La loi autorisant le mariage entre personnes de même sexe en Argentine, premier pays d'Amérique Latine à adopter une telle législation, malgré le poids politique qu'a traditionnellement l'Eglise catholique sur tous les pays issus des empires espagnol et portugais, a été votée le 14 juillet dernier (voir mon article du 15 juillet 2010 à ce sujet). Le premier mariage s'était célébré à Ushaïa, plusieurs mois auparavant, avec l'appui de la Gouverneur de la Province.
Depuis ces noces patagoniennes, 835 mariages entre époux de même sexe ont été recensés dans tout le pays, qui ne compte qu'une population assez réduite pour une telle superficie (juste un peu plus de 40 millions d'habitants). Une bonne partie de ces mariages ont été célébrés à partir du mois d'août, après la promulgation de la loi. De ces 835 mariages recensés, 320 ont eu lieu dans la Province de Buenos Aires et 305 dans la Capitale fédérale elle-même. A Córdoba, il y en a eu 47. Dans la Province de Santa Fe, dont la capitale, Rosario, est considérée comme la Barcelone d'Amérique du Sud, pour son dynamisme économique et culturel, on en compte 70 à ce jour.
A l'occasion de cet anniversaire du premier mariage, Página/12 interviewe un militant de la cause gay et lesbienne qui se félicite de cette quantité non négligeable d'unions mais pense qu'il en sera en Argentine comme dans les autres pays qui ont adopté le même type de législation : les personnes concernées apprivoiseront peu à peu ce nouveau droit, ce qui prendra la forme d'un lent phénomène de boule de neige. Pour l'heure, se marier lorsqu'on est deux hommes ou deux femmes, c'est s'exposer à faire les gros titres ou les manchettes des canards locaux et la plupart du temps, ce sont donc des militants déjà très engagés qui s'y risquent.
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