La Viruta est une célèbre milonga de Buenos Aires (1). Elle est située dans la rue Armenia au numéro 1366. Le guitariste et compositeur Esteban Morgado et son quatuor s’y produisent les deux premiers jeudis d’avril, le 2 (hier) et le 9, la semaine prochaine, à 23h. Entrée 20$.
Outre Esteban Morgado, qui assure la direction, les arrangements et la partie guitare, le Cuarteto se compose de Quique Condomí le violoniste, Horacio Hurtado, le contrebassiste et Walter Castro qui tient le bandonéon. Ils joueront des oeuvres originales et des classiques dans des arrangements réalisés pour être dansables (2) et ces concerts en public seront enregistrés et constitueront dans les mois qui viennent le prochain disque et le prochain DVD d'Esteban Morgado. A suivre...
Le concert sera accompagné de démonstrations du couple de danseurs Horacio Godoy, qui est aussi DJ, et Cecilia García.
Tous les samedis depuis la mi-février, Esteban Morgado se produit aussi à Clásica y Moderna, avenida Callao 892, à 21h30 (50$ l’entrée).
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La Viruta propose des bals (bien sûr), avec musique vivante ou DJ, et également des cours de tango argentin (et d’autres danses de société) et une restauration sur place (danser ça creuse) : pizzas, pâtes jusqu’à 3h30 du matin et empanadas pour le reste de la nuit, pour des petits-déjeuners roboratifs après une nuit passée à arracher des copeaux au plancher à force de danser (3).
(1) Milonga : ici le mot désigne le lieu du bal. Dans d’autres contextes, le même mot désigne aussi un rythme particulier appartenant à la famille du tango (en fait de la música ciudadana porteña), voir un type de composition poétique musicalisée propre à l’art, disparu désormais, des payadores (voir Grandes dates du tango argentin, dans la rubrique Petites Chronologies, en partie centrale de la Colonne de droite).
(2) C’est une des grandes richesses du tango que de compter sur une multitude d’arrangements pour chaque morceau. On peut faire un arrangement pour le bal (de corte bailable) ou pour le concert. Dans les années 30 et 40, le tango est essentiellement de corte bailable (de forme dansable en français). Horacio Salgán joue lui pour des auditeurs plus que pour des danseurs et se fait très mal voir dans le milieu des organisateurs de spectacles, la plupart du temps propriétaires de cabarets ou de café dansants, à qui ça ne peut pas plaire. C’est Astor Piazzolla qui remportera le pompon de la rupture avec la danse au milieu des années 50 en ne jouant plus que pour le public des auditeurs. Il n’a jamais joué pour le bal, après 1949...
(3) La Viruta : le copeau. Vient de l’expression "sacar viruta al piso" (arracher un copeau au plancher ou au sol), à force de le raboter avec les souliers en dansant. Une expression qui s’emploie pour décrire la passion avec laquelle les Argentins dansent jusqu’à pas d’heure...