Homme qu'est devenu l'ESMA, cette école de mécanique de la marine qui, sous la dictature, servit de prison clandestine et de centre de torture. Ce défilé, qui partira de la Plaza de Mayo, parcourera la Avenida de Mayo avant de bifurquer vers l'Obélisque, un monument qui fut dressé au croisement de Corrientes et 9 de Julio en 1936, pour les 400 ans de la première fondation de Buenos Aires. Ce défilé, confié à un metteur en scène décoiffant, racontera en 19 tableaux les 200 d'histoire du pays, avec un grand déploiement de technologie, d'innovation et de genres musicaux et théâtraux.

Le défilé militaire aura lieu, quant à lui, le samedi 22 mai, au matin, avec certains régiments qui revêtiront por l'occasion les uniformes historiques des temps forts qui forgèrent l'histoire du pays. Il y aura également un Défilé de l'Intégration, le dimanche, dans l'après-midi, avec des représentations de différents pays invités, tant il est vrai que la population actuelle de l'Argentine s'est formée d'un flux abondant d'immigrants venus d'un peu partout, y compris du Japon.

Les trois expressions musicales typiques du pays seront représentées avec des concerts prévues sur différentes scènes le long du Paseo del Bicentenario : folclore, tango et rock (lire mon article du 19 avril sur la série de disques, avec DVD et livre, que vient de sortir Melopea sur l'histoire du rock nacional).

Enfin, il y aura aussi un Paseo de los Sabores (promenade du goût) avec 72 stands de présentation de spécialités gastronomiques venus de tout le pays, des différentes communautés et des organisations sociales.

Le tout en plein automne. Il commence à faire frisquet à Buenos Aires et les Portègnes sont nettement plus frileux que nous autres, les Francophones d'Europe et encore plus si l'on compare avec les Québecois....

Pour en savoir plus :
lire l'article de Clarín de ce matin.

Feria flamenca à Palermo ce week-end [à l'affiche]

Du 29 avril au 2 mai, le Palacio Tattersal, situé dans le quartier de Palermo, avenida Libertador 4595, sera le siège d'une feria miniature, comme il en existe à Séville, Feria Flamenca, tous les jours, de 14h à minuit. Cinq compagnies argentines et plus de trente artistes flamencos, dont plusieurs venant de la Péninsule, se relaieront tout au long de ces quatre jours pour donner des spectacles, conduire des ateliers de musique et de danse, à quoi s'ajouteront une exposition photographique, des projections cinématographiques et des dégustations de produits andalous.

La manifestation est organisée par le Centre Culturel d'Espagne en Argentine et parrainée par l'Ambassade d'Espagne.

Une manière pour la capitale argentine, à quelques jours du bicentenaire de l'Indépendance, de rendre hommage à l'héritage culturel espagnol.

Parmi les théories qui existent sur la genèse du tango, l'une voudrait que le mot tango soit le réemploi que les Portègnes firent du tango andaluz. Le tango andaluz est l'une des formes du flamenco. Les habitants de Buenos Aires auraient donc pris ce mot pour désigner cette musique nouvelle qui surgissait chez eux et mêlaient des rythmes afro-argentins (le candombe, la milonga) à la habanera (une forme de contredanse européenne passée par Cuba et arrivée depuis les Caraïbes jusqu'au Río de la Plata), avant que ne viennent l'enrichir encore des mélodies italiennes, allemandes, françaises et azkhenazes, une musique nouvelle donc, née en Argentine, née à Buenos Aires, qu'on se mit à désigner du nom de tango criollo à la fin des années 1870...

La Feria Flamenca espère attirer entre 6 000 et 10 000 personnes pendant les quatre jours qui viennent.

Pour aller plus loin :
lire l'article de ce matin dans Página/12

mardi 27 avril 2010

Mariel Martínez et Alejandro Picciano à Paris les 2 et 3 mai [ici]

La chanteuse Mariel Martínez et le guitariste Alejandro Picciano seront au restaurant L'Angora, 3 boulevard Richard Lenoir, dans le 11ème arrondissement, à 17h, le dimanche 2 mai (M° Bastille).

Mariel Martínez et Alejandro Picciano effectuent actuellement en Europe leur tournée de présentation d'un nouveau disque, Perfume de Tango, le deuxième qu'ils sortent ensemble. Ils l'ont enregistré en grande partie à Buenos Aires, dans le studio de Melopea, leur maison de disques, en mai de l'année dernière. Dans ce nouvel album, ils sont accompagnés par des partenaires de luxe : le violoniste Pablo Agri, les bandonéonistes Carlos Buono et Carlos Quilici, le bassiste (basse électrique) Federico Baoglio et l'auteur-compositeur interprète Litto Nebbia, qui a signé la moitié des arrangements, tandis qu'Alejandro a fait l'autre moitié.

En février, Mariel et Alejandro étaient en Argentine, où ils ont présenté ce nouveau travail dans l'intérieur du pays et dans la capitale (lire mon article du 1er mars 2010 sur la présentation à Buenos Aires et mon article du 13 juin 2009 sur l'ensemble de la tournée et des enregistrements à l'automne austral dernier)

Le lendemain, Mariel Martínez et Alejandro Picciano participeront à l'espace musical de la soirée de présentation de Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins (ed. du Jasmin). Ce sera donc le lundi 3 mai à 19h30, à la Maison de l'Argentine, à la Cité Internationale Universitaire de Paris, dans le 14ème arrondissement (lire mon article sur cette soirée pour tous les détails pratiques et notamment le plan de la Cité).
Dans les deux cas, vous pourrez vous procurer auprès des artistes leur disque Perfume de Tango (ed. Melopea).

Le surlendemain, Alejandro et Mariel seront de retour à Madrid, où ils se produisent une première fois avec Perfume de Tango, ce jeudi 29 avril à 22h, à El Ateneo de Madrid, calle del Prado 21 (entrée libre et gratuite).

Mariel et Alejandro sont présents sur le disque Melopea qui accompagne Barrio de Tango (le livre), au titre de leur premier disque, De mi barrio, qu'ils ont sorti lui aussi chez Melopea.

Pour en savoir plus sur les artistes, cliquez sur leur nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus, ou dans la rubrique Vecinos del Barrio, dans la partie haute de la Colonne de droite. Le site de Mariel Martínez dispose de son propre lien sur ce blog, dans la rubrique Grillons, zorzales et autres cigales, dans la partie basse de la Colonne de droite.

Le Trio Taquetepa donne 4 concerts à Paris début mai [ici]

Après le succès retentissant de la Milonga Clermonteña avec l'association Tango Volcanique de vendredi dernier (lire mon article du 19 avril dernier) et le concert de cette fin de semaine, jeudi à Vic-le-Comte et vendredi à Ceyrat, dans le Puy de Dôme, avec l'Auvergnat-Cola, le premier de ces concerts parisiens sera la participation du trio composé par Daniel Pérez (guitare, charango et même, de temps à autre, clarinette), Marie Crouzeix (flûte traversière, quena et flûte andine) et Fabrice Gouterot (contrebasse) à l'espace musical qu'ils partageront avec la chanteuse Mariel Martínez et le guitariste Alejandro Picciano, lors de la présentation de Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins (ed. du Jasmin), le lundi 3 mai à 19h30, à la Maison de l'Argentine, à la Cité Internationale Universitaire de Paris dans le 14ème arrondissement (lire mon article sur cette soirée pour les informations pratiques et le plan de la Cité dans laquelle se trouve le pavillon argentin).

Dans l'après-midi du 8 mai, aura lieu le 2ème concert, sur le pont de la Péniche Demoiselle, qui est amarrée au Bassin de La Villette, dans le 19ème arrondissement (M° Jean Jaurés, Ricquet ou Stalingrad).
Ces après-midi culturels sont l'occasion de rencontrer à bord des artistes tout en dégustant les crêpes bio ou autres spécialités de la patronne, Eva, dans le très joli décor qu'offre désormais ce quartier récemment rénové du nord de Paris. Au printemps, le coin vaut le détour depuis quelques années. Vous trouverez les informations pratiques sur le site de la Péniche Demoiselle, dans la rubrique Cambalache (casi ordenado), dans la partie basse de la Colonne de droite.

Le soir de ce même samedi 8 mai, le Trio Taquetepa donnera un autre concert, au restaurant sud-américain El Camino, 16 rue Guillaume Bertrand, dans le 11ème arrondissement (M° Rue Saint Maur, Ménilmontant ou Père Lachaise). On vous y proposera une jolie carte de cuisine familiale du Cono Sur (surnom de l'ensemble géographique Argentine et Chili) pour un prix très raisonnable dans un décor chaleureux et sans prétention des plus agréables.


Capture d'écran du site de Dans le Noir ?

Enfin, le lundi 10 mai au soir, vous êtes conviés à une expérience sensorielle peu commune au restaurant parisien Dans le Noir ?. Dans le Noir ? est un lieu qui est tout à la fois restaurant et bar à vin. On y dîne ou on y déguste à l'aveugle, au sens propre du terme : dans une obscurité telle qu'on y voit rien.
Si vous utilisez vos yeux d'ordinaire pour manger (et si vous êtes voyant, vous utilisez vos yeux encore plus que vos mains), prévoyez des vêtements qui résistent aux tâches : il n'est pas facile de manger dans ces conditions si on n'y est pas acoutumé, en revanche, l'expérience peut être festive et le restaurant vous invite à la vivre ainsi.
Le lundi 10 mai, Dans le Noir ? propose une soirée spéciale, 100% argentine, musique par Taquetepa et repas (3 plats et un verre de vin à chaque plat), composé par le chef Olivier Romain, à partir de recettes traditionnelles sud-américaines. Le prix est de 55 € par personne (concert compris). Dans le Noir ? se trouve 51 rue Quincampoix dans le 4ème arrondissement, non loin du Centre Georges Pompidou (M° Les Halles, Rambuteau, Réaumur-Sébastopol).
Plus d'informations sur le site de Dans le Noir ?

Dans le noir ? est un concept de restaurant de standing qui est déployé sous franchise à travers le monde et qui existe déjà aussi à New-York, à Barcelone et à Londres. A Buenos Aires, la même expérience sensorielle peut-être faite, à un prix plus abordable, dans un théâtre d'un quartier populaire, le Teatro Ciego, à l'angle des rues Jean-Jaures et Zelaya. Daniel et Marie y avaient fait la présentation du disque auto-produit, qu'ils viennent présenter ce printemps en France : Au Taquet (lire mon article du 9 novembre 2009 sur cette soirée musicale au Teatro Ciego du quartier de l'Abasto).

Au cours de ces quatre concerts de mai à Paris, vous pourrez vous procurer Au Taquet, auprès des artistes, y compris à la Maison de l'Argentine pendant la soirée du 3 mai.

dimanche 25 avril 2010

Le plan hiver bricolé du Gouvernement portègne [Actu]

En ce dimanche, c'est la tentative qui exaspère pour une fois en même temps l'Eglise de Buenos Aires et Página/12 (un quotidien de gauche, qui bouffe du curé tous les matins) : le Gouvernement dirigé par Mauricio Macri (politique ultra-libérale menée de main de maître par un politicien très ambitieux et suprêmement adroit qui est aussi le dirigeant d'un groupe industriel familial très puissant) serait prêt à payer 18 $ (peso argentin) par personne à toutes les églises de la ville qui accueilleraient, la nuit et uniquement la nuit, de mai à fin août, les sans-abris de Buenos Aires, à condition qu'elles acceptent un minimum de 40 personnes par nuit dans le lieu de culte (un type d'aménagement très propice à recevoir des gens pour la nuit, comme on peut aisément l'imaginer !). Grand seigneur, le Gouvernement de la Ville offrirait même les matelas, le matériel et les produits d'hygiène.

Página/12 consacre ce matin l'un de ses articles à une paroisse, celle du Cœur de Marie, dans le quartier de Constitución, en centre-ville, et aux réactions et analyses qu'on y rencontre sur cette proposition faite en catimini au curé de la paroisse.

“Primero crean los pobres y después nos piden que los ocultemos”, dice mientras se interroga por qué las autoridades no emplean el dinero en la construcción de albergues adecuados para quienes tienen problemas de vivienda.
Página/12

"D'abord ils créent les pauvres et après, ils nous demandent de les cacher", dit [le curé], tout en se demandant pourquoi les pouvoirs publics n'utilisent pas cet argent pour construire des abris adéquats pour ceux qui ont des problèmes de logement.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Página/12 est aussi allé enquêter dans un quartier sud, donc populaire, à Barracas, où la même proposition a été faite à un conseil pastoral, situé à proximité de l'hôpital Borda, célèbre hôpital psychiatrique pour adultes qui fut autrefois un sinistre hospice d'aliénés, de l'hôpital Tobar García, qui accueille des enfants et des adolescents en souffrance psychique, et d'un foyer de personnes âgées (donc pauvres), tous lieux où l'église a des activités pastorales auprès des souffrants, non loin des ponts d'autoroute sous lesquels les sans-abris trouvent refuge la nuit à Buenos Aires. Il faut avoir vu l'aspect de ce quartier pour imaginer quelles pauvretés il renferme et comprendre à quel point cette tentative ne peut que provoquer le dégoût et le scandale parmi les chrétiens sollicités d'une manière aussi tendancieuse.

Ces propositions font l'objet de nombreuses discussions dans les réunions des différents doyennés qui composent le diocèse de Buenos Aires alors qu'aucun plan et aucun financement public n'a été annoncé publiquement par le Gouvernement portègne, à quelques semaines de ce qu'à Buenos Aires on considère comme le commencement des grands froids hivernaux (en juillet, la nuit, la température peut descendre en dessous de 0, même si une température négative reste exceptionnelle en journée).

La même démarche officieuse semble être en cours aussi auprès des protestants, des orthodoxes et des juifs...

Stratégie très contestable sur le plan du principe démocratique qui voudrait que la politique sociale des pouvoirs publics fasse l'objet d'un examen public lui aussi, à la Legislatura par exemple, à laquelle revient le droit et le devoir constitutionnel de contrôler l'emploi de l'argent des contribuables, et tout aussi contestable sur le plan social, d'autant que les paroisses et les communautés confessionnelles dans leur ensemble (donc pas seulement la majorité catholique) ont chacune leur plan d'actions en faveur des moins privilégiés.

Sur ces solutions qui n'en sont pas, lire l'article en colère et plein d'un humour féroce sur le site de Página/12.
Sur toutes les questions de politique locale à Buenos Aires, cliquez sur le mot-clé GCBA (pour Gobierno Ciudad de Buenos Aires) dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.

samedi 24 avril 2010

Taquetepa jeudi 29 avril à Vic-Le-Comte et le 30 à Ceyrat [ici]

Le Trio TAQUETEPA, Musique populaire contemporaine, compositions originales inspirées des rythmes du floklore argentin et du Río de la Plata

Daniel Perez : guitare
Marie Crouzeix : flûtes
Fabrice Gouterot : contrebasse

sera en concert pour présenter son CD Au Taquet !!!


le Jeudi 29 avril, à 20h30
Halle du Jeu de Paume - 63270 Vic-Le-Comte
Projection du documentaire "Minimes histoires d'Argentine", d'Annette Guillaumin,
suivie du concert de TAQUETEPA


La soirée se terminera par une dégustation d'empanadas et de vin argentin

TOUT EST GRATUIT!!!! (même le vin, même les empanadas!!!)


C'est le week-end, j'économise donc mes forces et viens de vous communiquer le texte de Marie Crouzeix presque tel qu'elle vient de le diffuser. Joli, non ? Comme l'affiche de cette manifestation sur l'Amérique Latine en plein Puy de Dôme. Vous pouvez cliquer dessus pour l'obtenir dans une meilleure résolution et pouvoir la lire.

Pour en savoir plus sur ces artistes, qui effectuent actuellement une tournée en France, pour présenter leur disque, Au Taquet, enregistré au printemps dernier à Clermont-Ferrand et publié, au printemps aussi, mais six mois plus tard, à Buenos Aires (en novembre dernier), cliquez sur leur nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus. Ou dans la rubrique Vecinos del Barrio, dans la Colonne de droite, où vous trouverez Daniel Pérez dans la section Musiciens et compositeurs (il est l'un et l'autre) et Marie Crouzeix dans la section Les gringos (c'est ainsi que les Argentins appellent les étrangers et Marie est française).

Le lendemain, le trio jouera à Ceyrat, toujours dans le Puy de Dôme, à 20h30, à l'Espace Culture et Congrès. Entrée gratuite.
Le concert sera suivi d'un pot sans alcool offert par la version auvergnate d'un soda traditionnel à la couleur brûnatre : Auvergnat Cola (1).

Le 3 mai, Taquetepa sera à la Maison de l'Argentine à Paris pour un concert partagé avec Mariel Martínez et Alejandro Picciano lors de la présentation de Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, puis à nouveau, à Paris, le 8 mai, dans l'après-midi à la Péniche Demoiselle (Bassin de La Villette) et le soir au restaurant El Camino, dans le 11ème arrondissement. Dans les jours qui viennent, des informations plus précises seront publiées sur Barrio de Tango et sur la page Myspace de Taquetepa.

(1) Pour ma part, je connaissais déjà le Breizh Cola, en Bretagne. Voici donc que l'on pourra bientôt faire le Tour de France en soda.

Ouverture de l'atelier Arrangement musical de Javier González [Actu]

Javier González (ci-contre) démarre prochainement un atelier consacré à l'arrangement musical en tango contemporain, version chantée et version instrumentale, à l'intention des musiciens, qu'ils soient instrumentistes ou chanteurs.

L'atelier se composera de quatre séances de deux heures consécutives où seront abordés les éléments techniques et stylistiques du tango en fonction des différents instruments, l'harmonie fonctionnelle, l'analyse mélodique et l'analyse de différentes oeuvres. Chaque séance comportera une partie théorique et une partie pratique. L'atelier s'adresse à des élèves ayant une connaissance de base de la lecture et l'écriture musicale et une connaissance minimale d'harmonie.

Un cours inaugural gratuit, hors parcours, sera donné le lundi 26 avril à 19h.

L'atelier lui-même commencera le lundi suivant, lundi 3 mai, à 19h. Il aura lieu à la Escuela Popular de Música, du Syndicat argentin des musiciens, à Buenos Aires même.

Javier González est lui-même compositeur et guitariste. Depuis 2007, il dirige l'Orchestre Ecole de Tango du Conservatoire Provincial de Musique Alberto Ginastera.
Pour plus d'information, les candidats doivent se référer à la Escuela Popular de Música, par exemple à travers son site.

Pour aller plus loin :

Javier González est un musicien dont l'actualité revient régulièrement dans Barrio de Tango. Vous pouvez accéder à l'ensemble de ces articles en cliquant sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus, ou sur son raccourci, dans la rubrique Vecinos del Barrio, dans la partie haute de la Colonne de droite, sous les rubrique Agenda de Barrio de Tango et Par chez nous. Le site qu'il partage avec sa femme, la chanteuse Patricia Barone, se trouve parmi les liens externes, de la partie basse de la Colonne de droite, dans la rubrique Grillons, zorzales et autres cigales.

Première des conférences publiques Como se escribe una canción à la Academia Nacional del Tango [à l'affiche]

Sous la coordination de Alejandro Martino, s'ouvre mardi prochain, le 27 avril 2010, à 19h30 la série de conférences sur la manière d'écrire une chanson, dans le cadre de la formation des letristas de tango, Seminario Homero Expósito.

Le premier conférencier sera le poète Ernesto Pierro, qui fut de 2002 à 2008 le président de Letrango, l'association argentine des auteurs de tango. Ernesto Pierro a travaillé avec de nombreux compositeurs, dont Osvaldo Piro, Saúl Cosentino, Carlos García, Fabián Bertero, José Ojivieki, Emilio de la Peña, Javier González (dont il sera question dans l'autre article de ce jour) et Juan Carlos Zunini pour n'en citer que quelques uns.
Il a publié un recueil intitulé Paisajes del Sur, en 2004, aux Editions Eidtorial Papeles de Boedo.

L'entrée est payante (10 $, donc un prix quasi symbolique). La conférence aura lieu au siège de la Academia, Avenida de Mayo, 833.

Pour en savoir plus sur cette formation pour les auteurs, voir mon article du 25 février 2010 sur la rentrée du Seminario Homero Expósito.

Pour en savoir plus sur les formations disponibles pour les auteurs de tango, cliquez sur le mot-clé Taller letristas, dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus, et vous accéderez à l'ensemble des articles que j'ai déjà publiés sur ce blog au sujet de ces ateliers divers et variés qui existent dans toute la ville.

vendredi 23 avril 2010

Barrio de Tango à la 27ème Foire du Livre de Saint-Louis [ici]

Affiche officielle de la Foire

L'anthologie bilingue Barrio de Tango (ed. du Jasmin) sera présentée à la 27ème Foire du Livre de Saint-Louis, dans le Haut-Rhin, en Alsace, qui se tiendra du 7 au 9 mai prochain, sur la Place Gissy.

Entrée libre et gratuite, de 14h à 20h le vendredi,
de 10h à 19h le samedi et de 10h à 18h le dimanche.
L'auteur sera elle-même présente le vendredi, tout l'après-midi,
et le samedi jusqu'à 18h.

Plus de 250 écrivains sont attendus à Saint-Louis pour l'occasion. Le président de cette 27ème Foire du Livre ne sera autre que l'écrivain et journaliste Daniel Picouly, qui anime l'émission du vendredi à 21h30, Café Picouly, sur France 5. Le président d'honneur de la manifestation est le philosophe André Comte-Sponville. La Foire au Livre de Saint-Louis aura aussi un invité d'honneur, Charles Aznavour (1).

Il est prévu, à côté des stands d'éditeurs, un abondant programme de rencontres, de débats, de conférences, d'animations et même de concerts. Pour un peu, on se croirait à la Feria del Libro de Buenos Aires ! (Lire mon article du 22 avril sur l'ouverture de la Feria de cette année).

Parmi les personnalités attendues à Saint-Louis, en plus des trois personnalités déjà citées, l'écrivain russe Vladimir Fedorovky, qui sera là au titre de l'Année de la Russie en France, l'écrivaine Frédérique Hébrard et son mari, le comédien et écrivain Louis Velle, l'écrivain Gonzague Saint-Bris pour son Henri IV ou la France réconciliée, en cette année où l'Hexagone se souvient de l'assassinat du Vert-Galant (le 14 mai 1610), l'écrivaine Françoise Dorin pour Les Lettres que je n'ai pas envoyées, l'essayiste Noëlle Châtelet, les cuisiniers et gastronomes Babette de Rozières (Antilles), bien connue des téléspectateurs de C est à vous, sur France 5, Tony Hartmann qui vient de sortir un livre de variations autour de la choucroute, le plat emblématique de la région, Thierry Kapler, qui parlera lui aussi de la cuisine alsacienne et le Père Jean Zimmermann qui présentera un livre sur la cuisine conventuelle ancienne, le médecin Xavier Emmanuelli pour son autobiographie philosophante, le psychologue Jacques Salomé, vedette des rayons de Développement de soi, les journalistes Bruno Masure, Edwy Penel, Jean-Marie Pelt et Bernard Benyamin, lequel vient de publier un récit romanesque sur Buenos Aires, intitulé La Saga de Buenos Aires, aux éditions Alphée Jean-Paul Bernard (collection Romans de notre histoire), le comédien, journaliste et écrivain Christophe Boursellier, la comédienne et scénariste Anne Richard, qui s'est fait connaître du publie dans le rôel de la "petite juge" Linz de Boulevard du Palais (elle dira des contes le samedi à 14h), le comédien et humoriste François Rollin, les acteurs Bruno Putzulu et Richard Berry, l'auteur-compositeur Jean-Jacques Debout qui dédicacera son autobiographie, Ma vie à dormir debout, le musicien américain Daniel Sydney Bechet, fils de Sydney Bechet, à la tête de son ensemble, et le pianiste russe Mikhaïl Rudy, qui donneront chacun un concert.
Raymond Poulidor et Thierry Roland seront là, eux aussi, pour le sport.

Il y en aura donc pour tous les goûts, de l'amour de la culture à la chasse aux autographes de toute sorte de personnalités à la mode.

Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, se trouvera sur le stand de son éditeur, les Editions du Jasmin, dont vous pouvez consulter le site, en cliquant sur le lien dans la rubrique Cambalache (casi ordenado), dans la partie basse de la Colonne de droite.

Pour aller plus loin :
Visitez le site de la Foire du Livre de Saint-Louis
Visitez le site de la Ville de Saint-Louis

En Alsace, il existe de nombreuses associations de tango où apprendre et danser en milonga. En voici quelques unes :

Tango Emotion à Colmar
Tangente à Strasbourg et à Kehl.
Le 6 mai de 21h à 2h du matin, la soirée Festivalito II, qu'organise Tangente, sera animée par les danseurs et professeurs Gisela Passi et Rodrigo Rufino et par le duo musical Gabriel Merlino, un bandonéoniste argentin qui se trouve actuellement en tournée européenne avec la chanteuse, argentine elle aussi, Vanina Tagini.
Le lendemain, 8 mai, le Cuarteto Merlino animera la soirée Festivalito II de 21h à 2 h du matin à nouveau. Ce sera de l'autre côté du Rhin, en face de Strasbourg, à Kehl, à La Cita (35 Kizingstrasse).
Je vous ai déjà parlé de Gisela et Rodrigo, sur le site desquels j'anime, à leur demande, une page sur les thématiques du répertoire du tango. Et je vous ai aussi parlé du bandonéoniste Gabriel Merlino et de Vanina Tagini, qui étaient déjà en tournée dans le nord de notre continent l'année dernière (cliquez sur leurs noms dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus, pour accéder aux autres articles les concernant les uns et les autres dans ce blog).
Tango Fuego, une association à Strasbourg, animée par Michel Baltieri sous la devise "La passion du tango argentin à Strasbourg", "el tango como en Buenos Aires" (2).
Strastango, une autre association à Strasbourg, qui se partage entre le tango argentin et la salsa cubaine.


Autres rendez-vous avec le public ailleurs :
Samedi 1er mai, au Salon du Livre d'expression populaire et de critique sociale, organisé par Colères du Présent à Arras, dans le Pas-de-Calais (Quartier des Arts et Théâtre municipal)
Lundi 3 mai, à la Maison de l'Argentine, à la Cité Internationale Universitaire de Paris, pour une conférence et un concert, avec pour invités Mariel Martínez, Alejandro Picciano et le trio Taquetepa (Daniel Pérez, Marie Crouzeix et Fabrice Gouterot)
Mercredi 9 juin, conférence de l'auteur et concert du trio Taquetepa à Clermont-Ferrand
Vendredi 11 juin, conférence à Paris (et présence sur le stand librairie le 12 ou le 13)
Dimanche 27 juin, au Salon du Livre pour la Jeunesse de Sartrouville (78), dans le Parc du Dispensaire
Mardi 6 juillet, à Toulouse, en marge du Festival Tangopostale (adresse exacte à déterminer)
Dimanche 19 septembre, au Salon du Livre de Rambouillet.

(1) Charles Aznavour est considéré comme le chanteur populaire français le plus connu dans le monde. C'est aussi l'un des artistes français préféré de Luis Alposta, qui a signé la postface de mon livre, que j'ai eu il y a quelques heures au bout du fil et à qui je dédie cet article, puisqu'il a eu la gentillesse de s'enquérir du devenir de ce livre...
(2) Attention : Tango Fuego est aussi le nom d'une association de tango baile installée à Angers, de l'autre côté du pays... Voici leur site sous le lien.

Leopoldo Federico ouvre le cycle Tango del Bicentenario au 25 de Mayo à Villa Urquiza [à l'affiche]

Leopoldo Federico. Photo publiée par le 25 de Mayo.

Avant-hier, mercredi 20 avril, le Maestro Leopoldo Federico, compositeur, chef d'orchestre et bandonéoniste, ouvrait la série de concerts intitulé Tango del Bicentenario qui auront lieu tous les mercredis soir au Teatro 25 de Mayo, sur l'avenue Triunvirato, à la hauteur du n° 4444, dans le quartier de Villa Urquiza.

Ce premier concert a servi de coup d'envoi à une série d'activités culturelles multimédia : le livre, le disque, le concert et le DVD seront au rendez-vous.

Après Leopoldo Federico, qui est appelé dans toutes les grandes occasions (1), viendront se produire sur la scène du 25 de Mayo dans le cadre de Tango del Bicentenario la chanteuse Lidia Borda, la pianiste et compositeur Sonia Posetti, le contrebassiste Pablo Aslán, la chanteuse Noelia Moncada, les bandonéonistes et compositeurs Julio Pane et Víctor Lavallén, le Diego Schissi Quinteto et la Orquesta Típica Criolla, pour ne citer que ceux qui sont déjà annoncés...

Le prix du billet se situe entre 5 et 10 $, un prix très bon marché et bien honnête pour une telle occasion, la normalité pour un théâtre qui appartient au complexe théâtral public de la Ville de Buenos Aires.

Página/12 a publié ce matin une critique très intéressante sur le concert d'ouverture d'avant-hier. A lire dans le texte en cliquant sur le lien ci-dessus. Avec l'aide éventuelle du traducteur en ligne Reverso, si vous avez besoin de son assistance (voir le lien avec Reverso dans la rubrique Cambalache casi ordenado, dans le bas de la Colonne de droite).

(1) Voir mes articles sur le Festival de Tango de Buenos Aires, le Día Nacional de Tango, notamment l'année dernière, le Día Nacional del Bandoneón, en cliquant sur leur nom dans la rubrique Grands rendez-vous du Tango, dans la partie haute de la Colonne de droite.

La Vidu dans le supplément culturel de Página/12 [à l'affiche]

Hier, au Buenos Aires Club de la rue Perú (à la hauteur du 571), dans le quartier de Monserrat, la Orquesta Típica La Vidú, un groupe de 13 musiciens presque tous originaires de la grande banlieue sud de la capitale argentine, présentait leur premier CD où ils ont mélangé des classiques dans des arrangements originaux (1), comme Tu pálida voz, Trenzas et María, des pièces originales de tango proprement dit et des pièces originales de fusion entre tango et rock, comme Blues de la Artillería.

L'orchestre est dirigé par le compositeur de la bande, Gabriel Bartolomel. Et il était interviewé, avec quelques uns des musiciens du groupe, hier par Cristian Vitale, dans le supplément culturel de Página/12 (toujours le même quotidien qui part défricher les terrains encore inconnus...).

Verbatim :

“Era muy difícil pensar esto desde Florencio Varela.” Gabriel Bartolomel tiene 36 años, melena al hombro y una boina negra. Nació, creció y vive en los pagos de Defensa y Justicia –el Defe–, allí donde el sur suburbano se hace más sur. Más lejano. E intenta explicar por qué. “¿Cómo hacías para que un pianista, un contrabajista o un violinista, de los pocos que hay allá, apostara a un proyecto de cero en vez de venirse a trabajar a Capital? Un rollo grandísimo”, pregunta y se responde: “Pero creímos, y acá estamos”
Página/12

"C'était très difficile d'imaginer ça depuis Florencio Verela". Gabriel Bartolomel a 36 ans, les cheveux jusqu'aux épaules et une casquette noire. Il est né, il a grandi et il vit dans les parages de Defensa y Justicia, el Defe, là-bas, là où le sud banlieusard se fait plus sud encore. Plus lointain (2). Et il essaye d'en expliquer le pourquoi. "Comment tu te débrouilles pour qu'un pianiste, un contrabassiste ou un violoniste, vu le petit nombre qu'ils sont ici, misent sur un projet démarrant de zéro au lieu d'aller travailler dans la Capitale ? Faut pas être bien !". Il pose la question et il fait la réponse : "Mais on y a cru et on est là".
(Traduction Denise Anne Clavilier)

- Viene de familia tanguera...
- El otro día escuchaba a Lidia Borda hablar de “Barrio de tango”, que es el tango que a mí me identificaba de chico. ¡Los perros ladrándole al farol!... A mí me pasaba lo mismo. De chico tocaba con Ernesto Porto, un gran maestro que pocos conocen en Capital, en el Club Varela Juniors donde, durante la época de oro, tocaban Pugliese o D’Arienzo, porque Varela era muy tanguero, el Club Zeballos competía con los carnavales de Racing, con la desventaja de que en los ’40 quedaba más lejos que ahora.
Página/12

- Vous venez d'une famille tanguera...
- L'autre jour, j'écoutais Lidia Borda qui parlait de Barrio de Tango, qui est le tango auquel je m'identifiais petit. "Les chiens aboyant contre le bec de gaz !" Moi, je vivais la même chose. Petit, je jouais avec Ernesto Porto, un grand maître que peu connaissent dans la Capitale, au Club Varela Juniors, où, pendant l'âge d'or, jouaient Pugliese ou D'Arienzo, parce que Varela était très tanguero, le Club Zeballos était le concurrent des carnavals de Racing, avec le désavantage que, dans les années 40, Varela était encore plus reculé qu'aujourd'hui.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Dice Marcia Manduca, violinista: “La verdad es que nos vinimos a ensayar a Boedo porque se nos hacía imposible conseguir bandoneonistas que fueran a ensayar de Capital a Varela. Yo misma, cuando empecé con la Orquesta, me tomaba el tren desde José Mármol y pensaba ‘¿qué estoy haciendo acá, a las diez de la noche, volviendo a casa?’. Sí, Varela sigue quedando lejos”. Sigue Gabriel: “La decisión la tomó Eliana (Sosa, la cantante) cuando dijo ‘vamos para el centro pero tomémoslo como un crecimiento, no como abandonar este lugar’. Ella nos convenció”.
Página/12

Marcia Manduca, la violoniste, prend la parole : "A dire vrai, on est venu répéter à Boedo parce que ça nous devenait impossible de trouver des bandonéonistes qui seraient partir de la Capitale pour répéter à Varela. Moi-même, quand j'ai commencé avec l'Orchestre, je prenais mon train à José Mármol et je pensais : Mais qu'est-ce que je fiche ici, à dix heures du soir, à rentrer à la maison ! Pour ça, oui, Varela reste loin". Gabriel continue : "La décision, c'est Eliana (Sosa, la chanteuse) qui l'a prise quand elle a dit Allons dans le centre mais prenons ça comme une preuve qu'on a grandi, pas comme un abandon de ce lieu. Elle nous a convaincus".
(Traduction Denise Anne Clavilier)

L'interview complète est à lire sur le site de Página/12, dans l'édition d'hier.

Et pour découvrir la musique de La Vidu, il faut visiter leur page Myspace.


(1) La Vidú fait partir de la UOT, Unión de Orquestas Típicas, installée à Boedo, et co-organisatrice au début mars du 1er Festival de Tango Indépendant auquel ils ont participé, dont je vous ai parlé dans ce blog. Or l'une des conditions qu'il faut remplir pour adhérer à la UOT est d'avoir ses propres arrangements de tout ce qu'on joue. Les autres conditions sont d'être un orchestre composé d'instruments traditionnels (pas de guitare électrique par exemple) et d'avoir au moins une partie de son répertoire constituée de compositions originales.
(2) Cristian Vital reprend ici des images inventées par Homero Manzi essentiellement dans Barrio de Tango et Sur, qui sont deux tangos composés par Aníbal Troilo, deux letras, qui ont permis de construire l'identité urbanistique et culturel du sud de Buenos Aires et de sa région, à partir de souvenirs que Manzi s'était constitué dans les années 20 dans les quartiers de Nueva Pompeya et Boedo, où il a passé son adolescence. Ces images seront reprises aussi par Gabriel Bartolomel lorsqu'il parlera un peu plus bas de Barrio de Tango et de son rapport à ce tango fondateur du répertoire, jusqu'à paraphraser un des vers de Manzi. Florencio Varela se situe à une bonne quarantaine de kilomètres de Buenos Aires et est desservi par la ligne de chemin de fer Rocca qui part de la gare de Constitución, avec un service qui laisse toujours beaucoup à désirer.

Las Minas del Tango Reo s'installent à Clásica y Moderna [à l'affiche]

"Qui a dit que le tango est un truc d'hommes ?" C'est avec cette phrase que Las Minas del Tango Reo annoncent leur second passage de ce mois à Clásica y Moderna, Callao 892, dans le sud du quartier de La Recoleta. Ce sera le mardi 27 avril à 21h30. Prix des places : 30 $.

Las Minas del Tango Reo est le nom que se sont donné les chanteuses Lucrecia Merico et Valeria Shapira pour un spectacle qu'elles proposent en duo (en trio si vous comptez l'accompagnateur), à partir du répertoire des années 20 et 30 quand le tango se mariait au théâtre (ce que l'on appelait le sainete porteño). Avec des costumes aux couleurs criardes et des lunettes fluo à faire pâlir d'envie les starlettes de la Croisette dans les années 60 et 70, elles soulignent les aspects les plus oubliés de ces pièces : leur caractère frondeur, leur humour, leur critique acide de la société profondément injuste de ces années qui virent la fin de la grande vague d'immigration (1880-1930) et où Buenos Aires était très majoritairement habitée par des immigrants dont l'intégration linguistique, culturelle et psychologique n'alla pas sans péripétie.

L'accompagnateur habituel de Valeria et Lucrecia étant actuellement en France (1), le guistariste qui jouera avec elles mardi soir sera Nacho Uruzubieta, que vous connaissez déjà, entre autre comme membre du groupe Guitarra Negra, animé par Alfredo Piro.

Pour en savoir plus sur les artistes, cliquez sur leur nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus, ou dans la rubrique Vecinos del Barrio, dans la Colonne de droite mais tous n'y ont pas encore de raccourci (ça va venir).

(1) Il s'agit de Daniel Pérez, le guistariste argentin du groupe international Taquetepa. Daniel sera ce soir à la milonga clermonteña de Tango Volcanique, à Clermont-Ferrand, puis à Paris le 3 mai à la Maison de l'Argentine et le 8 mai à la Péniche Demoiselle, bassin de La Villette, dans le 19ème arrondissemnet, dans l'après-midi puis au restaurant sud-américain El Camino dans le 11ème arrondissement.
Pour avoir toutes les infos pratiques sur ces différents concerts en France, lire mon article du 19 avril 2010 sur la milonga clermonteña à la Brasserie L'Europe à Clermont-Ferrand et mon article du 17 avril 2010 sur la présentation de Barrio de Tango à la Maison de l'Argentine et les concerts de Taquetepa qui suivront à Paris.

jeudi 22 avril 2010

La Feria del Libro du Bicentenaire s'ouvre aujourd'hui à Buenos Aires [Actu]


Aujourd'hui, à 18h30 (heure locale), Horacio García, président de la Fundación El Libro, inaugure le Salon du Livre de Buenos Aires placé cette année bien entendu sous la devise : "Fêter avec des livres 200 ans d'histoires". Parmi les artistes qui participeront à l'inauguration, deux auteurs-compositeurs-interprétes, Victor Heredia, qui a aussi publié trois romans, et Teresa Parodi, qui est aussi la Directrice du Centre ECuNHi, à Palermo, le centre culturel de l'Association Madres de Plaza de Mayo qui accueille demain soir un concert en hommage à Eladia Blazquez (lire mon article d'avant-hier à ce sujet).

Cette année, le Salon du Livre de Buenos Aires se veut très politique et remuant. Il y aura, comme l'année dernière, pléthore de tables-rondes, conférences, rencontres entre auteurs et public, concerts. C'est une vraie fête qui démarre au Predio de La Rural, dans le quartier de Palermo, et qui durera jusqu'au 10 mai.

Dans le Pavillon Bleu, qui est le pavillon officiel du gouvernement argentin, tenu par le Secrétariat d'Etat à la Culture, de Jorge Coscia (1) , on rendra hommage à toute une ribambelle de très grands hommes et femmes de lettres argentins : José Hernández, l'auteur immortel de El Gaucho Martín Fierro et de El Regreso de Martín Fierro, Juan Gelman, un poète qui milita dans les rangs communistes et travaille aujourd'hui à la rédaction de Página/12, Horacio Quiroga, Arturo Jauretche, un des très grands penseurs de l'identité argentine dans les années 1930 à 1950 et homme politique enraciné dans le mouvement radical né dans les années 1890, Roberto Arlt, un dramaturge inclassifiable et provocateur, Héctor Oesterheld, Leopoldo Marechal, Alejandra Pizarnik, Julio Cortázar, romancier indocile né à Buenos Aires et mort à Paris, Rodolfo Walsh, Homero Manzi, l'auteur de Barrio de Tango, Sur, Malena, Milonga Sentimental, pour n'en citer que quatre, Roberto Fontanarrosa, un écrivain et dessinateur originaire de Rosario, grand champion de l'humour argentin, Raúl Scalabrini Ortiz, autre grand penseur de l'identité argentine au 20ème siècle, Haroldo Conti, Oliverio Girondo, Enrique Santos Discépolo, le comédien et poète libertaire converti sur le tard au péronisme et qui a écrit Cambalache, Confesión, Yira yira, Victoria et Cafetín de Buenos Aires (2), José Luis Borges, l'esprit universel qu'il n'est plus nécessaire nulle part au monde de présenter, y Raúl González Tuñón, autre grand poète et grand intellectuel communiste qui a profondément marqué les créateurs du tango de son temps (le milieu du XXe siècle).

Bref, d'ici au 10 mai, j'aurai sans aucun doute plusieurs occasions de vous parler de ce grand rendez-vous de la culture à Buenos Aires. Vous le retrouvez dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus, sous le mot-clé FL et grâce au raccourci Ferial del Libro dans la rubrique Grands rendez-vous du tango, dans la partie haute de la Colonne de droite.

Pour en savoir plus :
lire l'article de Página/12 paru ce matin.


(1) sur l'arrivée de Jorge Coscia à ce poste gouvernemental, lire mon article du 8 juillet 2009
(2) la plupart des titres que j'ai cité pour Homero Manzi et Enrique Santos Discépolo sont disponibles en version bilingue dans Barrio de Tango, le livre (Ed. du Jasmin). Cafetín de Buenos Aires est pour le moment lisible en version bilingue, traduit par mes soins, sur le site de Gisela Passi et Rodrigo Rufino, sur leur page Ecouter (lire mon article du 20 mars sur cette nouvelle triade de letras avec texte original et traduction al francés).

mercredi 21 avril 2010

Abuelas candidates au Prix Nobel de la Paix. Article n° 1300 [Actu]

Estela de Carlotto, la Présidente de Abuelas, le 23 mars dernier

D'ordinaire mes articles numérotés sont des sujets longuement préparés et assez peu liés à l'actualité en elle-même. Mais quand j'ai lu ce matin sur Clarín cette superbe nouvelle, j'ai changé mes plans du tout au tout.

Ainsi donc, les 5 membres du Comité Nobel Norvégien (Den Norkste Nobelkomité), chargé d'évaluer les candidatures présentées chaque année pour le Prix Nobel de la Paix, ont accepté le dossier d'une ONG argentine des droits de l'homme qui recherche à donner à trois centaines de personnes l'identité et la généalogie dont elles n'auraient jamais dû être privées : les enfants qui furent arrachés, en bas âge ou à leur naissance, à leurs parents, arrêtés arbitrairement sous la Dictature, dont le dernier responsable, Reynaldo Bignone, vient d'être condamné à 25 ans de prison ferme, plus de 26 ans après le retour de la démocratie (lire mon autre article de ce jour à ce sujet).

C'est le sénateur péroniste et ancien Ministre de l'Education Daniel Filmus qui, en janvier dernier, a porté la candidature de Abuelas de Plaza de Mayo (les grands-mères de la place de Mai) devant le Comité Nobel Norvégien. Il a justifié cette présentation en signalant que Abuelas "a donné un exemple non seulement de rétablissement de la mémoire mais aussi de la manière de construire un futur meilleur pour tous".

Le prix Nobel de la Paix est décerné au milieu du mois d'octobre et il est remis en décembre à Oslo, en présence de la Famille royale norvégienne. Il récompense la personnalité ayant le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion et à la propagation des progrès pour la paix. Il a été fondé en 1901 et ses premiers récipiendaires furent Henri Dunant, créateur de la Croix Rouge, et Frédéric Passy, fondateur d'une société française pour l'entente entre les nations.

Pour aller plus loin :

Le puchero sud-américain expliqué et montré par le cordon-bleu de Télé-Matin [Coutumes]

La chroniqueuse Carine Teyssandier exerce ses talents culinaires et pédagogiques en montrant, d'un air mutin et sur un schéma enlevé, des recettes simples et originales aux téléspectateurs de Télématin, sur la chaîne de télévision publique France 2. Le samedi 10 avril, elle nous a proposé une recette de puchero.

Capture de l'écran du site de Télématin

Le puchero (de pucho, une sorte de marmite) est l'un des plats typiques du sud de l'Amérique du Sud. Chaque région et même chaque famille a ses variantes. Je vous avais donné une recette pour la fête des mères argentine en octobre 2008 (vous reporter à mon article du 13 octobre 2008), parce que Carlos Gardel avait dit à qui voulait l'entendre qu'il n'aimait rien plus que le puchero que lui préparait sa maman, Berta Gardes, dans cette petite cuisine que vous pouvez visiter au Museo Casa Carlos Gardel de Buenos Aires (voir mes articles sur ce musée grâce au raccourci situé dans la rubrique Quelques villes, quartiers et lieux, dans la Colonne de droite).

Maintenant, vous pouvez donc regarder sur le site de France 2 la confection de ce plat, revu et adapté par Carine Teyssandier, qui a l'art et la manière de simplifier les recettes pour les rendre réalisables pour nos modes de vie un peu trop stressés. Avec ça, le site vous donne aussi la marche à suivre par écrit, comme dans un livre de cuisine, avec liste d'ingrédients et quantités à acheter.

Alors, tout le monde sur Télématin, à la chronique Gourmand, dans la rubrique Vie pratique. Le puchero est une sorte de pot au feu, il est donc encore temps en ce début de printemps d'en mijoter un pour une soirée de week-end.
D'ici quelques semaines, il fera peut-être un peu trop chaud pour qu'on en ait envie.

Verdict à La Haye : l'Uruguay est condamné mais Botnia est maintenue [Actu]

La papeterie de tous les conflits, photographiée par l'Agence EFE, lundi soir

C'est un conflit fluvio-frontalier de plus de 5 années entre l'Argentine et l'Uruguay qui vient de trouver une fin au tribunal international de La Haye :
l'Uruguay a violé le traité bilatéral, qui confie à la conciliation entre les deux pays la gestion de la rivière Uruguay et de ses rives, en laissant installer sur la rive orientale (la sienne) une papeterie de cellulose, qu'on appelle toujours Botnia, du nom de son premier propriétaire (une société industrielle finlandaise qui s'est désormais retirée de l'affaire) et avoir fait construire le port fluvial qui alimente l'usine, sans consultation préalable des autorités argetines, mais la pollution du fleuve, dénoncée par l'Argentine, n'étant pas prouvée, il n'y a pas lieu d'interdire l'activité industrielle de cette immense infrastructure, située à proximité des grandes forêts dont elle tire le bois qui lui sert de matière première.

Il faut toujours un point de discorde entre l'Argentine et l'Uruguay. Celui-ci a duré très longtemps, a suscité beaucoup de manifestations des écologistes argentins, avec blocages innombrables du pont international qui relie les deux pays à la hauteur de Gualeguaychú, face à Botnia.

L'Uruguay est un cours d'eau immense, qui fait à cette latitude, plusieurs kilomètres de large. Il conflue avec le Paraná un tout petit peu au nord de Buenos Aires et forme alors le Río de la Plata, qui n'est autre que l'estuaire commun à une multitude de cours d'eau, dont aussi le Riachuelo et le Luján, le fleuve le plus large du monde. Toute pollution qui affecterait l'Uruguay est donc d'une grande gravité pour l'ensemble de cette énorme région agricole et très fertile.

Il y a quelques semaines, à l'occasion des prises de contacts qui ont suivi l'entrée en fonction du Président Pepe Mujica à Montevideo, les deux pays avaient annoncé qu'ils accepteraient le verdict de La Haye, quel qu'il soit.

La lecture de l'arrêt de la Cour a duré 3 heures hier après-midi et a fait couler ce matin des ríos de tinta (des océans d'encre, dirions-nous en français). Bien entendu, le ton est différent selon que vous lisez la presse argentine ou la presse uruguayenne.
Je vous laisse juges...

Pour l'Argentine :
Lire l'article de Página/12
Lire l'article de Clarín
Lire l'article de La Nación
Lire l'article de Crítica de la Argentina
Pour l'Uruguay :
Lire l'article de El País sur le contenu de l'arrêt de La Haye
Lire l'article de El País sur la réaction du ministre des Affaires étrangères uruguayen
Lire l'article de El País sur la chronologie du contentieux
Lire l'article de La República sur le contenu de l'arrêt de La Haye
Lire l'article de La República sur l'analyse du verdict

25 ans de prison pour le dernier dictateur argentin, Reynaldo Bignone (82 ans) [Actu]

L'ex-général Reynaldo Bignone a été le dernier dictateur d'Argentine, depuis la défaite des Malouines en 1982. C'est lui qui était au pouvoir quand il a fallu revenir à la Constitution et organiser des élections libres en octobre 1983 qui ont porté au pouvoir le Président Raúl Alfonsín au moins de décembre suivant (lire ici l'ensemble de mes articles sur ce Président du retour à la Démocratie).

La phase finale du procès contre Bignone avait commencé il y a plusieurs mois (lire mon article du 2 novembre 2009 sur le début des audiences). Hier, Bignone a été condamndé à 25 ans de prison ferme, sans adaptation de peine, comme c'est fréquent pour des personnes de cet âge et de ce niveau de responsabilité (dont la peine est souvent adouci en résidence surveillée, ce que les Argentins appellent la prison à domicile). Il a été écroué dans une prison ordinaire. Il a 82 ans.

Les autres accusés du procès ont eu aussi été sévèrement condamnés : 17, 18, 20 et 25 ans pour plusieurs d'entre eux.

Pour sa défense, il a minoré le nombre de disparus, estimé à 30 000 par les observateurs de bonne foi. Lui a osé justifier les disparitions qui seraient certes illégales en temps de paix mais on était, selon lui, en guerre et il les a évaluées à moins de 8 000 en 10 ans de guerre (la Dictature stricto-sensu a duré de 1976 à 1983).
Bignone a aussi fait cette déclaration ahurissante devant la cour :

"Fue una guerra. Lo real era que existían clandestinas organizaciones terroristas que no eran demasiados jóvenes ni idealistas, su ideal era la toma del poder por la fuerza subversiva. Tenían combatientes, tácticas...fabricaban bombas, cargamento. Mataban indiscriminadamente y a traición. Asaltaban y cambiaban su identidad"
cité par Clarín

"Ça a été une guerre. La réalité, c'est qu'il existait des organisations terroristes clandestines qui n'étaient pas trop jeunes ni trop idéalistes. Leur rêve était la prise du pouvoir par la force subversive. Ils avaient des combattants, des tactiques... Ils fabriquaient des bombes, des recharges. Ils tuaient de manière indiscriminée et en traître. Ils attaquaient et ils changeaient leur identité".
(Traduction Denise Anne Clavilier)

On croirait entendre les criminels nazis devant leurs propres juges en Europe.

Bien entendu, les principales ONG des droits de l'homme étaient dans la salle pour entendre ce verdict. La présidente de Abuelas, dont l'Association est candidate au Prix Nobel de la Paix 2010, les représentants de Madres, de H.I.J.O.S et des autres associations qui s'occupent de retrouver les traces des disparus ont fait des déclarations à l'issue de l'audience. Vous pouvez retrouver les récits judiciaires, les analyses des commentateurs et celles des ONG dans les éditions de la presse d'aujourd'hui.

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