jeudi 9 avril 2009

Pâques... ici [Coutumes]

Ici, les fêtes de Pâques et la Semaine Sainte sont beaucoup moins exubérantes et fastueuses qu’en Espagne et en Amérique Latine, en tout cas pour ce qui est de l’aspect religieux de la fête. Parce que pour l’aspect gastronomique, nous n’avons rien à craindre de personne !


Dans l’Europe du nord, et singulièrement en France, Pâques, c’est avant tout et ce depuis de nombreuses années la Saint Chocolat, très édifiant personnage qui a lié son salut à tout un zoo céleste qui se décline en blanc, en noir, au lait ou praliné, avec ou sans éclats de noisette mais de préférence 100% beurre de cacao (1) : la bienheureuse Cocotte, le bienheureux Poisson, le vénérable Lapin et, à deux doigts d’être canonisé, le bienheureux Oeuf de Pâques dont on ne compte plus les miracles et qu’on retrouve à toutes les sauces (2), en sujet de chocolat ou de nougatine, en gâteau, en glace, en sorbet et parfois en version salée (comme le poisson, présenté aussi en feuilletage fourré, de poisson ou d'agneau, et en friture, ces petits sujet de chocolat qui garnissent les Cocottes, les Lapins et les Oeufs)....

La France, la Belgique et la Suisse sont trois pays chacun très fier de sa grande tradition chocolatière. Impossible d’ailleurs de confondre chocolat suisse, chocolat français et chocolat belge. C’est pas du tout pareil ! Tous les clubs gourmets vous le confirmeront. Et d’ailleurs, les trois pays se disputent constamment le titre du meilleur chocolat du monde (tant qu’à faire !), en faisant passer par pertes et profits (3) dans leur rivalité de pays nordistes et francophones (en tout ou partie) la tradition chocolatière sudiste qui prospère en Espagne.

Des chasses aux oeufs de Pâques (bonbons de chocolat pleins, fourrés ou creux, généralement emballés dans des papiers d’aluminium de toutes les couleurs) que l’on cache dans les jardins pour que les enfants les cherchent et les trouvent au matin de Pâques (ou le lundi qui suit) et qui auraient été déposés là dans la nuit par les cloches, revenant de Rome, sont organisées un peu partout, en France, en Belgique et en Suisse, qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige ou qu’il fasse beau.


Quant à la résurrection de ... Ah, c’est trop bête, j’ai son nom sur le bout de la langue... Comment qu’il s’appelait-il donc, ce gars ?

Et voilà, mon pauvre monsieur ! Tout fout le camp, ma bonne dame ! Maintenant, ce sont les vitrines des boulangers-pâtissiers et autres confiseurs qui nous indiquent la saison mieux que les églises.

Merci à la Pâtisserie Honoré, 237 rue de Charenton, Paris (12e arrondissement),
M° Dugommier ou Daumesnil
(tel : 01 43 43 20 59)
qui m'a autorisée à prendre ces photos de l'intérieur de sa boutique (9 avril 2009).


Quelques sites d'intérêt sur le sujet :
La Confédération nationale des Artisans Pâtisiers (France) dont fait partie Honoré
Le site de la Pâtisserie artisanale (France) avec sa page recettes
Le Club des Croqueurs de Chocolat (institution gastronomico-élististe française)
Le chocolatier bruxellois Mary (une des meilleures boutiques de la capitale belge)
Le site de la Fédération des fabricants de chocolat suisses
Le Museo del Chocolate à Villa Joyosa (Alicante, España), le musée de la marque artisanale Valor.


(1) en tout cas, quand on a affaire à des artisans consciencieux et des commerçants honnêtes. La réglementation européenne autorise depuis quelques années à vendre sous le nom sacré de chocolat un truc qui a la couleur du chocolat mais qui peut compter jusqu’à 5% de matière grasse autre que le beurre de cacao sans que ce soit écrit dessus. Et vous imaginez si les industriels se privent de nous vendre dans leur produit fini de l’huile de palme au prix du cacao, s’ils ont su résister à la tentation d’engranger ainsi de substantiels bénéfices qui ne finissent pas tous, loin de là, dans la poche des ouvriers postés sur les chaînes de production. Restons réalistes ! Et comme on dit en argot parisien, avec cette loi qui déréglemente le chocolat, ce sont les patrons des grandes marques qui se sont sucrés au passage (se sucrer : "cobrar mucha plata". Sucrer es "añadir azucar").
(2) à toutes les sauces : de varias formas, en varios modos.
(3) faire passer par pertes et profits : no hacerle caso.