mercredi 8 décembre 2010

Le coût du sapin de Noël cet été à Buenos Aires [Coutumes]

Nous sommes aujourd'hui le 8 décembre, la fête de l'Immaculée Conception, un jour férié en Argentine. C'est donc le jour où la tradition veut qu'on installe et qu'on décore le sapin de Noël dans les maisons. Le choix de ce jour se présente comme un rite en l'honneur de la Vierge... En fait, c'est aussi bien pratique parce qu'on ne travaille pas.

Clarín ce matin (photo ci-contre) profitait donc ce matin de l'occasion pour publier différents articles sur le sujet, dont un sur les prix des sapins et des décorations dans les magasins de proximité dans Buenos Aires même. Assez instructif.

Voilà les exemples relevés par le quotidien : il faut un peu plus de 100 pesos ($) pour avoir un arbre et le décorer à neuf. Le sapin lui-même, de 60 cm, coûte 30 $, les 3 paquets de 6 boules de Noël coûtent 13,50 $, les deux grandes guirlandes font un total de 7,50 $. Si vous en ajoutez encore une du modèle en-dessous, vous y mettrez 4 $ (plus ou moins le prix d'un paquet de yerba mate de 500 gr ou 4 viennoiseries ou deux empanadas dans une bonne confitería), l'étoile à accrocher au sommet de l'arbre fait 5,75 $ et un paquet de 160 petites lampes de couleur 35 $ (imaginez le sapin : 160 lumignons sur un sapin de 60 cm déjà couvert de 3 guirlandes et de 18 boules !).

Il existe aussi des sapins de Noël tout prêts de 50 cm, qui coûtent entre 59,90 $ (j'admire la précision du relevé) et 70 $. Quant aux crèches de Noël, il en existe aussi des toutes prêtes, en trois tailles différentes. En bois et garnies de leurs 9 santons, elles coûtent 17, 49 ou 69 $. Il existe bien sûr aussi d'horribles trucs en plastique moulé Made in China comme en Europe...

Le second article que Clarín consacre au sujet se porte sur les illuminations dans les rues de Buenos Aires et en particulier sur la décoration de la Plaza de la República, autour de l'Obélisque. Je vous invite à aller jeter un coup d'oeil sur le site du quotidien pour les photos. Noël en plein été, il n'y a pas à dire, ça décoiffe, surtout avec la vague de froid et de neige qui passe depuis plusieurs jours sur la façade atlantique du continent européen...

Dans le quotidien La Nación, j'ai vu ce matin un autre article tout aussi exotique et saisonnier (enfin, exotique pour nous, pas pour eux) : un article comparatif sur les panes dulces qu'on trouve en vente, en supermarché et chez les artisans, dans les confiterías. Où vous apprendrez à distinguer entre un pan dulce avec ou sans fruits confits, avec ou sans fruits secs (noix, noisettes, amandes), entre la version génoise ou la milanaise (1). Où vous découvrirez les différentes marques industrielles (Fatay -il n'a pas l'air d'être fameux , la journaliste le suggère pour faire un cadeau à une belle-mère détestée -comme quoi, les blagues de mauvais goûts sont les mêmes partout !, Nevares et Arcor qui appartient au groupe industriel agro-alimentaire argentin Sancor), les panes dulces artisanaux, ceux des pâtissiers Plaza Mayor et Nucha, tous deux de belle qualité, et Haus Brot (la version écolo-bio à la farine intégrale et aux noix de cajou...). Vous découvrirez aussi le Pan Dulce que fabriquent les Bénédictines de l'Abbaye Sainte Scholastique, située à Victoria dans la Province de Buenos Aires (la chroniqueuse s'en régale déjà rien qu'à en parler), et qu'on peut acheter aussi au nord de la capitale, dans la boutique monastique de Libertad 1240, au rez-de-chaussée (local n° 19), dans le quartier de Retiro. Ce Pan dulce est considéré comme l'un des meilleurs de la sélection. Autrement, vous en avez encore un, que fabrique cette fois-ci la boulangerie El Progreso (photo tirée du site de l'AHRCC) (2), située Avenue Santa Fe 2820, dans le quartier de Recoleta : la recette n'a pas varié depuis 1919 !

Pour aller plus loin :
Lire l'article de Clarín sur le budget sapin
Lire l'article de Clarín sur les illuminations publiques
Lire l'article de La Nación sur le palmarès du Pan Dulce de Navidad.

(1) Comme vous l'avez compris, le pan dulce est en fait la version rioplatense du Panetonne de nos amis italiens. Les immigrants sont arrivés avec leurs traditions pour les fêtes de fin d'année, avec les turrones des espagnols de la côté méditerranéenne, le cidre des Asturiens et des Basques, les vins doux type Muscat, Porto, Mavrodaphne (de Patras) et autres Sauternes, les cristolstollen de toutes orthographes des Allemands, des Autrichiens et des Scandinaves...
(2) L'AHRCC est l'association des hôtels, restaurants, confiterias et cafés.