mardi 21 avril 2009

Horacio Molina et Teresa Parodi présentent Corazón de Pájaro à City Bell [à l’affiche]

Non, ce n’est pas un parc d’attraction. C’est une ville. Une vraie ville. Dans la proche banlieue de La Plata. Et une ville bien argentine. Qui a poussé comme un champignon un beau jour de 1913 quand une riche famille d’industriels, du nom de Bell, a fondé là, sur 300 hectares de terres d’élevage dont la société City Bell (fondée par un certain Jorge Bell) était propriétaire, un ensemble pour y loger des travailleurs, le long d’une voie de chemin de fer desservant la capitale provinciale toute récente qu’était La Plata (fondée en 1882). Et puis ensuite ce qui n’était qu’une cité ouvrière est devenue une ville, peuplée aujourd’hui de quelques 33 000 habitants et riche d’une grande activité culturelle.
City Bell, c’est la version argentine des ville du Far West qui se construisirent au fur et à mesure que le chemin de fer progressait et reliait la côte est à la côté ouest des Etats-Unis...


Le spectacle des chanteurs Horacio Molina et Teresa Parodi, Corazón de Pájaro (coeur d’oiseau), produit par la société Libro 49, sera représenté au Teatro de Cámara de la Diagonal Urquiza au numéro 347 (Théâtre de Chambre ou, peut-être plus volontiers en français de France, Théâtre de poche). Cette salle est située au milieu d’un très joli jardin, dans une cité réputée pour sa verdure. Ce sera le 24 avril prochain à 22h.

"Fue hace muchos años: dormía y soñé una melodía. La grabé por la noche, la ajusté a la mañana y pensé 'se la tengo que dar a ella para que la escriba'. A la tarde salí a visitar a mi mamá y me encontré a Teresa en la plaza de Las Heras y Pueyrredón", recordó Horacio Molina [....]
"Nunca nos habíamos visto antes. Yo estaba en la plaza jugando con mis hijos cuando Horacio vino y me habló. Subimos a casa y en un ratito tuvimos nuestra canción. Nunca la cantamos juntos hasta ahora", contó Teresa Parodi.
Este "ahora" son los ensayos con los que preparan "Corazón de pájaro" [...]
Extraits du dossier de presse du spectacle

"C’était il y a de nombreuses années : je dormais et j’ai rêvé à une mélodie. Je l’ai enregistrée dans la nuit, je l’ai retravaillée le matin et j’ai pensé : Il faut que je la lui donne à elle pour qu’elle écrive des paroles. Dans la soirée, je me suis rendu chez ma mère et j’ai croisé Teresa à l’angle de la Place Las Heras et de l’avenue Pueyrredón (1), se souvient Horacio Molina [...]
On ne s’était jamais vu avant. Moi j’étais là, dans ce jardin public (2), en train de jouer avec mes enfants quand Horacio est venu et m’a adressé la parole. On est monté à la maison et en quelques secondes, on avait notre chanson. On ne l’a jamais chantée ensemble jusqu’à maintenant, raconte Teresa Parodi.
Ce maintenant, ce sont les répétitions pendant lesquelles ils préparent Corazón de pájaro
."
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Teresa Parodi est ce qu’on appelle à Buenos Aires une cantautora (une auteur-compositrice-interprète) très connue. Elle est la directrice de l’Espace Culturel Nos Enfants, plus connu en VO sous l’abréviation ECuNHi (Espacio Cultural Nuestro Hijos), dont j’ai parlé récemment à l’occasion d’un spectacle de Lucrecia Merico et de Cucuza (Tango sin Grupo) et du Festival de la Chanson engagée (Festival de la Canción social) qui a salué le Jour de la Mémoire pour la Justice et la Vérité (chaque 24 février, date anniversaire du Coup d’Etat militaire de 1976).

Allez sur son site pour découvrir cette voix aux accents typiquement sud-américain et au répertoire nettement engagé (mais ça vous l’aviez deviné, en apprenant qu’elle dirige le Centre culturel de l’Association des Mères de Plaza de Mayo, Madres de Plaza de Mayo). Pour ce faire, sur le site, rendez-vous sur la page intitulée Discografía Letras, qui propose un extrait d’une plage de ses disques et le contenu de ses textes.

Le site d’Horacio Molina, vous le connaissez déjà si vous êtes familier de ces pages. Et pour les nouveaux venus, auxquels je souhaite la bienvenue, le voici sous ce lien. Et voici également sa page My Space (tout est à conserver dans vos favoris comme tous les autres sites contenus dans ces pages, of course).

D’autres propositions culturelles à City Bell :

Samedi dernier, il y avait une journée entière de tango comportant stages répartis en deux niveaux techniques (intermédiaires et avancés), suivi d’une milonga et d’un show avec participation de professeurs et de danseurs de renom. Cela s’appelait Tango en la 420 (420 c’est un numéro de rue, puisque dès que vous sortez de Buenos Aires même quand les rues - et c’est fréquent - ne se sont pas vu attribuer des noms, elles portent de très poétiques matricules. Et pourtant ce ne sont ni les grands hommes politiques ni les artistes qui manquent dans l’histoire argentine ou locale pour qu’elles prennent visage humain).
Les cours étaient organisés de 14h30 à 21h30. La milonga commençait à 22h. Le cours coûtait 15 $ à l’unité. La milonga et le show, qui ne formaient à elles deux qu’une seule proposition, étaient au même prix. Et il y avait un service de restauration prévu pour les participants dans une salle du voisinage. Tango en la 420 se présentait comme une première édition (toma 1). C’est dont une proposition qui a vocation à se répéter.

Pour en savoir, plus reportez-vous au site des organisateurs, Karo Tango et Adriana Dure.

Le site de City Bell renvoie également les administrés à une exposition qui ouvrira prochainement ses portes à La Plata : le 29 avril, à 11 h, el Instituto Cultural de la Provincia de Buenos Aires organise au Museo Provincial de Bellas Artes Emilio Pettoruti, Avenida 51, n° 525, une exposition thématique du peintre Juan Carlos Castagnino (Mar del Plata 1908 - Buenos Aires 1972), qui vécut longtemps dans le quartier de San Telmo où il avait, rue Balcarce, son atelier qui est devenu un musée. L’exposition rassemble 35 oeuvres de ce peintre majeur du 20ème siècle autour du personnage épique de Martín Fierro, un gaucho en rupture de ban dont la geste, racontée en vers et publiée en 1872, est à l’Argentine ce que Les Fables de La Fontaine ou Les Trois Mousquetaires sont à la France ou Don Quichotte à l’Espagne. Une vraie pierre de fondation de l’identité culturelle et de la littérature nationale.

Entrée libre et gratuite de 10 h à 19h du mardi au samedi et de 16h à 19h le dimanche, jusqu’au 17 mai 2009.

(1) une esquina du quartier La Recoleta à Buenos Aires.
(2) une plaza à Buenos Aires, c’est un espace avec des arbres et par conséquent de la pelouse et très souvent des massifs de fleurs. Cela correspond plus à un jardin public, qui ne serait pas enclos dans des grilles, qu’à une place dans ce que les Européens peuvent se représenter.