Lundi prochain, 20 décembre 2010, dernière séance académique publique à la Academia Nacional del Tango, avenida de Mayo 833, 1er étage (comme d'habitude) : cette réunion sera consacrée à fêter les 20 ans d'existence de l'institution qui a été fondée en juin 1990. Notre Président (et fondateur), le Maestro Horacio Ferrer, et le premier Vice-Président, Gabriel Soria, feront un exposé de ces 20 ans d'activité et remettront au poète Héctor Negro son titre de Académico Consulto (Héctor Negro appartient à l'Académie depuis longtemps déjà) et à Rafaela Canaro (l'une des filles de Francisco Canaro) et Horacio Spinetto leur titre de Académico Titular (cela ne correspond à rien dans les catégories académiques françaises, il s'agit du titre le plus élevé parmi les titres d'académiciens en activité à Buenos Aires et sur la Province de Buenos Aires, les autres titres comme Académico de Honor ou Académico Consulto étant un plus honorifique, pour le dire vite, et celui de Académico Correspondiente étant décerné aux tangueros exerçant hors de Buenos Aires et de la Province, qui ne peuvent donc pas participer directement aux travaux académiques sur place).
Le tango rituel aura lundi la forme d'une vidéo (d'ordinaire, c'est un disque) et sera écouté et regardé avec un recueillement religieux puisqu'il s'agit du clip de Libertango, musique de Astor Piazzolla et paroles de Horacio Ferrer (1), dans l'interprétation de Gustavo Nocetti, grand chanteur uruguayen, décédé accidentellement le 30 décembre 2002 à l'âge de 42 ans. Ce clip est un morceau que Gabriel Soria et Horacio Ferrer chérissent particulièremnet. Ils l'avaient inclus l'année dernière dans le spectacle qu'avait donné Horacio Ferrer au Teatro Avenida au dernier jour du Festival de Tango (voir mon article du 14 septembre 2009 à ce propos). Il a été enregistré à Montevideo, la ville natale de Horacio Ferrer et Gustavo Nocetti, qui furent, malgré leur différence d'âge, deux amis inséparables jusqu'à la mort du plus jeune.
L'espace artistique sera confié au couple de danseurs légendaires Eduardo et Gloria Arquimbau (qui ont fêté il y a quelques mois leurs 50 ans de scène à la Academia, lors d'un précédent Plenario), le chanteur Marcelo Tomassi et le Maestro Raúl Garello au bandonéon.
L'entrée est comme d'habitude libre et gratuite.
L'entrée est comme d'habitude libre et gratuite.
Et puis, juste avant Noël, ce sera le début des vacances. La Academia Nacional del Tango réouvrira ses portes dans les premiers jours de mars 2011, à l'automne.
Pour aller plus loin :
Vous pouvez regarder le clip de Libertango sur You Tube (ça va vous changer de Guy Marchand, je préfère vous prévenir). Attention : la qualité de la vidéo n'est pas excellente. Le son et l'image sont désynchronisés, et cela a sans doute été voulu ainsi par la personne qui a mis en ligne le document et qui prend bien soin de signaler qu'il s'agit d'une pièce appartenant à sa collection personnelle. Entre nous soit dit, vous feriez tout aussi bien d'acheter le disque. Il est toujours disponible, que je sache, chez Zivals à Buenos Aires (site de vente en ligne Tangostore, dans la rubrique Les commerçant du Barrio de Tango, dans la partie inférieure de la Colonne de droite) et ça vaut mille fois le coup.
(1) Libertango, c'est un morceau que nous connaissons bien, ici, en Europe francophone. C'est le fameux succès chanté et écrit par Guy Marchand, Moi, je suis tango tango. Les paroles écrites par Guy Marchand n'ont strictement rien à voir avec la letra de Horacio Ferrer, qui mérite d'être connue. Malheureusement, le succès de la version française entrave la diffusion de la version originale sur le marché francophone. Cette rivalité artificielle créée par le marché est tout à fait regrettable.