Devant un parterre de personnalités cinématographiques, dans la résidence officielle de campagne de la Présidence à Olivos, où elle réside ordinairement, Cristina Fernández de Kirchner (ci-dessus, dans une photo Clarín) vient d'annoncer le lancement dans quelques jours, le 1er janvier 2011, d'une nouvelle chaîne de télévision publique qui sera consacrée entièrement au cinéma : INCAATV. Le signal de la nouvelle chaîne gratuite sera disponible en hertzien, en TNT et sur Internet. L'Argentine dispose ainsi d'un canal généraliste (Canal 7), d'une chaîne culturelle et éducative (Canal Encuentro), d'une chaîne 100% info (Telam TV) et désormais d'une chaîne 100% cinéma. Le bouquet digital gratuit public se compose désormais de 6 signaux distincts. Je me souviens de mon premier séjour à Buenos Aires en août 2007 et l'expression de surprise et d'envie sur le visage de mes hôtes lorsque je leur ai dit que la France comptait elle 5 chaînes publiques !
L'INCAA est l'institut national du cinéma argentin. Son ancien directeur est devenu récemment le Secrétaire d'Etat à la Culture.
Le cahier des charges de la nouvelle chaîne l'oblige à passer 70% de films argentins, 20% de films ibéro-américains et 10% de films étrangers non hispanophones, en une dizaine de cycles thématiques qui satisferont à tous les goûts. Les court-métrages, les films d'auteurs, la comédie musicale, le polar seront tous représentés.
L'Argentine s'offre ainsi un moyen de promotion et de développement de son propre cinéma qui reçoit depuis quelques années une reconnaissance internationale grandissante bien qu'encore timide. En 2009 néanmoins, l'Oscar du meilleur film étranger avait été décerné au long métrage argentin, El secreto de sus ojos, avec la très populaire Soledad Villamil, une actrice qui s'est, ces dernières années, faite aussi chanteuse de tango.
La Présidente a déclaré que ce lancement représentait une révolution culturelle pour l'Argentine. Elle a aussi rappelé son engagement et son intérêt personnel pour le cinéma avec une allusion à son mari, décédé il y a deux mois :
“Una vez dije que quería un país donde los únicos que hicieran reír y llorar a los argentinos fueran ustedes, los actores, y no los políticos, aunque a veces alguno nos haga llorar no por nada malo, sino porque se fue”
Un jour, j'ai dit que je voulais un pays où les seuls qui nous fassent rire et pleurer, nous, les Argentins, ce serait vous, les acteurs, et nos les politiques, bien que parfois, il y en ait un qui nous fasse pleurer non pas pour quelque chose de mal mais parce qu'il s'est est allé [pour toujours].
(Traducion Denise Anne Clavilier)
Pour aller plus loin :
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