Ce sera lundi 6 avril à 19h30, comme d'hab.
Gratos, comme d'hab, re-comme d'hab.
Dans le Salón de los Angelitos Horacio Ferrer, re-re-comme d'hab.
Et si je dis comme d'hab, c'est parce que les lecteurs fidèles de Barrio de Tango connaissent ces détails-là par coeur et parce que ça va causer de Gardel et que Gardel, y causait comme ça... En lunfardo, bien sûr, pas en français. Parce que quand Gardel chante en français, vous entravez que couic ! (1)
Gratos, comme d'hab, re-comme d'hab.
Dans le Salón de los Angelitos Horacio Ferrer, re-re-comme d'hab.
Et si je dis comme d'hab, c'est parce que les lecteurs fidèles de Barrio de Tango connaissent ces détails-là par coeur et parce que ça va causer de Gardel et que Gardel, y causait comme ça... En lunfardo, bien sûr, pas en français. Parce que quand Gardel chante en français, vous entravez que couic ! (1)
Ce sera Néstor Luis Cordero, qui est Académico Correspondiente en Francia (2), qui délivrera une conférence sur le thème Desde mi ventana que da al bulevard, un vers du poète Enrique Cadícamo, dans Anclao en París (En rade à Paris), un tango écrit pour Carlos Gardel et qu'a composé l'un des guitariste de celui-ci, Guillermo Barbieri. Cela se traduit (mais vous aviez déjà deviné) : depuis ma fenêtre qui donne sur le boulevard (boulevard et faubourg, ces sont deux vocables qui sonne très parisien aux oreilles des Argentins).
Le conférencier suivra l'itinéraire de Carlos Gardel à Paris tout en montrant ce qu'est devenu ce Paris-là aujourd'hui. Avec les salles où Gardel a chanté et qui ont fermé depuis ou se sont transformées, les hôtels et les appartements où il a logé et qui ont connu des fortunes diverses, les studios de Joinville où il a tourné plusieurs longs métrages pour la Paramount en 1932, l'année où a commencé son partenariat artistique avec Alfredo Le Pera (c'est en effet ce dernier, à l'initiative de la Paramount, qui a écrit les scénarios de plusieurs films tournés à Joinville)...
Comme toujours, le Plenario comptera son tango rituel. En l'occurrence, il y en aura deux. Tous les deux interprétés par Gardel. Anclao en París déjà cité et Una noche en el Garrón, de Manuel Pizarro et Luis Garros Pe (le Garrón était un cabaret argentin de l'entre-deux-guerres qui était très couru du public parisien, il se situait rue Fontaine dans le 9ème arrondissement. Arolas, Pizarro, el Tano Genaro et Gardel s'y sont produit avec beaucoup de succès. C'était un établissement qui avait même eu comme client habituel l'Ambassadeur d'Argentine des années 1920, Marcelo Torcuato de Alvear, qui n'a quitté Paris que pour devenir Président de la République argentine en 1928).
Pour la musique vivante ("el espacio artístico", dans le langage rituel des convocations académiques), c'est le Gabriel Rivas Sexteto et le chanteur Claudio Garcés qui en seront chargés.
On s'écoute Paris chanté par Gardel comme si on était lundi 6 avril vers 19h45, bien assis sur les chaises de la Academia ? Anclao en Paris, j'ai choisi tout à fait au hasard, dans un enregistrement de 1931. Carlos Gardel est accompagné par ses guitaristes Barbieri et Riverol...
Pour ceux qui débarquent, une précision topographique : la Academia Nacional del Tango se trouve sur l'Avenida de Mayo, au n° 833. Au 1er étage. Au dessus du Gran Café Tortoni. Le nec plus ultra du micro-centro de Buenos Aires (les beaux quartiers traditionnels, avec beaucoup de classe).
(1) "entraver que couic" : argot parisino para no entender nada.
(2) Rien de similaire dans nos institutions académiques donc intraduisible. Mais pour un francophone, l'expression se comprend toute seule, donc ce n'est pas très grave.