Sans doute en vue de la période électorale qui s'ouvre en ce moment en Argentine, la Présidente, qui a ces derniers jours renforcé son entourage avec des forces péronistes patagoniennes, renforce au Gouvernement l'autre tendance kirchneriste en nommant un péroniste de la Province de Buenos Aires (dont le chef de file, Daniel Scioli, ancien Vice Président de son mari, est quelque peu contesté). C'est Juan José Mussi, le maire de la ville de Berazategui, dans la grande ceinture du Gran Buenos Aires, qui devra désormais gérer deux dossiers très délicats : la santé du fleuve Uruguay et les relations difficiles avec la république du même nom autour de la papeterie UPM (ex-Botnia) d'une part et la dépollution du Riachuelo, l'un des cours d'eau les plus contaminés du sous-continent, qui ceinture Buenos Aires par le sud avant de se jeter dans le Río de la Plata, à la hauteur du port industriel (et largement désaffecté) de La Boca, d'autre part.
Juan José Mussi devient en effet Secrétaire d'Etat à l'Environnement et au Développement Durable, en remplacement de Homero Bibiloni, dont Cristina Kirchner a demandé la démission et qui s'est exécuté. Juan José Mussi a fait lui-même l'annonce de sa nomination avec autant de tact que Frédéric Mitterand en avait montré en son temps : il a révélé à la presse que la Présidente était insatisfaite du manque d'efficacité de son prédécesseur. Mussi est l'un des bons soutiens de Cristina Kirchner, qu'il a appuyée dans les heures qui ont suivi l'annonce du décès de l'ancien Président Néstor Kirchner. On peut imaginer qu'avec une telle entrée en matière, le nouveau Secrétaire d'Etat a intérêt à faire des étincelles dans son poste, sans quoi les courants adverses du Partido Justicialista ne le louperont pas. Sans parler de l'opposition de droite, qui se régalera de tout raté dans ses services. Or sur le plan de l'écologie en Argentine, il y a du pain sur la planche !
Pour aller plus loin :
lire l'article de Clarín, qui consacre un grosse part de son édition de ce matin à des considérations diverses et variées sur le départ du prochain Dakar (en voilà, un sujet écolo !)
lire l'article de La Nación, dont la rédaction politique profite aussi de l'occasion pour faire un bilan des décisions de Cristina Fernández depuis deux mois que son mari est mort et qu'on ne peut plus penser que c'est lui qui téléguidait sa politique.